United we stand, divided we fall

En ce début de journée, je décide de me faire un petit entraînement matinal. Comme Finwë l’avait dit, je devais être plus forte pour réussir et renverser les grands méchants. Alors, ce matin, je suis en forme, je me suis bien reposée de ma non-activité de la veille et je suis prête pour mon premier véritable entraînement. Je pénètre dans la Jungle Eternelle, seule et définitivement peu rassurée. Ce lieu me faisait indéniablement penser à la Forêt aux Pendus, ce qui est encore moins rassurant. J’ai le souvenir de grosses araignées et de squelettes d'humains sur les branchages. Tout était là et les corps se balançaient au rythme de la brise du vent. Ici, le vent est aussi présent et souffle assez fort, alors je commence mon entraînement par la course contre le vent. Alors, je fais le tour du terrain que j'avais décidé d’emprunter. Je me retrouve sur le point de départ et mon point d'arrivée de trouve à quelques mètres devant moi. La jungle est certes dense mais le vent reste fort, bien plus que prévu. Et je suis toujours aussi mince qu’avant. L’aventure s’annonce plus difficile que prévu.

Je prends une bonne respiration et je commence à courir. Je cours pour être plus endurante et plus rapide également. Courir contre le vent n'est pas facile, mais je poursuis mon entraînement-marathon. Je continue de courir encore et encore, je fais des efforts. Petite à petit, le sentier se trace sous pas toujours plus lourds. Je n’ai plus besoin de regarder au sol pour savoir où aller, cela devient instinctif. Après plusieurs minutes à un rythme soutenu, je commence à être fatiguée et je suis essoufflée. Mon cœur bat plus rapidement que jamais. Mon souffle est chaud, ma gorge sèche et brûlante. Mes muscles me brûlent à chaque pas un peu plus. Je reprends un pas normal pour faire revenir mon cœur à sa vitesse d’origine. Je marche un moment, faisant ainsi ralentir petit à petit mon rythme cardiaque. Quand je fus de nouveau en état, je décidais de travailler mes sauts et mes attaques. Je commence alors par les sauts en hauteur, je dois sauter sur les plus hautes écorces branlantes de chaque arbre, celles qui sont prêtes à tomber. Tel est donc l’objectif que je me fixe pour la matinée. Ainsi, je m’accorde un élan suffisant puis je me mets à sauter pour essayer d'attraper les écorces dans les arbres. Je fais différents sauts et je réussis à faire tomber une écorce. Je change d’arbre et continue mon entraînement. Je me dois de devenir forte pour ce qui m’attend. Au lieu de mes quatre membres, c’est cette fois ci seulement mes postérieurs qui se mirent à me faire mal. Je suis encore bien loin de mon but, mon endurance est minable.

Après un bon moment d'entraînement en saut, je commence l'entraînement au niveau des attaques. J’aperçois un tronc mort au loin et je décide qu’il sera ma proie du jour, à défaut d’en trouver de réelles. J'essaye bien des attaques pendant encore plusieurs dizaines de minutes, mêlant coup de crocs enragés à coups de griffes maladroits. Je me plante malencontreusement l’ergot dans le bois, ce qui me faut une petite perte de sang quasi indolore. Maintenant, je suis fatiguée et affamée qui plus est. Je suis en territoire ennemis, je ne peux pas m’attarder ici trop longuement. Cependant c’est le lieu le plus sûr et le plus adéquat que j’ai trouvé pour m’entrainer, paradoxalement.

Après mon entraînement matinal, je prends soin de m’accorder une courte pause. Je mange un lapin au préalablement chassé et enfin je m’installe confortablement pour dormir à l’ombre. Je profite des fortes chaleurs pour me reposer, il vaut mieux attendre que le temps soit plus clément pour que je m’entraîne au maximum. Lorsque je me réveille, nous sommes déjà en fin d’après-midi.
A nouveau en forme, je décide de m’entraîner à nouveau aujourd’hui. Je retourne au même endroit, sur les terres Inkyva. C’est un lieu interdit pour moi, mais pourtant si parfait. Mon cœur me pousse à travailler ma force, élément vitale lors de combats. Et des combats, y’en a une sacrée chiée à venir.
Une souche trouvée sur le sol devient rapidement un transporteur/traîneau d’objets diverses et variés. Traînant ce gros et encombrant tas de bois, je suis à la recherche d’objets à mettre dessus pour ajouter de la difficulté. La pièce de bois n’est réellement pas facile à transporter et je suis forcée à attraper l’objet tout en tournant ma tête d’une manière très peu naturelle ou instinctive. Faisant le tour de la forêt en tirant tant bien que mal mon fardeau, je ramasse des branches et des roches. Bientôt, mon traîneau est rempli à ras bord et mon cœur bat rapidement. L’effort n’était pas intense mais régulier. Je recrache nonchalamment les bouts de bois arrachés tombés dans ma bouche.
Je veux désormais tirer ce traineau de fortune sur plusieurs mètres. Un véritable défi. Au départ, j’ai beaucoup de misère à recommencer à le faire partir. Au lieu de l’attraper par les crocs, je pose le haut de ma tête dessus et plante mes griffes dans le sol. Je bande mes muscles et concentre tout ma force dans mes postérieurs. Mes pattes avant me servent avant tout d’appui pour ne pas risquer de tomber. L’objet avant de quelques dizaines de centimètres et je continue de persévérer. En travaillant davantage, je commence peu à peu à bouger l’engin plus rapidement et aisément.

Je continue de travailler sur ma force encore quelques temps. Je commence à avoir les muscles en compote mais je continue de m'entraîner. Ensuite, je m’entraîne au niveau de mes attaques à nouveau et ce pendant encore quelques heures. Je fais également de la course et je continue de courir, encore et encore, pendant un bon moment. Je termine cet enchaînement en me créant un parcours d’obstacles imaginaire, passant tantôt par-dessus les arbres, tantôt au travers de troncs. Je saute sur les quelques arbustes encore debout tout en faisant tomber de nombreuses écorces.
Mon souffle est rapide, mon âme semble s’envoler à chacune de mes respirations. Haletante, je décide enfin de la fin de mon entraînement pour cette journée ci. Demain, je serai sans aucun doute très fatiguée, mais je ne peux pas risquer d’abandonner toutes mes forces. Je reste une solitaire qui ne peut compter que sur elle-même.