Désastre des Astres. - ft. Asplénium

Désastre Des Astres
Kahn & Asplénium ( 23F, 12A & 12E )

Le vent soufflait lentement, faisaient bouger les feuilles qui survivaient encore sur les branches des arbres, la température avait chuté de plusieurs degrés, mais j’en avais l’habitude depuis longtemps. Mon pelage se soulevait lentement sous la caresse de la brise qui accompagnait mes pas. La lune était visible dans le ciel et les étoiles brillaient avec légèreté. L’éclat de la lune n’était pas le même depuis un bon moment, la lumière était faible et je dois vous avouer que la caresse chaude du soleil me manquait un peu. J’aimais observer le soleil se refléter sur les surfaces, j’aimais observer les ombres qui naissaient puis mourraient avec le temps qui défilait. Mon regard détaillait cependant les environs rapidement comme je l’aurais normalement fait si le jour avait accompagné ma promenade en solitaire. Je dois dire que je m’étais plutôt bien adapté au changement étrange que nous vivions. Depuis que j’avais retrouvé ma liberté après la capture par les bipèdes, j’avais recommencé à agir comme je l’avais toujours fait à l’exception près que j’avais augmenté mon niveau de prudence lorsque je me trouvais sur un chemin que je ne connaissais pas.

Alors que mon corps se mouvait en silence, une odeur nouvelle parvint à mes narines. Je me figeai brusquement. Je relevai la tête pour humer l’air un peu mieux. C’était une odeur que je n’avais encore jamais perçue, un parfum doux et floral, quelque chose qui rappelait le printemps. Le pelage de mon échine retomba presque instantanément. Je ne ressentais pas de danger dans cette odeur. Mes pattes se remirent en mouvement, mais je quittai le chemin que j’avais en tête, déviant vers une partie des grandes plaines où je n’allais pas très souvent vu l’odeur métallique qui y régnait. Je n’avais jamais vraiment apprécié cette odeur, mais bon, le parfum de ce loup m’intriguait et donc je pouvais bien tolérer quelque instant sans me plaindre. Ma cadence rappelait davantage le petit trot que le pas régulier, mon pelage bougeait souplement sous les secousses lorsque mes coussinets heurtaient le sol.

Ce fut seulement au bout de plusieurs minutes que je pus ralentir le pas, puisque je me trouvais finalement là où je le souhaitais dans le moment présent. Je humai l’air une nouvelle fois puis je détournai légèrement mon corps pour me diriger vers l’animal qui se trouvait près de moi. Je finis par l’apercevoir non loin de moi. La bête se trouvait là, tentant visiblement de devenir un loup des neiges. Peu convaincant comme transformation, mais bon si sa lui faisait plaisir. De mon côté je me préoccupais peu des flocons qui flottaient autour de moi. Je les avais vus trop souvent pour m’émerveiller. Mon pas était maintenant très lent, je m’approchais de l’animal en douceur. L’animal finit cependant par réagir lorsqu’une brise lui apporta mon parfum. Mon échine se hérissa une nouvelle fois au vu de son comportement brusque pour se remettre debout, je pus cependant percevoir ses yeux assez facilement. Si cette bestiole n’était pas aveugle, elle ne devait pas en être loin. Un sourire mauvais se glissa sur mon visage. Et ce dernier s’étira alors que la voix de la louve s’élevait pour demander ce que j’étais. Je ne pus retenir un ricanement mauvais. Puis ma voix grondante s’éleva à son tour. Rien dans ce ton ne laissait présager de douceur, un ton froid, guttural et grave.

- Un lapin tu t’attendais à quoi …

Un nouveau rire s’éleva dans l’espace. Mon corps était maintenant immobile, je me permis même d’abaisser mon arrière-train au sol pour me mettre en position assise. Je ne courrais aucun danger avec cette idiote.