Ma vue n'était déjà pas très bonne, je voyais le monde en noir et blanc ce qui était encore plus problématique mais bon, ça m'a permis d'avoir des yeux rouges. En fait j'avais les caractéristiques d'un loup albinos avec ses qualités et ses défauts ... faut dire que être né d'un couple inceste ce n'est pas très, comment dire, commun !
Enfin, aujourd'hui j'étais au lac d'ambre pour le changer les idées, j'avais chaud, je voyais trouble encore plus que d'habitudes et j'avais une sensation très étrange. Je souhaitais me rafraichir comme je pouvais. Je me raproche doucement de l'eau et tendis la langue pour glapper l'eau, délicatement fraiche.
« ça fait du bien ! »
Je releva la tête quand j'entendis un bruit pas très loin, je me retoune et guette autour. Une silhouette semblait venir par ici mais ma vue ses temps-ci ne m'aidait pas a savoir l'espèce de la silhouette, un loup ? ou un renard ? ou même pire, un chien ?!
Torak était inquiet. Le Mal des Larmes Pourpres continuait à faire des ravages, et le jeune loup avait craint pour sa famille depuis le retour de cette maladie. Sa mère avait d'abord été atteinte, mais sa grande force et les soins d'un guérisseur avaient remis la louve rapidement sur pattes. Torak ne s'était pas non plus inquiété quand son père l'avait attrapée à son tour. Epsilon était résistant. Mais tout le monde avait craint pour la vie d'Eole. Le louveteau d'à peine deux mois aurait pu y passer, et ce fut un miracle que Pandora ne soit pas menacée à son tour. Finalement, Sokka et lui-même avaient fini par subir le Mal des Larmes Pourpres. Une expérience plus que désagréable, et que Torak n'était pas prêt d'oublier. Il revoyait encore clairement dans son esprit les visions qui l'avaient hanté pendant de nombreux jours. Sa famille gisant dans leur propre sang. Sa sœur agonisant contre lui. L'apprenti secoua violemment la tête, chassant ces images traumatisantes de son esprit. Il était guéri, il allait mieux. Il devait oublier ces hallucinations. Il se rendit au lac pour prendre un peu l'air. Cependant, contrairement à ce qu'il espérait, l'endroit était déjà occupé. Une louve au pelage aussi immaculé que le sien se tenait sur la rive, s'abreuvant lentement. Lorsqu'elle entendit Torak s'approcher, elle redressa la tête en sursautant et le chercha du regard d'un air paniqué. Ses yeux rouges dévoilèrent son identité au jeune mâle. Hikari, l'une des louves de sa meute. Une sentinelle aussi. Torak l'avait déjà croisée plusieurs fois avant de partir en patrouille de son côté avec son père. Ils ne s'étaient cependant jamais parlés. «Hikari ?, l'interpella Torak. Est-ce que tout va bien ?» Elle agissait comme si il aurait pu la menacer. Avait-il fait quelque chose de mal ? Ou peut-être était-elle sur ses gardes avec cette histoire de maladie. Après tout, lui-même n'avait pratiquement pas dormi depuis qu'il avait été atteint et affichait une mine épuisée.
Un bruit du côté oposé, je me retourne rapidement, debout et sur mes gardes, prêt à sauter ou fuir si besoin. Heureusement je vit l'ombre approché doucement, un loup et plus précisément Torak des Inkyva, un des notres. Ouf. J'avais faillit faire une crise, je me reposa directement, souflante.
«Hikari ? Est-ce que tout va bien ?»
Hum ?! je penche la tête, c'est vrai qu'après cette frayeur il est de quoi ce poser des question et en fait, quand je pose le regard sur lui je commence à réagir bizarrement. Ce n'est plus la saison des chaleurs si ?! pourtant mon corps à chaud, j'ai la tête qui tourne, et son regard posé sur moi me fait de l'effet, mais ce n'est pas de l'amour non ... Je m'avance et me colle doucement à Torak.
« Je vais bien, tes poils sont si chaud ... »
Son corps, la chaleurs de celui-ci fessait un bien fou, j'avais envie de le prendre dans mes bras, de le caresse comme si je revoyait mon frère. Etrange non?!
La louve au pelage tout aussi immaculé que le sien s'avança vers Torak après l'avoir observé quelques instants. L'apprenti retint un soupir de soulagement en comprenant qu'elle l'avait enfin reconnu. Cependant, au lieu de s'arrêter à quelques pas pour lui parler, comme le faisaient tous ses congénères avant d'entamer une discussion, Hikari s'approcha davantage. Par pure réflexe, Torak tenta de reculer d'un pas, mais avant qu'il ne puisse s'exécuter sa camarade était déjà contre lui. Son pelage contre celui d'Hikari, Torak ne savait trop comment réagir face à cette situation qu'il n'avait encore jamais rencontré. «Je vais bien, tes poils sont si chauds ...,souffla soudainement la louve. Si les loups pouvaient rougir, ce serait très certainement ce qui se serait produit chez Torak à ce moment-même. Au lieu de cela, il commença à son tour à avoir très chaud -trop- et un mélange de crainte, de gêne et d'affection tourbillonna dans son esprit. Il était cependant comme figé, incapable de bouger le moindre membre, ses yeux écarquillés sur son regard ambré allant de la louve à l'horizon, ne sachant où se poser. Est-ce qu'Hikari allait bien ? Torak doutait fortement qu'elle soit dans son état normal. Jusqu'à présent, à chaque fois qu'ils s'étaient croisé ils s'étaient contenté de se saluer cordialement, sans plus. Parfois ils avaient échangé quelques mots mais rien de très intéressant ou personnel, principalement des rapports de leurs patrouilles respectives. Et encore, c'était toujours son père qui parlait dans ces cas-là, tandis que lui observait et apprenait. Alors la proximité qu'avait soudainement la louve avec lui le mettait plus que mal à l'aise, même si il ne pouvait pas nier que sa présence et son contact lui étaient plus qu'agréables. -M... Merci., bafouilla-t-il finalement, tentant de remettre un peu d'ordre dans son esprit. Tu ... tu es sûre que tu ne te sens pas ... bizarre ?» Et si il se trompait ? Et si Hikari allait bien ? Peut-être qu'elle avait réellement eut envie de se presser contre lui et qu'il venait de gâcher sa chance comme un idiot. Si tel était le cas cependant, Torak savait qu'il pourrait compter sur son charme sans faille pour rattraper le coup.