Le loup prenait possession d’une terre qu’il n’avait encore jamais exploré avant. La station lui était encore inconnue et pourtant, il avait enfin osé s’y aventurer, après de nombreuses semaines à séjourner aux grandes plaines. Seul, il s’ennuyait et n’avait pas grand-chose à faire. Aidan chassait parfois, et s’entraînait quand il en avait le temps et l’envie. C’était un électron libre, Aidan. Il était aussi peureux qu’un louveteau. Mais il s’était lancé vers de nouvelles terres, après avoir tenté sa chance avec les hommes. Sorti vainqueur de ce pillage, il avait pu prendre confiance en lui et devenir un peu plus fort. Agile et rapide, il s’était sorti de là sans encombre, et ne s’était pas fait repéré par les bipèdes. Une chance pour le vagabond qui n’avait pas l’âme de combattant, ni le corps allant avec par ailleurs. Valse Intrépide se réfugia au cœur de la station, dans un tunnel aussi sombre que les ténèbres en personne. Apeuré, il chercha un endroit sûr où il pourrait se cacher. Aidan était fait ainsi ; il restait dans l’ombre, à l’abri de tous.
Le vagabond trouva refuge dans un wagon du train qui avait déraillé. Les portes étaient toutes ouvertes, et la rouille commençait à ronger les métaux. Le mâle avançait timidement, les oreilles rabattues vers l’arrière. Il courbait le dos, et finit par s’allonger sous un siège où l’on ne pourrait pas le voir. Le loup avait peur. Finalement, était-ce une bonne idée de venir ici ? Quel genre de prédateur le solitaire allait-il bien pu rencontrer dans les parages ? Aidan couina, et se mis à trembler. Il était encore jeune, et au fond, il savait qu’il n’était pas prêt à affronter les enfers. Le loup poursuivit sa plainte, la voix tremblante. Il était terrifié et n’osait plus revenir en arrière. Quel héros pourrait le sortir d’ici ? Les héros existaient-ils ? Il s’était piégé tout seul, et attendait que les monstres viennent dévorer son âme. Aidan se croyait fait, et cette fois-ci, rien ni personne ne pourrait changer cela.
Que les enfers t'ouvrent leurs portes ; tu seras accueilli par mes frères et soeurs, gardiens et gardiennes de ce monde, chevauchant les ténèbres telles de grand.e.s guerrier.e.s. Ouvre toi, et accepte ta condition de faible : Aidan, le monde court à l'abîme, et tous ne pourrons être sauvé.e.s. Libère-toi. Lança une voix à l'intérieur de lui. Soudain, le mâle rouvrit les yeux. Que s'était-il passé ? Paniqué, en sueur, il s'ébroua avant de se relever, complètement perdu dans ses pensées. Il semblait avoir fait un cauchemar - et cette fois, cela en était bien un. - Valse Intrépide ne bougeait plus : il ne savait plus dans quel état il était.
Jeu 12 Mar - 12:09 par 
