The night watch - Patrouilles [SOLO]

Torak & /

Torak avançait d'un trot léger, sa fourrure épaisse flottant avec élégance au gré du vent. Le sable sous ses pattes, les étoiles au-dessus de sa tête, la sentinelle patrouillait dans les ruines oubliées du désert portant le même nom. La chaleur habituelle de l'endroit avait laissé place à un froid glacial en même temps que l'astre lunaire avait éclipsé le soleil. Un silence pesant donnait l'impression que la vie avait quitté ces lieux, alors même que Torak foulait le sol. Les ruines se faisaient menaçantes, véritables gouffres où régnait l'obscurité la plus totale. Mais le loup ne se souciait guère de l'obscurité, puisqu'il y voyait comme en plein jour. Il s'engouffra d'ailleurs dans l'une des vieilles bâtisses à pas silencieux, tous ses sens en alerte. Il huma quelques objets humains que le temps n'avait pas épargnés, fit le tour de l'endroit avant d'en ressortir sans avoir rien trouvé d'intéressant. Mais alors qu'il émergeait de nouveau au grand air, une silhouette sur sa droite attira son attention. Un puma arpentait le désert d'un pas nonchalant, visiblement peu soucieux de se trouver sur les terres d'une meute de loups. La sentinelle le fixa longuement. Ce ne serait pas facile, mais il était de son devoir de le chasser de leur territoire.
Se dissimulant derrière les pierres rongées par l'humidité, Torak se glissa à pas lents vers le puma. Ses muscles roulant sous son pelage, il progressait en rampant, son ventre rasant le sol et le sable s'accrochant à son pelage. Ses iris ambrés étaient rivés sur le félin. Lorsqu'il fut assez proche, Torak grimpa avec souplesse et discrétion sur un pan de mur effondré, se plaçant au-dessus du puma. Il banda ses muscles, fléchit ses pattes. Attendit le moment opportun. Puis, d'une grande impulsion, le loup bondit de son promontoire pour atterrir directement sur le dos de son ennemi. Il s'agrippa tant bien que mal à l'aide de ses griffes à la peau lisse du puma, avant de planter ses crocs dans son épaule, maintenant solidement sa prise et resserrant les mâchoires jusqu'à ce qu'elles en deviennent douloureuses. Sous lui le puma feula avec rage, avant de se débarrasser de son assaillant d'une ruade qui l'envoya rouler au sol, achevant de salir son pelage. Torak ne perdit pas de temps et se redressa d'un bond avant de reprendre ses appuis. Le puma se jeta dans sa direction et la sentinelle esquiva ses longues griffes de justesse d'un saut agile sur le côté. Il contre-attaqua en chargeant de toutes ses forces, bousculant le félin avec une brusquerie dont il ne se pensait pas capable. Puis, il lui attrapa l'oreille tout en esquivant les crocs dangereux et s'appliqua à la déchiqueter d'une violente secousse avant que son adversaire ne se dégage de nouveau, lui arrachant un nouveau feulement, de douleur cette fois cependant.
Torak se tenait face au félin, sa fourrure ayant doublé de volume et la queue haute, ses babines retroussées dévoilant deux rangées de crocs prêtes à en découdre. Il lâcha un grondement sourd tandis que le puma crachait dans sa direction. Le loup fit mine de s'élancer vers lui pour l'impressionner. Le puma, dont la maigreur témoignait de sa faiblesse, décida qu'il ne valait pas la peine de prendre de risques et prit la fuite à larges foulées avant de disparaître à l'horizon, en direction des terres neutres.
Satisfait, Torak se laissa tomber au sol, haletant. Il reprit son souffle avant de rentrer au camp. Il reviendrait patrouiller plus tard.

Torak & /

Torak arriva dans le désert. Il arpenta le lieu longuement comme il s'agissait de sa dernière ronde avant de rentrer au camp. Le mâle renifla le moindre recoin, renouvela un marquage qui commençait à s'effacer, puis inspecta une vieille bâtisse après avoir entendu un bruit à l'intérieur. L'intrus, qui se révéla être un gros rat, s'éloigna en courant pour se glisser dans un interstice trop étroit pour que le loup puisse y glisser le museau. La sentinelle se résigna et ressortit. Il huma l'air frais de la nuit et, jugeant qu'il avait encore de l'énergie à dépenser avant de rentrer pour dormir, il décida de s'adonner à un rapide entraînement.
Le mâle se plaqua au sol, banda ses muscles, puis d'une grande impulsion il s'élança en avant. Ses pattes soulevaient des gerbes de sable tandis qu'il progressait à larges foulées agiles. Il accéléra l'allure, serpentant entre les ruines avec rapidité et précision. Une roche se tenait à quelques pas sur son passage. Torak prit son élan, puis il sauta par-dessus l'obstacle avec une aisance naturelle, le sable amortissant son atterrissage de l'autre côté. Ne comptant pas s'arrêter après si peu, Torak prit plaisir à continuer son parcours, bondissant, déployant ses muscles et son agilité en franchissant les pierres, objets et autres obstacles qui se présentaient à lui. Il bondit sur un mur à demi-détruit et courut en équilibre sur celui-ci sur quelques mètre, avant d'en redescendre sans ralentir, dérapant dans le sable avant de reprendre sa course de plus belle. Le mâle s'entraîna jusqu'à l'épuisement, bondissant tel un lièvre et parcourant les ruines à toute allure. Après une bonne vingtaine de sauts, ses muscles n'en pouvant plus, il ralentit et reprit le chemin du camp au trot, satisfait de ses progrès.