Après avoir joué les chasseurs pendant plusieurs jours, appréciant les chasses solitaires de temps à autre, Widar jouait aujourd’hui un autre rôle, celui des sentinelles ; il n’était, certes, pas autant sur ses gardes que ces loups spécialisés dans la protection du territoire, le loup noir appréciait toucher à tout et il était quelque peu déçue d’avoir eu à choisir entre l’une des spécialités. Il faut dire que le lupin avait toutes ses chances en tant que guerrier, et amoureux de la guerre, il ne pouvait devenir quelqu’un d’autre. Pour autant, il avait toujours été fasciné à l’idée de pouvoir chasser pour sa meute, patrouiller et veiller sur le territoire de sa meute, rapporter des informations et jouer les espions pour sa meute. Mais il avait choisi la voie des guerriers malgré lui. Parce qu’il avait eu un choix à faire.
Ce matin donc, réveillé dans les premiers, il s’était éclipsé du camp sans un mot, à croire qu’il esquivait sa meute à force de fuir le camp si fréquemment. Si certains se posaient des questions, aucun n’avait encore osé lui demandé ce qu’il faisait de ses journées loin de chez lui - pas si loin de cela puisqu’il ne quittait pas son territoire, et peut-être était-ce la raison pour laquelle on ne lui disait rien, les espions étaient les meilleurs pour le suivre et se rendre compte qu’il ne faisait rien de mal. Se baladant jusqu’à la forêt d’été, il prit le temps de venir longer pendant quelques longueurs de queue la rivière de la source avant de se désaltérer. Une fois ceci fait, il s’en éloigna et au lieu de continuer au coeur de la forêt il décida d’aller faire un tour près de l’orée du bois, à la recherche, inconsciemment, d’un quelconque intrus afin de lui faire la peau, tant ses griffes le démangeait. Un bon petit combat ne lui ferait pas plus de mal que cela.
Il semblait que c’était son jour de chance car, non loin de la frontière, il crut voir des buissons bouger. Avançant d’un pas prudent, il gronda d’une voix rauque et intimidante : « — Qui va là ? » demanda-t-il, sur ses gardes. Serrant les crocs, il attendait avec impatience qu’un loup apparaisse - un loup, de préférence, qui n’était pas Agmark afin de lui faire la peau.
Dernière édition par Widar le Jeu 5 Juil - 13:45, édité 1 fois
Et une intrusion de plus à mon joli palmarès. Je vais finir par arrêter de compter, je pense. J'aimerais bien dire que je me contrefous des frontières, mais ça n'est même pas vrai, vu combien j'éprouve une profonde satisfaction personnelle à les franchir sans vergogne. J'ai plus de satisfaction dans le fait de clamer mon non-respect obstentatoire de la pisse de quelques loups un peu trop montés sur l'ego que dans celui de les ignorer délibérément sans y réfléchir. C'est un constat intéressant, d'ailleurs. Je ne viens presque jamais ici pour chasser, ou quoi que ce soit du genre - simplement pour le plaisir d'y éparpiller ma délicieuse odeur de sale clebs. Et d'imaginer la rage sur leurs visages à l'idée que je leur échappe une fois de plus. Alors, ça fait quoi de me voir outrepasser vos ridicules lignes dans le sable sans jamais me chopper, hein? Ca fait quoi de voir celui que vous haïssez et traquez le plus se foutre ouvertement de vous et de vos gueguerres de meute avec son air de clébard psychotique débile?
Coupant court à ma paranoïa à peine entamée par l'absence évidente d'adversaires à qui accuser tous les maux du monde depuis que j'ai commencé à me balader dans cette fort chouette forêt, je me suis tapi dans un buisson par pur réflexe en sentant une présence approcher. Il semblerai qu'on veuille remédier à mon terrible besoin d'attention, je songe en voyant approcher un loup noir. Seul. Haha, mais quelle occasion intéressante, et j'étire un sourire involontaire en le voyant marcher vers moi, étudiant sa carrure avec attention. Ca n'est pas un louveteau non plus, mais je suis sûr de survivre au moins à ses premiers coups, et c'est une condition suffisante à me motiver à ignorer mon instinct de survie déjà bien délaissé me concernant. « Qui va là ? » Ta mort, a gueulé l'arrière de mon cerveau en réflexe avant que je ne le fasse taire. Ca n'est tout de même pas drôle si il ne rapporte pas à sa meute qu'il y a un espèce de truc teigneux insupportable qui squatte les frontières.
« Un sale parasite, un intrus, indigne-toiii! » je hurle presque en réponse, avec mon atroce petit timbre aigu provocateur. Et entre son insupportable air sûr de lui de petit loup de meute privilégié et son odeur, je n'ai pas besoin de trop réfléchir avant d'affirmer qu'il s'agit d'un bonhomme de la meute du coin, et du coup, sûrement une sentinelle. J'imagine. Je me suis redressé brusquement, non sans arracher quelques bonnes branches au buisson dans l'opération avant de bondir devant lui, mon regard vissé dans le sien, les pattes fébriles à en piétiner au sol. « Et comme tout bon clebs qui se respecte, je ne suis décemment là que pour foutre la merde, n'est-ce pas? Vas-y, fais moi payer cette odieuse provocation, je t'attends! » Et l'hystérie qui contrôle les mouvements saccadés de mes babines, interrompant à peine mon si joli sourire, doit se refléter dans mes yeux avec une franche lueur aussi inquiétante qu'insupportablement agaçante. Allez, t'as peur de moi? Réagis!
Jeu 12 Mar - 12:09 par 
Après avoir joué les chasseurs pendant plusieurs jours, appréciant les chasses solitaires de temps à autre, Widar jouait aujourd’hui un autre rôle, celui des sentinelles ; il n’était, certes, pas autant sur ses gardes que ces loups spécialisés dans la protection du territoire, le loup noir appréciait toucher à tout et il était quelque peu déçue d’avoir eu à choisir entre l’une des spécialités. Il faut dire que le lupin avait toutes ses chances en tant que guerrier, et amoureux de la guerre, il ne pouvait devenir quelqu’un d’autre. Pour autant, il avait toujours été fasciné à l’idée de pouvoir chasser pour sa meute, patrouiller et veiller sur le territoire de sa meute, rapporter des informations et jouer les espions pour sa meute. Mais il avait choisi la voie des guerriers malgré lui. Parce qu’il avait eu un choix à faire.
