Courage & détermination | SOLO

De nouvelles terres signifiaient de nouveaux dangers. Al'Akir ne pouvait pas laisser ses anciennes erreurs se reproduire. Il était plus qu'urgent pour lui de se renforcer, de devenir plus fort. D'être apte à se défendre contre des monstres tels que ceux qui avaient mit fin à la vie de son père et de ses sœurs. C'était dans ce but qu'il c'était rendu auprès de l'étang vaseux. Sa force lui faisait défaut depuis son enfance, mais ce n'était pas là sa seule faiblesse. Il était impensable pour lui de réussir à survivre bien longtemps sans entraînement. Seulement.. son mentor et père n'était plus là, il ne pouvait à présent compter que sur lui.

Immobile devant l'étendue d'eau, Orage Adamantin avait fermé les yeux quelques instants, se rappelant avec douleurs de sa solitude. Lâchant un léger soupir, il laissa son regard se reposer sur l'étang, d'un pas décidé il pénétra dans l'eau froide, grimaçant légèrement face à la sensation de la vase contre ses pattes, il commença alors à marcher le long de l'étang, levant les pattes plus haut que la moyenne afin de décoller ses membres du sol collant. L'eau léchant ses flancs, il frissonna légèrement, reprenant sa marche, d'un rythme plus rapide. Il continua à marcher ainsi quelques temps, s'habituant peu à peu à la sensation de la vase, ralentissant ses mouvements.

Passant au niveau supérieur, il se mit à trottiner, forçant sur ses membres pour limiter le ralentissement dû au sol collant et à l'eau. Il soufflait avec force, ignorant néanmoins la douleur qui commençait à naître dans ses pattes face à ce nouvel exercice. Dépassant ses limites, il tâcha d'accélérer, s'enfonçant un peu plus dans l'étang, prenant garde à maintenir sa tête hors de l'eau. Il frappait avec force le fond vaseux, cherchant à défaire ses pattes de cette prison gluante qui semblait vouloir le garder coller au sol. Dernier effort, il donna tout ce qu'il avait, haletant avec force, il poussa sa limite, ignorant les cris de son corps qui lui ordonnaient de s'arrêter, il poussa davantage sur ses membres, fendant l'eau, éclaboussant son dos, il donna son maximum - et au-delà - pour espérer atteindre une vitesse plus importante que jusqu'à maintenant. Ultime effort, il poussa davantage sur ses pattes et se lança en avant dans une tentative de bond. Cependant, trop fatigué, ses membres se prirent dans les longues tiges reliant les nénuphars dans le sol, et il tomba en avant, finissant la tête sous l'eau.

Il se redressa rapidement, secouant la tête, faisant voltiger de petites perles d'eau. Il se traîna plus qu'il ne marcha jusqu'à la rive, le pas lent et les membres légèrement tremblant. La fatigue ayant prit possession de son corps. Il se laissa tomber sur le sol sec, la fourrure trempée et le souffle court.

Malgré les courbatures qui faisaient encore souffrir ses pattes, Al'Akir ne lâchait rien, de retour pour un nouveau jour auprès de l'étang. Il était fatigué par son exercice de la veille mais ne pouvait s'arrêter si tôt. Il lui restait encore bien des choses à faire s'il souhaitait devenir plus fort. Cependant, il ne rentrerait pas dans l'eau aujourd'hui. Il avait d'autre projet pour ce jour. Mais avant toute chose, il étira longuement ses pattes rendues légèrement douloureuses par ses courbatures ainsi que son dos.

Il commença alors à trottiner autour de l'étang. Accélérant progressivement le rythme jusqu'à arriver à une course soutenue et énergique sans non plus se donner trop à fond, ayant prévu de faire autre chose. Il fit ainsi le tour de l'étang, tâchant de garder une respiration calme et un souffle régulier, ralentissant par moment pour accélérer de nouveau par la suite. Une fois revenu à son point de départ, tout de même haletant, il marcha quelques temps, reprenant un souffle léger, appréciant la brise qui agitait sa pelisse. Une fois son rythme cardiaque revenu à la normal et sa respiration calmée, il balaya les alentours du regard jusqu'à ce qu'il trouve ce qu'il cherchait. Un gros rocher dépassait largement du sol. Se dirigeant vers ce dernier, il entrepris d'achever de le déterrer, faisant gicler la terre autour de lui.

Une fois ceci réalisé, il appuya avec force son épaule contre la roche, poussant, s'aidant de son poids pour faire bouger l'objet. Ses postérieurs s'enfonçaient dans le sol, le plus dur serait probablement de faire sortir le rocher du trou qu'il avait creusé pour le libérer de sa prison terreuse. Lâchant prise, Al'Akir se dressa légèrement sur ses pattes arrières pour poser ses membres antérieurs sur le morceau de pierre, appuyant de toute ses forces jusqu'à ce dernier tombe sur le côté, à moitié sorti. Un dernier effort et il devrait y parvenir. Serrant les crocs, il se laissa retomber sur ses quatre pattes et recommença à forcer à l'aide de l'une de ses épaules. Il tâcha de prendre appuis sur ses membres arrières pour se donner un maximum de force, cherchant une surface plus dure que la terre dans laquelle il s'enfonçait. Il trouva finalement une roche plate contre laquelle il put poser ses pattes, donnant son maximum pour pousser le rocher qui avançait lentement. Dans un râle d'effort, il parvint finalement à faire sortir le morceau de pierre de son emplacement original.

La première étape était donc réalisé, son véritable objectif, qui s'annonçait tout de même plus simple que la première partie, consistait à déplacer sa charge d'un point A à un point B, ce dernier se trouvant à plusieurs mettre de sa position actuelle. Le jeune solitaire s'autorisa tout de même une courte pause pour souffler avant de se remettre à son exercice. Il replaça son épaule contre la roche, y joignant également son front et se mit à pousser de toute ses forces, faisant bouger la pierre, creusant des sillons dans la terre. Essayant de faire taire la douleur qui naissait peu à peu dans son épaule et dans ses membres, Al'Akir mis toute ses forces dans un dernier effort, achevant finalement le trajet qu'il s'était donné. Il s'éloigna alors de la pierre, les pattes tremblantes face à ses efforts.

Malgré ce nouvel exercice, le solitaire avait conscience que ce n'était pas avec cela qu'il se renforcerait réellement. Malgré ses difficultés, le rocher en question était loin d'être la chose la plus lourde au monde. Mais n'était-ce pas à force de petits coups répétés que l'on abattait les plus grands arbres ? Al'Akir espérait qu'il en serait de même avec ses entraînements.

Il était temps de reprendre l'entraînement, cela faisait quelques temps qu'il n'avait plus rien fait, pourtant, un jour ou l'autre, il faut s'y remettre. Il c'était bien trop laissé aller. Il ne parviendrait jamais à rien en cessant les efforts. C'était donc plus ou moins motivé qu'il s'était rendu à son lieu d'entraînement. Cette fois, pas ne nage ni de gros rochers à pousser. Il souhaitait s'exercer en escaladant les branches d'un arbres penché. La position du tronc, les creux et les branches noueuses devraient lui permettre d'y grimper. Mais avant toute chose, il commença à trottiner sur place, chauffant ses muscles dans le but d'éviter de se faire mal par la suite.

Il accéléra donc progressivement, frappant le sol avec ses pattes, réduisant de plus en plus le moment de contact avec la terre et le moment où elles s'élevaient. Le souffle court, il accéléra plus encore jusqu'à faire le même exercice mais avec une vitesse, cette fois ci, décroissante jusqu'à ce qu'il s'arrête totalement. Son coeur s'affolait dans sa poitrine, bondissant dans son corps comme s'il menaçait de s'en échapper. Calmant son rythme cardiaque tout comme sa respiration, Al'Akir entrepris de marcher lentement quelques instants, jusqu'à ce que tout semble être revenu dans un état relativement normal.

Ses pattes étaient quelques peu douloureuses après ce premier exercice, mais à présent, il pouvait passer à quelque chose de plus sérieux. Il s'avança donc de l'arbre déformé, posant ses deux pattes avant sur l'une des grosses racines, il donna un impulsion de ses postérieurs, se hissant alors sur l'arbre. Prudemment, il s'avança, bondissant sur une noeud de racines entremêlé, prenant garde à ne pas se bloquer la patte dans un creux, il serait dommage de se tordre un membre alors même qu'il venait de commencer. Il marcha avec prudence jusqu'à poser ses antérieurs dans une bosse sur le tronc de l'arbre. D'abord une, puis l'autre, poussant sur ses pattes arrières, il s'accrocha plus haut avec l'une de ses pattes avant, il prit appuie en parallèle avec un de ses membres postérieurs, qui s'appuya alors sur le tronc. Ainsi, répétant le même genre de geste, il finit par réussir attraper une prise avec sa mâchoire, lui permettant ainsi de se hisser pour de bon sur le creux qui séparait l'arbre en deux parties.

La première étape franchit, il regarda attentivement les deux morceaux de l'arbre qui se développaient chacun de son côté pour juger lequel serait réellement possible à escalader. Le solitaire opta finalement pour le chemin qui semblait le plus large. Peu certain de ses chances de l'autre côté où le tronc était bien plus étroit et où les branches semblaient plus fragiles. C'est donc d'un pas lent et en observant avec attention l'endroit où il posait les pattes qu'il s'avança le long du tronc sombre. Il s'aidait autant de ses pattes qui poussait et se bloquait au mieux pour éviter qu'il ne glisse que de sa gueule qui se refermait sur les branches pour l'aider à avancer. Il grimaça violemment lorsqu'une branche se brisa entre ses mâchoires, manquant de le faire chuter.

Il resta alors immobile quelques instants, les membres légèrement tremblants. Il attendit que son coeur qui s'était affolé suite à la peur de tomber se calme pour reprendre son chemin. Il referma ses crocs sur une branches plus épaisse et plus solide. Il continua son ascension de cette manière jusqu'à ce que l'arbre prenne une direction trop verticale pour qu'il puisse continuer. Le chemin s'arrêtait donc ici. Il fit volte-face et trottina, ses griffes grattant le bois lorsqu'il freinait pour ne pas tomber et c'est en quelques bonds qu'il rejoignit alors le centre de l'arbre puis les racines et enfin le sol. Il n'avait jamais autant apprécié la sensation de la terre sous ses pattes qu'en ce moment.

Ses membres lui étaient douloureux d'avoir ainsi forcés pour grimper et se hisser tout comme ses dents qui avaient souffert face à la force qu'il mettait dans ses mâchoires pour tenir les branches, plus encore celle qui s'était brisé entre ses crocs lui avait laissé une douleur supplémentaire. Il détendit donc les muscles de sa mâchoire doucement, espérant calmer le mal qui s'y était répandu. Il s'assit alors, soufflant enfin. Fin de l'entraînement pour ce jour.

Le soleil brillait doucement dans le ciel grisâtre, empli de nuages. C'est d'un pas trottinant qu'il c'était rendu à l'étang et cela faisait quelques secondes déjà qu'il se contentait de l'observer. On ne pouvait pas dire qu'il avait réellement envie de se lancer dans un nouvel entraînement, mais il le fallait bien. Laissant s'échapper de ses crocs un léger soupir, Al'Akir s'étira avec lenteur, tirant tranquillement sur chacune de ses pattes. Du regard, il se dessina un parcours autour de l'étang, imaginant déjà quelle trajectoire emprunter, quels obstacles à franchir. Certaines choses se décideraient sur le moment, mais il pouvait toujours se donner un plan de base.

Une fois ceci fait, il partit en trottinant, longeant l'eau, peu enclin à se tremper aujourd'hui. Le rythme était plutôt calme pour le moment, il aurait tout le temps d'accélérer par la suite. Il se bougea tout de même un peu plus, se mettant à courir réellement, abandonnant le simple trottinement. Il tâcha de faire attention à sa respiration, ne souhaitant pas se retrouver essouffler dès le début. Devant lui se dressait un vieil arbre penché. Il réfléchit quelques secondes avant de décider de se jeter sur le sol, rampant le plus rapidement possible pour se faufiler entre une grosse racine et des branches tombantes, grimaçant légèrement lorsque ces dernières lui griffèrent le dos. Une fois ce premier obstacle franchit, il se redressa et repartit à une allure plus soutenue que précédemment.

Quelques roches, branchages ou encore petites buttes se trouvait non loin, il se mit donc à zigzaguer entre chaque monticules, un coup à droite, un coup à gauche, testant ses reflex en tâchant d'esquiver au dernier moment avant de reprendre sa course, il slalomait, haletant de plus en plus. Sa langue pendant désormais. A la fin de cette nouvelle petite épreuve improvisée, une pierre plus imposante se trouvait sur le côté gauche. Al'Akir fit donc un écart pour bondir sur la roche, s'agrippant du mieux qu'il pouvait à la surface rugueuse, faisant désagréablement crisser ses griffes, d'une impulsions de ses postérieurs, il parvint finalement à se hisser tout en haut, mais ni une, ni deux, il avait déjà bondit de l'autre côté, retombant avec maladresse sur ses pattes, trébuchant et manquant de s'écraser contre le sol. Il fit une pause de quelques secondes le temps de reprendre ses esprits avant de finalement repartir.

Une légère douleur subsistait tout de même dans sa patte avant droite qui avait percuté la terre en première. Une grimace peinte sur ses babines, il se força cependant à continuer d'avancer, les crocs serrés. Son souffle était hacher, ses poumons semblaient brûler avec hargne dans son corps. Mais il ne pouvait pas se permettre d'arrêter maintenant. Avec un ultime effort, il maintint sa course à une allure convenable, terminant son tour de l'étang. Boitillant légèrement lorsque son membre blessé tapait contre le sol. C'est totalement épuisé qu'il atteint sont point de départ où il se laissa tomber comme une masse. Sa tête vint se poser avec mollesse, haletant, épuisé, il attendit quelques temps comme ça avant de finalement se lever prudemment pour se mettre à marcher sur quelques mettres, calmant son coeur et sa respiration.