Laissant ton corps suivre ce nouveau chemin qui t’ouvrais la voix, tu avances sans vraiment regarder. Tu analyses pour mieux repérer. Tu devais apprendre, dompter ces nouvelles terres qui s’offraient à toi. Ce n’allait pas être facile, mais tu apprenais vite, sentir le sang s’écoulait sur ton pelage, encore une fois, tu voulais goûter à cette mixture qui faisait vivre plus d’un mammifère. Cette chose, qui aller glisser à l’intérieur de ta gorge pour se retrouver au creux de ton estomac, tu n’avais pas honte, tu voulais vivre, ou plutôt survivre pour retrouver celui qui t’avais tout pris. Tu savais que ce serait long, mais tu avais la détermination, tu réussirais un jour, tu percerais ce mystère qui t’avais anéanti et fais devenir une autre. Le sourire en coin, tu continues à marcher doucement, laissant tout tes sens en alerte, prêtes à sauter sur le premier corps qui s’approchera du tien. L’air était bien plus pur que l’ancien, tu revivais de nouveaux, les odeurs des mammifères était bien différente de ce que tu connaissais. Le renouveau s’offrait à tous, mais cela aller demander une nouvelle adaptation.
Calmant t’es membres, tu ne désirais pas encore prendre le risque d’attraper quoi que ce soit, tu voulais avant tous connaître le territoire comme chacune de tes faiblesses pour les utiliser à ton avantage. Tu étais encore jeune, et apprenais bien vite, tu avais confiance en t’es capacités de chasseuse, cela ne t’avait jamais fait défaut, tu étais faite pour ce rôle, tu aimais tuer, prendre la vie, détruire des familles justes parce qu’on avait pris la tienne. Tu étais devenue bien plus dangereuse que ce que l’on pouvait penser. Ton regard était en permanence méchant, tu n’étais pas folle, juste rancunière, possessive aussi, mais cela n’était pas le plus important.
Ayant fait un grand tour, tu avais retenu les principaux endroits qui te permettrais d’amener une proie vers une impasse. Tu avais aperçu des chemins étroits où ton corps se faufilerait avec facilité. Tu avais acquis suffisamment de donner pour cette matinée. Tu te posas quelques instants, fermant les yeux pour te concentrer. Assise, laissant le vent porter ton odeur, tu enfermas chaque sentiment pouvant exister. Ouvrant de nouveau tes pupilles, tu étais prête à tuer.
Tu voulais du sang, tu voulais le sentir effleurer ton pelage, te fondant dans la végétation, tu respirais doucement. Ton sang bouillonnait dans tes veines, tu désirais assouvir tes pulsions qui ne demandaient qu’une seule et unique chose : prendre la vie. Tu frôlais le sol, restant accroupis jusqu’à sentir chaque pointe de pierre. Tu guettais chaque son, chaque mouvement pouvant provenir d’un endroit. Ton odorat se familiarisait avec ces nouvelles senteurs. L’excitation montait de plus en plus, tu traquais, jusqu’à voir poindre un museau pouvant être déchiqueté.
Tu continuais à marcher à travers les fougères, tu n’avais encore rien vue, et la matinée commençait à toucher à sa fin. Tu relevas le museau, humant l’air une dernière fois, tu ne sentais plus les cadavres métalliques qui jonchaient le sol, tu ne sentais plus la puanteur de leur sang, tu étais revenu à son état originelle. Ton instinct primaire devait refaire surface, retrouver les odeurs qui autre fois faisait vivre les tiens. Tu le savais que cela serait dur, mais tu ne baissais pas les pattes, un jour, tu retrouverais cet instinct et tu chasseras jusqu’à ce que ta meute regorge de cadavre de mammifère pouvant nourrir chaque canidé.
Ton corps s’élançait, courant pour mieux apprendre, tu avais l’habitude d’analyser chaque recoin, voulant connaître davantage ce monde encore quelque peu inconnu. Ton corps devait se faire à cet environnement qui était bien différent de ton ancienne demeure. Tu devais calmer t’es ardeurs, calmer tes pulsions meurtries. Humant l’air, la recherche d’une proie, tu t’arrêtas doucement, traquant chaque goûte de sang susceptible de t’ouvrir une voix. Tu ne laissas pas passer, l’odeur d’une musaraigne, courant à toute vitesse vers son petit terrier. Je posai ma patte avec force contre le sol, bloquant sa queue, il commençait à mordiller ma patte avant, un sourire de satisfaction sur les babines. Tu observas ce corps qui allait bientôt perdre la vie, d’un coup puissant, tu tapas dans la créature, lui fracassant chaque os au moment de son atterrissage forcé sur une pierre. Tu la pris dans la gueule, la ramenant à la meute, ce n’étais pas grand-chose, mais même une petite chose pouvait tout changer.
Pour ta troisième chasse dans ce nouveau monde, tu commençais à apprendre les secrets de cet endroit. Cherchant de quoi nourrir les tiens, tu devais mettre ton côté sadique de côtés pour faire une bonne chasse. Tu t’élançais à contre vent, courant pour échauffer ton corps avant de bander chacun de tes muscles pour traquer chaque corps bouillonnant de vie. Tu sentais cette bonne odeur de rongeur, approchant doucement, tu fis un dérapage pour gober la bestiole, dans un craquement sourd, tu lui écrasas chaque os, détruisant tout ses membres en une fraction de seconde. Portant le petit cadavre frêle, tu sentis cette douce odeur de volatile, laissant tomber le rongeur sur le sol, tu esquissais un sourire, frôlant le sol pour te fondre dans le décor, au dernier moment, tu sautas sur la créature à plume, attrapant le cou de l’oiseau, il tenta de s’enfuir, mais ta mâchoire était bien plus puissante que la force du pigeon. Tu lui brisas le cou, laissant son regard devenir blanc, tu repris le rongeur par la queue et l’aile de l’oiseau pour les ramener à ta meute.
Tu vagabondais seule comme souvent. Laissant ton instinct de chasseur, te menais là, où le gibier était en abondance. Tu humais l’air, laissant toutes les odeurs s’infiltrer dans tes naseaux. Arrivant vers un ruisseau, tu entendais les chants des grenouilles. Accroupis, tes muscles bandaient, tu laissais ta véritable nature faire surface. Attendant le moment propice, il avala une mouche, c’est durant le moment où il attrapa l’insecte que tu attrapas son corps visqueux qui te donnais envie de vomir. Apportant la chose gluante et sans vie à ta meute, tu retournas chercher autre chose à te mettre sous la dent. Marchant doucement, laissant tes oreilles en alerte. Tu trouvas un nid de vers de terres. Tu grattas la veille souche qui partait en morceau et plaça ton museau à l’intérieur et sortit victorieuse de ses insectes.
Étant un parfait endroit, tu retournas le lendemain au même étang. Laissant tes muscles faire le travail. Accroupi, tu attendais patiemment qu’une grenouille vienne montrer le bout de sa tête pour la gober. Attendant le temps qu’il faut, tes efforts finir par payer, entendant un léger plouf, tu bondissais sur le petit corps visqueux. Tu avais réussi une seconde fois et avant de retourner à la meute, tu approchas de nouveaux vers le vieux tronc où vivait des centaines de vers de terres. Encore une fois, tu grattas l’écorce, enfonças ton museau à l’intérieur pour récupérer ton butin. Tu attrapas la cuisse de la grenouille avant de repartir apporter ce que tu avais récupéré.
Tu aimais barboter dans l’étang, c’était agréable cette sensation de légèreté. Tu devenais experte en chasse de grenouille, alors tu attendais quelques minutes, voir même plusieurs, le temps de savourer la sensation de l’eau sur ta peau. C’était doux et frais, tout ce dont tu avais besoin pour détendre les muscles de ton corps. Le museau dans l’eau, il ne restait que tes pupilles de visibles, tu approchais doucement jusqu’à faire comme les crocodiles et ouvrir la mâchoire pour gober la créature. Tu la gardas en bouche jusqu’à sortir de l’eau pour l’apporter avec le reste des proies.
Tu laissas ton corps te guider, tu dormais paisiblement sous un arbre, laissant ton souffle s'envoler dans l'atmosphère. Tu ne pensais à rien, te laissant bercer en espérant t'adoucir un peu. L'odeur et le chant d'un volatile réveillèrent tes sens, tu te levas doucement, observant les alentours. Un moineau c'était posé sur une branche près du sol, ton corps s'approchais doucement jusqu'à gober le volatile qui n'eu pas le temps de pousser un dernier crie que la vie s'envola à travers ta mâchoire. Tu laissas le cadavre a travers t'es babines, léchant son sang qui coula le long de ta gorge, un goût si magique, une sensation qui éveilla le reste de tes sens. Proche de l'étang où tu aimais nager de temps en temps, tu déposas le cadavre de l'oiseau, laissant tes sens en alerte, tu plongeas dans l'eau froide et attrapas une grenouille en plein vol. Tu sortis de l'eau cherchant ton volatile pour porter les deux proies au sein de la meute.
Marchant pour la énième fois depuis le début de la journée, j'observais les alentours sans vraiment prendre la peine d'attraper le moindre truc valant la peine. Ton regard se posa sur un reptile, un lézard qui courrait dans tout les sens cherchant un endroit où fuir. Ma patte se posa sur sa queue qui se détacha de son corps pour fuir de nouveau. D'un réflexe rapide, tu l'attrapa dans la gueule pour le rapporter auprès des tiens, il permettra de nourrir les petits.
Tu ne trouva rien aujourd'hui, aucune âme vivant près d'ici. Tu soupira légèrement, tu n'avais plus goût à la vie, tu n'arrivais plus à vivre, plus à chasser. Il te manquais un but dans ta vie, tout était fini.
Tu marchais doucement, vers cet étang que tu appréciais tant, un endroit caché qui te permettait de rêvasser et à penser à autre chose. Seulement, tu étais aussi vide qu'une carcasse vide, tu longea l'étang, jusqu'à pénétrer à l'intérieur. Seule, tu restas inerte, le regard fixé sur la surface, comme si tu désirer plonger ta truffe pour laisser l'eau pénétrer dans tes poumons, mais ton corps ne bougea pas. Il refusait que tu partes rejoindre ta famille, il ne voulait pas que tu sois en paix avec toi-même, la souffrance était ce qui te maintenait en vie. Alors que tu pensais être seule, les créatures aquatiques passaient près de tes pattes sans aucune peur. Tu retenais ton souffle, attendant le moment propice pour choper une de ces créatures. Après quelques secondes, tu fis pénétrer ton visage dans l'eau en ouvrant grand la gueule pour attraper l'être marin. Tu ressortis ta tête de l'eau avec un poisson dans la gueule. Ton corps se faufila pour retrouver la terre ferme et rejoindre les tiens.
Tu décida de retourner vers l'étang pour essayer d'attraper un autre poisson, tu trouvais qu'ils avaient un goût assez sucré par rapport au mammifère dont tu avais l'habitude de chasser. Encore une fois, tu entra dans l'eau sans aucune peur, laissant ton esprit faire un avec cette entité qui permettait de faire vivre la terre. Sentant que les queues des poissons touchaient ton corps, tu observa avec attention chaque mouvement avant de plonger une nouvelle fois ta tête dans le liquide pour sortir victorieuse de cette petite chasse.
Le soleil se levait doucement, tu venais de sortir de la tanière pour t'exercer légèrement et échauffer ton corps avant de partir chasser. Il faisait doux, mais cela n'attirait pas réellement ton attention, tu observais ce qui se trouvais dans les hautes herbes, reniflant les alentour. La présence d'un rongeur attira ton immense corps en direction de sa tanière. Il était cloîtré au fond de son trou, tu voyais le petit passage et non loin de lui, une grosse musaraigne. Sans perdre de temps, ton corps se propulsa sur la petite chose insignifiante. T'es crocs enveloppèrent son corps frêle jusqu'à lui rompre les os. Ses pupilles devinrent blanc et son souffle inexistant.