- Attaya -

Vous ne me connaissez pas, alors laissez moi. Je ne suis ni un ange, ni un diable. Je suis comme je suis. J'ai conscience de ma beauté, mais je vous la décrirai plus tard. Et cette beauté me complexe, beaucoup. Je préfère être seule, plutôt qu'en groupe. Je préfère écouter plutôt que parler ─ bien que vos discussions sans fin me lassent vite. Mais, je vais vous en apprendre plus sur moi.

Sèche, solitaire : Je suis effectivement froide aux premiers abords, et pas qu'aux premiers. Je dois avouer que vous me désintéressez totalement, et je n'ai alors aucune envie de vous connaître. Lorsque vous m'approchez, j'aurai tendance à vous répondre sèchement, vous envoyer plus loin, être à la limite de l'agressivité. Mais en réalité, j'ai un cœur prêt à vous porter de l'amitié. Je n'aime simplement pas dévoiler au grand jour tous types de sentiments, ou d'émotions.

Hautaine : Je suis clairement supérieure à vous. Pas sur tous les points, c'est certains, mais je me sens bien au dessus de vos sottises. Ça m'attire parfois des ennuis, mais ça m'est égal. Je vous prends de haut, un point c'est tout.

Rancunière : Vous avez envie de me faire un coup bas ? Allez-y, ne vous gênez-pas... Mais sachez que je suis extrêmement rancunière, et votre coup reviendra. Il reviendra longtemps après et de manière plus puissant. D'ailleurs, je n'hésiterai pas non plus à vous trahir dans ce cas-là. Soyez honnête avec moi, et je vous le rendrai.

Impulsive : Jeune et dynamique, forcément, cela fait fait appel à une grande impulsivité, absolument pas contrôlée. Je fonce bien trop la tête, souvent des gros murs, et ça fait mal. Lorsque j'ai une idée en tête, elle reste là, et tant que je ne suis pas arrivée à mon but, je continue de persévérer. Oui, je suis aussi une véritable tête de mule.

Haineuse : Je pensais avoir de l'amour à donner. Pouvoir un jour, couver de petits louveteaux d'un regard doux, maternel. Sachez simplement que je vous déteste. Tous. Je n'ai encore jamais eu cette transformation, appelé chaleur qui pourrait me permettre d'avoir une progéniture, et quelque chose au fond de moi me dit que je suis stérile. Alors, chères mères et chers louveteaux, je vous déteste. Vous, qui avez cette chance de connaître le bonheur de la famille.

Tourmenté, perdue : Möona'Sô est mort. Il est mort. Il m'a laissé seule, sans papa, sans maman. Seule, au milieu d'une meute qui ne me correspond pas. Au milieu de loups, qui ne m'apprécie guère. Seule, dans ce monde. Je revois les images de notre enfance, comme si son fantôme était présent à mes côtés. Sans lui, je suis mal. Vous me verrez souvent tourmentée, perdue dans mes sombres pensés. Je serai simplement en train de faire revivre Möona'Sô à travers mes pensées.

Discrète, effacée : Vous l'avez compris, je ne suis pas des plus sociales, et depuis la mort de mon frère, je le suis encore moins. Lorsqu'il y a des attroupements, je me mets en retrait. J'étouffe au milieu du bonheur des autres, j'ai besoin d'air, et de solitude. Dormir loin des autres ne me dérange pas. Depuis la perte de Möona'Sô, je suis incomplète, j'ai simplement besoin d'un espace rien que pour moi, pour souffler, et continuer de pleurer sa mort.

Vous pensez maintenant me connaître. Mais, vous le pensez seulement. Approchez-vous de moi, et vous me découvrirez.



Malgré mes paupières protégeant mes yeux, je me sens éblouis, lorsque je passe de la divine obscurité, à la lumière de la vie. La seconde chose que je ressens, c'est cette affreuse douleur quelque part dans ma cage thoracique. Cette douleur me fait me tordre, et je commence à paniquer lorsque je n'arrive plus à m'oxygéner. J'ai peur, et je me met à pleurer. La douleur devient insurmontable, et mon corps se convulse en un réflexe bien étrange. Je sens les coups de langues rassurant de celle qui vient de me donner la vie. Lorsqu'elle me frictionne, un phénomène étrange se produit. Une douleur me parcours tout le corps et je hurle. C'est alors que je le ressens. L'air s'introduire dans mes poumons. Cette sensation est agréable, nouvelle. Je respire. Et je sens. Toutes ces odeurs qui m'envahissent ! Je sens celle dont provient la chaleur, qui ma donné la vie. Et celui qui partagera mon enfance. Mon odorat me pique lorsqu'une odeur envoutante me parvient. Celle du lait. Ce doux nectar, qui me permettra de devenir une grande louve plus tard. En rampant, j'avance jusqu'à une tétine, et boit goulument cette substance chaude. Dans un grognement de plaisir, j'entends la douce voix de ma génitrice.

« Bienvenue au monde, Attaya. Bienvenue au monde, Möna'Sô. »

La présence de mon frère à mes côtés est douce, et après cette première dure épreuve dans la vie, je m'endors contre lui, rythmée par la mélopée des battements de nos trois cœurs.


La découverte du monde est fascinante ! Et ce que j'aime le plus, c'est le découvrir avec mon frère, sous le tendre regard de ma mère, et parfois de mon père. Möona'Sô est mon antithèse. Sa fourrure est aussi noire que les ténèbres, ses yeux sont verts comme l'herbe des belles saisons oubliées. Il est plus grand que moi, et doit déjà faire le double de mon poids. Pourtant, il est le plus docile de nous deux, bien que parfois vicieux. Nous sommes complémentaires. Milaüea a toujours ses billes bleus rivées sur nous. Sa fourrure et quasiment identique à celle de mon frère de porté, bien que celle de ma génitrice possède de nombreux reflets. Pour moi, c'est la plus belle du monde ! Mon géniteur, quant à lui est moins présent. Il passe du temps avec nous, mais est plus absent que présent. Aujourd'hui, j'ai de la chance, Sergueï est resté à nos côtés. Il est immense ! Ou alors, je suis minuscule. C'est vrai que j'ai seulement deux pleines lunes. Sa fourrure est aussi grise que mes yeux, avec quelques reflets blanc comme le lait de maman. D'un regard protecteur, il nous regarde nous battre gentiment avec Möona'Sô. Bien que mon frère me domine largement, j'arrive à lire la fierté dans les yeux de mes deux parents, lorsque je m'échappe de l'emprise de mon frère pour l'attaquer, et le mettre à terre. Plus tard, je serai une super combattante !


« Et bien moi, plus tard je prendrai le chemin des espions ! »

Nous avons décidément pas grand chose en commun avec Möona'Sô, excepté le lien de sang. Lui, qui est si fort, et qui grandit vite veut faire espion ? Il est fou ! Je préfère largement la voie des chasseurs, eux, ils sont puissants. Je les admire, lorsqu'ils rentrent. Je ne réponds rien à mon frère. Nous nous sommes toujours promis de faire la même chose. Après tout, nous sommes encore jeunes, seulement quatre mois. Nous avons le temps de changer, de mettre nos avis de côté, pour trouver un arrangement commun. Mais, au fond de mon cœur, j'espère qu'il changera, lui.


J'adore l'eau. Vraiment. Avec Möona'Sô, nous nous échappons souvent pour aller dans la petite rivière. Lui, il n'a peur de rien, et il m'a appris à nager. Maintenant, c'est notre rituel de joie, à tous les deux. Nous jouons avec le courant, et nous imaginons les histoires les plus belles et les plus affreuses, imaginant des montres. Möona'Sô est toujours le prince qui me sauve. Nous adorons ces jeux, nous en sommes simplement fous.
Et puis, parfois, tout bascule.
Brusquement.
Et plus rien n'est comme avant. Plus jamais.
Le ciel se voile.
Des cris. Des hurlements. Des éclaboussures. Milaüea qui plonge. Tout qui se floute.
Le noir. Le noir de peur. Le cœur qui s'arrête. De l'eau qui rentre dans les poumons. Le courant. Le froid.
Le souvenir.
L'effacement.
L'oublie.
La solitude.
C'est seule, dans la gueule de ma mère que je rentre aujourd'hui. Une partie de moi c'est envolée. Je me sens brisée.

Je déteste l'eau. Elle me fait peur. Elle me rappelle Möona'Sô. Plus jamais je ne m'en approcherai. Jamais.


J'ai toujours rêvé d'avoir une vie merveilleuse, épaulée par mon tendre frère. J'ai toujours rêvé de devenir une chasseuse, d'avoir l'admiration de mes géniteurs. Seulement, tout ne se passe pas comme l'on veut. Aujourd'hui, j'ai décidé de la voie que j'allais suivre au sein de la meute. Aujourd'hui, moi Attaya, j'ai décidé de devenir espionne. Aujourd'hui je ne vis plus pour moi, aujourd'hui, je vis pour nous.


J'ai tout perdu. Möona'Sô. Milaüea. Et Sergueï. Les maladies ont décimé une partie de la meute. Nous devons survivre. Nous battre pour notre avenir. Je vais essayer au mieux de tenir mes promesse, de devenir espionne, et surtout de rendre fier les trois seuls êtres que j'ai jamais aimé.
Ce soir, je lève les yeux vers les étoiles inexistantes. Voyons ce que la vie me réserve.

Rebienvenue avec cette gentille *tousse* louve !

Oui, oui, Attaya c'est la plus gentille. xD
Et du coup, re merci. :3

Je te valide et tu récupères ton NDL de la V1 !