Présentation de Narcisse.

Une unique oreille, fière et puissante, trône sur son crâne, aussi à l'aise qu'un oiseau dans les airs, aussi droite qu'un soldat. L'autre, plus misérable, se tord vers l'arrière, se pliant péniblement, pour cause sa faiblesse naturelle, était-ce un accident qui lui avait fourni cette chose sur sa tête ? Il ne s'en souvenait plus. La bataille que se livre ses poils est sans merci. Certains s'emmêlent, d'autres sont sales et remplis d'eau et de boue. Pourtant, ils restent d'un brun surprenant. Un alliage de noir et du pelage d'un ours, ça donne, malgré ses défauts de propreté, une fourrure étrangement belle. Deux beaux iris brillent comme le soleil sur sa trogne, aussi jaunes que le narcisse, cette fleur que sa mère aimait tant. Sous ses pupilles extraordinaires se trouve un long museau unicolore, et lorsque ses babines se retroussent, on peut découvrir de longs et dangereux crocs immaculés auxquels il ne vaut mieux pas se frotter. Plongeant directement sur un large cou touffu, si on caressait ce corps, on pourrait sentir ses os saillants. Car, malgré qu'il puisse manger à sa faim, il aura toujours cet air maigrichon, peu importe la musculature qu'il a. Même si a présent il possède la carrure d'un puissant guerrier, on pourrait très bien le confondre à un oméga. L'habille ne fait pas le moine, dit-on. Haut sur ses maigres pattes, il tient l'équilibre malgré qu'il perd de vu son chemin. Traînant aux alentours de la dangerosité, on peut s'aventurer sur ses longues griffes usées par les bagarres, les chasses et d'autres aléas du quotidien d'un solitaire hargneux. Remontons sur son torse, puis suivons la courbe naturelle qu'est sa colonne vertébrale pour atteindre sa petite queue en panache. Quelques cicatrices ornes cette partie de son corps, tout comme son épaule est tranchée d'une longue trace rosée.