Ils l'avaient amenée ici la veille, juste après que la lune n'ait envahi le ciel nocturne. Quelques heures plus tôt, alors qu'elle chassait, Pandora avait senti le sol trembler sous ses pattes, puis la seconde d'après, elle s'était retrouvée dans un trou profond creusé à même le sol. Elle avait d'abord cru à un terrier énorme, mais la vue de la forme régulière et parfaite du piège, ainsi que le tapis de feuilles qui se trouvait à la place de la cavité et qui était maintenant à ses pattes l'avait mise sur la piste: les Hommes. Elle avait alors su qu'elle devait sortir de là à tout prix. La jeune louve avait tenté de grimper, mais la terre cédait sous son poids à chaque tentative, l'empêchant de s'extirper du trou. Pendant une heure durant elle avait essayé par tous les moyens de sortir de là, mais alors que le soleil disparaissait à l'horizon elle avait compris qu'elle aurait besoin d'aide. Alors elle avait hurlé. De peur, de désespoir. Un appel à l'aide adressé à ses parents, à ses grands frères, aux Inkyva, quiconque pourrait la secourir. Mais personne n'avait répondu. Dans l'immensité des montagnes, son cri n'avait atteint aucun de ses congénères. Et Ils étaient venus. Un groupe de quatre Hommes s'était penché au-dessus du trou, et l'apprentie s'était plaquée au sol le plus loin possible d'eux en grondant. Ils n'avaient pas pris peur. Ils étaient descendus avec des bâtons qu'ils avaient agité devant eux pour la dissuader de s'approcher. Pandora avait grogné, puis tenté de bondir sur eux. Un coup douloureux sur le crâne l'avait définitivement dissuadée de recommencer. Ils s'étaient jetés soudainement sur elle, et la jeune louve s'était débattue de toutes ses forces. Mais cela n'avait pas été suffisant. On lui avait fermé la gueule de force et serré une corde autour du museau qui l'empêchait de mordre. Ses pattes aussi avaient été attachées et Pandora s'était retrouvée immobilisée tandis qu'ils la transportaient en dehors du piège. La jeune Inkyva avait jeté un dernier regard aux montagnes, en direction du camp où se trouvait sa famille, avant qu'on ne l'enferme dans un grand sac dans lequel régnait l'obscurité la plus absolue. Lorsqu'elle avait de nouveau pu sentir l'air libre, les montagnes avaient disparues. Autour d'elle se dressaient des habitacles étranges. On lui avait libéré les pattes. Pas la gueule. Les Hommes avaient passé un nœud de fer autour de son cou et l'avaient serré tellement fort que la louve prise de panique avait eu du mal à respirer. Puis ils l'avaient traînée vers l'avant, l'obligeant à avancer dans ce qu'elle devina être leur camp. De nombreux humains étaient sortis de leurs tanières pour la regarder. Des mâles, des femelles et même des enfants humains la montraient du doigt, certains avec une mine apeurée, d'autres émerveillés et quelques uns mécontents. Plusieurs chiens s'étaient approchés d'elle, débordant d'agressivité pour leur ennemi éternel, mais étonnamment les Hommes les avaient repoussés à coups de pieds et les chiens étaient allés se coucher plus loin en lançant un regard meurtrier à Pandora. Que les humains se retournent une seconde, et ils n'hésiteraient pas à s'en prendre à elle. Plus loin, en plein milieu du camp, on avait poussé l'apprentie dans une cage et libéré sa gueule. Mais lorsqu'elle avait fait volte-face pour mordre, la porte de la cage s'était refermée violemment, lui égratignant le museau au passage. Et la vérité avait frappé Pandora: elle était prisonnière des Hommes. Et elle n'avait aucune idée de ce qu'ils comptaient faire d'elle. La tuer ? La battre ? La livrer aux chiens ? Pire encore ? La terreur avait gagné la petite louve de cinq mois, et elle s'était mise à faire des allers-retours dans sa cage où elle n'avait la place que de faire deux pas avant de faire demi-tour. Elle avait tenté de s'échapper, avait rongé les barreaux, mais tout ce qu'elle y avait gagné était une mâchoire douloureuse et un goût de fer répugnant dans la gueule. Alors elle avait tenté de s'en sortir autrement. S'était jetée de toutes ses forces sur la grille. Plusieurs fois, à plusieurs endroits. N'en avait récolté que des bleus et une profonde frustration. Puis Ils étaient revenus, avaient distribué des espèces de billes rondes aux chiens qui s'étaient amassés dans ce qu'elle devina être leur repère et qui s'étaient jetés dessus, se battant pour avaler ce qu'on venait de leur lancer. Un Homme s'était approché de sa cage et Pandora s'était recroquevillée au fond en grondant tandis qu'il déposait deux récipients face à elle. Il avait refermé et la louve s'était approchée prudemment des gamelles, craignant un nouveau piège. L'une contenait de l'eau, l'autre les mêmes billes qu'ils venaient de donner aux chiens. La louve lapa l'eau avec précipitation, craignant qu'on le lui enlève. Elle renifla les billes. Elle avaient une mauvaise odeur. Elle refusa d'y toucher et se recroquevilla de nouveau au fond de sa cage. La nuit avait été longue. La louve n'avait pas fermé l’œil. Les chiens s'étaient amusé à lui aboyer dessus et à bousculer sa cage, tentant de la mordre à travers les barreaux jusqu'à ce qu'un humain n'arrive pour leur hurler dessus, ramenant l'ordre. Le camp avait été silencieux depuis, endormi à l'exception de quelques Hommes qui passaient parfois avec une lampe qu'ils braquaient sur elle, l'aveuglant pendant plusieurs secondes avant de repartir. Pandora avait fini par sombrer d'épuisement au petit matin, et elle ne s'était réveillée que lorsque le soleil atteignait son plus haut point dans le ciel. Lorsqu'elle avait ouvert les yeux, trois petits humains se tenaient accroupis juste devant elle, et la louve s'était redressée d'un bond avant de foncer vers eux en grognant. Elle s'était cognée à la cage mais les enfants s'étaient éloignés en courant, la laissant tranquille. Un chien s'était précipité vers elle et avait claqué des mâchoires dans sa direction. Si elle recommençait elle aurait des ennuis. On ne touchait pas aux enfants humains. Alors Pandora était restée couchée toute la journée, tremblant de froid et de peur. Une peur qui lui tordait les entrailles. Lorsque le soleil se coucha de nouveau, elle était toujours dans sa petite cage. Livrée à elle-même. Pour combien de temps ? Elle n'en avait aucune idée.
Deux pas. Demi-tour. Deux pas. Demi-tour. Deux pas. Demi-tour. Pandora arpentait sa cage d'un bout à l'autre, inlassablement. Elle ne s'arrêtait jamais, sauf lorsque la fatigue l'obligeait à s'allonger pour dormir quelques heures. Les ombres et les lumières s'étaient enchaînés, et la louve avait l'impression d'être là depuis des lunes déjà. Ses pattes la démangeaient. Elle avait besoin de courir, de bondir, de se rouler dans l'herbe. Mais ici le sol était dur. Ici elle n'avait pas la place d'exécuter la moindre foulée. Ses muscles étaient endoloris à force d'inactivité, et d'inconfort. Son épaule la faisait souffrir. Tenter de défoncer la cage à grands coups n'avait définitivement pas été une bonne idée. Son pelage d'un noir habituellement d'ébène était sale, envahi par la poussière et la terre qu'elle soulevait dans sa ronde infinie. Deux pas. Demi-tour. Deux pas. Demi-tour. Deux pas. Demi-tour. Elle avait faim. Horriblement faim. Elle refusait catégoriquement d'avaler les billes sans aucune odeur que les Hommes déposaient dans le bac de fer dans un coin de sa cage. Elle ne se laisserait pas avoir, c'était probablement du poison. Alors son estomac se tordait, une sensation qui commençait à la rendre folle. Heureusement, elle avait toujours à boire. Mais la faim la rongeait de l'intérieur. La nuit, elle rêvait qu'elle attrapait un lapin identique à sa première proie. Elle galopait derrière le rongeur, puis se jetait dessus et plongeait ses crocs dans la chair tendre. Le sang encore chaud coulait dans sa gorge et elle dévorait la viande succulente, qui la rassasiait. Mais quand elle ouvrait les yeux, elle était de retour ici. Pas de lapin délicieux en vue. Et la faim la torturait davantage. Deux pas. Demi-tour. Deux pas. Demi-tour. Deux pas. Demi-tour. Les chiens commençaient à s'habituer à sa présence, et elle à la leur. Parfois l'un d'eux bondissait dans sa direction, et la louve grognait et tentait de répliquer à travers la grille. Un humain arrivait avec un bâton et tapait dans les barreaux. Alors le chien s'éloignait, et Pandora se plaquait au sol, la queue entre les pattes, jusqu'à ce que l'Homme reparte. Mais à part ces quelques disputes, les chiens n'étaient pas si mauvais au fond. Ils étaient assez semblables aux loups. Ils avaient un chef, une sorte d'Alpha. Le plus gros et le plus grand d'entre eux, qui s'occupait de mettre de l'ordre et de punir les chiens au mauvais comportement. Par contre, le reste de la meute semblait ne pas avoir de distinctions de rang. Mais même si ils acceptaient la louve par obligation, ils lui vouaient une haine ancestrale, et Pandora les détestait aussi. Deux pas. Demi-tour. Deux pas. Demi-tour. Deux pas. Demi-tour. Les Hommes venaient la voir tous les jours. Chaque fois, l'apprentie leur grognait dessus quand ils se penchaient vers sa cage ou avançaient leurs pattes avant dans sa direction. Alors ils reculaient rapidement. Sauf un. Un Homme de grande taille, à l'air toujours mécontent, que Pandora avait surnommé Museau Froncé à cause des plis qui ornaient toujours ce dernier. La louve ne comprenait toujours pas pourquoi les museaux des Hommes étaient si courts et si plats. Mais Museau Froncé venait tous les jours. Il était le seul à oser ouvrir sa cage pour l'approcher. La première fois, Pandora avait grondé lorsqu'il avait avancé sa grosse patte vers elle. Puis elle avait tenté de mordre. Grave erreur. Museau Froncé avait attrapé sa gueule avec une rapidité déconcertante et l'avait serré, le maintenant fermé, jusqu'à lui faire mal. Pandora avait laissé échapper un couinement lamentable et il l'avait libérée avant de refermer sa cage et de s'en aller. Pandora n'avait plus jamais essayé de le mordre. Et tous les jours Museau Froncé venait, ouvrait la cage et lui présentait sa patte. Rien de plus. Pandora avait peur de lui. Deux pas. Demi-tour. Deux pas. Demi-tour. Deux pas. Demi-tour. Le bruit d'une tanière de peau qui s'ouvrait. Des pas qui se dirigeaient dans sa direction. Les chiens qui s'éloignaient la queue entre les pattes pour aller se coucher sagement, sans bouger. Museau Froncé arrivait. Il arriva au détour d'une autre tanière, comme toujours, et s'approcha de la cage. Pandora cessa de marcher. Elle se précipita dans le recoin le plus éloigné de l'ouverture, ce qui n'était vraiment pas loin, puis se ratatina au sol, tentant d'occuper le moins de place possible. Ses oreilles se couchèrent sur son crâne mais aucun grognement ne franchit sa gueule. L'Homme n'aimait pas les grognements, et elle redoutait de nouvelles représailles. La porte de la cage s'ouvrit. Comme à chaque fois, Pandora songea à sortir et à s'échapper à toute allure. Puis y renonça. Museau Froncé l'intercepterait immédiatement. Ce dernier s'accroupit, puis se pencha et tendit sa patte vers elle. Pandora l'ignora, gardant cependant ses iris gris-bleu fixés sur celle-ci. Mais aujourd'hui Museau Froncé ne se contenta pas de repartir. Il avança davantage sa patte. Malgré elle, l'instinct de Pandora reprit le dessus, et un grondement sourd s'éleva de sa gorge, menaçant, intiment à l'humain de ne plus s'approcher. Il ignora son avertissement. Les babines de Pandora se retroussèrent sur ses crocs, et Museau Froncé poussa un bref grognement guttural, le même qu'il utilisait chaque fois qu'elle faisait quelque chose de mal. Cette menace empêcha la louve de le mordre. Elle se reculait contre les barreaux, voulait s'éloigner à tout prix de lui. Mais elle n'avait aucun échappatoire. Bientôt, la patte de Museau Froncé fut proche, trop proche. Puis, elle se posa sur le dos de Pandora. Ce contact avec l'humain fit passer Pandora de la peur à la panique, et la terreur s'empara d'elle. Tout son corps se mit à trembler violemment, incontrôlable. La patte de Museau Froncé se promenait de son encolure au milieu de son dos. Pandora était pétrifiée, ne contrôlait plus rien. Puis, lentement, Museau Froncé enleva sa patte et se recula. Les tremblements de la jeune louve ne cessèrent pas pour autant. L'Homme lança quelque chose dans sa cage. L'Inkyva ne bougea pas. La cage se referma, il s'éloigna avant de disparaître de nouveau dans le labyrinthe de tanières de peau. Il fallut de longues heures à la louve pour se calmer et réussir à bouger de nouveau. Elle se redressa lentement, faible sur ses pattes. S'approcha de ce qu'avait lancé Museau Froncé avant de partir. Une odeur appétissante de viande séchée s'élevait du petit morceau brun. Dès qu'elle l'eut reniflé, la faim de la louve se réveilla de nouveau. Mais elle refusait de manger ce que lui donnait l'Homme. C'était hors de question. Même si elle mourrait d'envie de gober la friandise. Alors pour ne plus y penser elle reprit sa marche. Deux pas. Demi-tour. Deux pas. Demi-tour. Deux pas. Demi-tour. Pandora n'y tenait plus. Elle se jeta sur le morceau de viande et l'avala. C'était succulent. Puis, n'étant toujours pas rassasiée, elle s'avança finalement vers le bac rempli de billes.
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Jeu 18 Oct - 5:28
Premier jour de captivité
▬ ft. Asplénium & Pandora + libre
F10 A3 E7
Le soleil commençait à descendre au moment où mes yeux s’ouvrirent de nouveau sur la vie qui m’entourait. Ma tête tournait un peu probablement suite à ce que les bipèdes m’avaient donné pour réussir à me sortir du trou sans faire de blesser. Je restais coucher dans le fond de la cage encore un peu, mes yeux ambrés fixé sur le mur de métal trouer qui se trouvait devant moi. J’avais déjà entendu parler des cages construites par les hommes mais jamais je n’avais pensé les voir d’aussi près un jour. Un mouvement à l’extérieur de la cage attira mon attention, me faisant redresser la tête. Courant joyeusement autour de ma cage ce trouvait un chien. Du moins cela ressemblait à ceux que j’avais vus dans ma jeunesse. Lorsque le regard du clébard se posa sur moi, mes oreilles se couchèrent sur ma tête et de ma gueule sorti un grondement léger à son intention. Le chien ralenti l’allure pour sortir de mon champ de vision et au moment où j’allais cesser de gronder, un coup de bâton s’abattit sur les barreaux de ma nouvelle demeure. Sans plus, je bondis sur mes pattes, ma fourrure se gonfla instinctivement et mes dents réapparurent une nouvelle fois. L’homme au teint foncé me fixa en silence, testant clairement mes limites. Il s’approcha même de moi pour tenter de me faire peur ou un truc du genre. Je m’approchai aussi, le museau me sorti même entre les barreaux, prêt à saisir quelque chose s’il s’approchait trop. Il approcha son bâton de moi pour me tester et en moins de temps qu’il lui fallut pour cligner des yeux, je me saisis violemment du bâton et je le senti céder sous mes crocs. L’homme recula légèrement et poussa un juron.
- Jeff va l’aimer celui-là …
Je demeurais maintenant debout, sur mes gardes. Je ne grondais plus mais mes yeux étaient fixer sur cet homme dont j’avais espoir un jour de sentir le sang couler dans ma gorge. Des jappements me firent cependant détourner les yeux de ce futur repas. L’odeur musquée des chiens me parvint alors sans douceur, me faisant plisser le museau. Ce qu’il sentait fort c’était horrible. Comment pouvaient-ils se tolérer entre eux. Alors que ma cage était pousser près de l’enclos des chiens, je pu apercevoir la silhouette d’une louve au pelage noir comme le mien. Elle se trouvait en cage aussi mais entourer par les bestioles. Je ne pus la voir longtemps car les hommes m’amenèrent dans une espèce de maison souple ou ma cage fut arrêter et verrouiller pour qu’elle ne bouge plus. Ils ouvrirent deux petites portes pour y glisser un bol remplit de billes à l’odeur écœurante et un sceau remplit d’eau. L’homme qui m’offrit l’eau passa tout près de perdre un doigt mais il fut malheureusement plus rapide que moi. Ils quittèrent ensuite tous l’endroit, me laissant seul. Je regardai autour de moi rapidement, d’autre cage se trouvait près de la mienne mais elles étaient encore tous vide. Je soupirai lentement alors que l’adrénaline quittait lentement mon organisme.
Comment j’avais pu être aussi stupide … Je me trouvais maintenant coincé avec les bipèdes qui avaient visiblement des projets pour moi et j’étais complètement seul. Personne n’avait besoin de moi là-bas, j’étais seul au monde … Je me remis en position couché, la tête appuyé sur mes pattes avant, le plus loin possible des billes qui irritaient mes narines avec leur odeur et je laissai mon esprit partir loin d’ici. Lui au moins avait encore la liberté.
Les billes avaient un goût infâme. Mais Pandora s'en contentait. Elles avaient chassé la faim. Elle se sentait déjà mieux grâce à ça, même si chaque bouchée représentait une épreuve. Et puis il y avait les morceaux de viande séchée que lui donnait Museau Froncé chaque jour aussi. Pandora avait compris que si elle ne bougeait pas et se taisait, si elle laissait l'Homme poser sa grosse patte sur sa fourrure sans broncher, alors elle avait le droit à un morceau de viande. Alors elle restait immobile, tentant vainement de contrôler ses tremblements à chaque fois que Museau Froncé s'avançait vers elle. Heureusement, les tremblements ne dérangeaient pas l'humain. Malgré cela, Pandora était toujours terrorisée par cet endroit et ses occupants. Les chiens l'ignoraient désormais, se contentant de lui lancer parfois un regard rapide avant de continuer leur marche. Mais d'autres avaient pris le relais. Les enfants humains venaient parfois la voir. L'un d'eux avait avancé un bâton par les barreaux de sa cage, et quand la petite louve l'avait déchiqueté brusquement, il s'était mis à japper et était parti en courant vers une femelle, qui l'avait serré dans ses pattes avant. Le plus souvent, Pandora laissait les enfants la regarder avec curiosité. Quand elle en avait assez, elle n'avait qu'à grogner et ils s'enfuyaient comme des lapins. Une certaine monotonie s'était installée dans les habitudes de Pandora. Elle tournait dans sa cage. Buvait. Avalait quelques billes. Tournait à nouveau. Laisser Museau Froncé la caresser. Tremblait dans son coin pendant un moment. Mangeait le morceau de viande. Tournait encore. Se couchait. Elle essayait de dormir le moins longtemps possible. Ses rêves la torturait. Elle s'y voyait jouer avec Éole, Azazel et Onérixia, embêter Torak et Sokka et se blottir contre ses parents. Et lorsque ses yeux s'ouvraient de nouveau, elle était là, seule. Les reverrait-elle un jour ? Elle avait arrêté de se poser la question. Trop douloureux. Ce jour-là cependant, quelque chose vint perturber sa routine. Elle entendit d'abord de l'agitation plus loin dans le camp. Puis un grognement de loup. De loup ? Pandora, qui était alors allongée sur le flanc, se redressa sur ses petites pattes et fixa son regard bleu-gris dans cette direction. Les humains traînaient quelque chose de lourd jusqu'ici, et la louve en déduit au bruit métallique qu'il s'agissait d'une autre cage. Puis elle le vit enfin. Un autre loup, enfermé lui aussi. Son pelage était noir comme le sien. Pandora s'avança vers lui, passa son museau à travers les barreaux de sa propre cage pour humer son odeur. Un solitaire, probablement. En tout cas il ne sentait pas l'Inkyva. Son regard ambré croisa le sien avant qu'il ne disparaisse dans la tanière de peau juste derrière. La jeune louve vit les Hommes ressortir peu de temps après, sans la cage. Elle ne savait pas quoi penser de ce qui venait de se produire. Qui était ce loup ? Est-ce que lui aussi était tombé dans un trou ? Pourquoi était-il à l'abri dans une tanière de peau et pas elle ? Dans sa confusion, Pandora s'était de nouveau mise à tourner, à un rythme plus rapide cette fois. Deux pas. Demi-tour. Deux pas. Demi-tour. Deux pas. Demi-tour. Deux pas. Demi-tour. Deux pas. Demi-tour. Elle s'arrêta soudainement. Elle pouvait entendre le solitaire bouger à l'intérieur. Ce qui signifiait qu'il était juste là, derrière la peau qu'elle voyait depuis sa cage. Pandora passa de nouveau son museau à l'extérieur. «Est ... Est-ce que tu m'entends ?», murmura-t-elle. Sa voix était enrouée. Il fallait dire que Pandora n'avait pas eu l'occasion de s'adresser à ses semblables depuis de nombreux jours. Des chiens s'étaient retournés vers elle en entendant ses gémissements, mais elle les ignora. Elle avait les yeux rivés sur la tanière de peau, espérant recevoir une réponse.
La pluie tombait depuis de longues minutes, glaciale. Pandora frissonnait, couchée dans sa cage, la tête posée sur ses pattes et les yeux fermés. Les chiens s'étaient couchés les uns contre les autres pour se réchauffer, mais elle était isolée par les barreaux de fer. Seul un jeune chien s'était détaché des autre pour venir de l'autre côté de la grille, mais Pandora l'ignorait. Il était sympathique pourtant, mais sa méfiance naturelle envers les canidés était toujours présente malgré le fait qu'elle vive parmi eux depuis près d'une lune. Le solitaire que les Hommes avaient amené il y a plusieurs semaines ne voulait pas lui adresser la parole, alors Pandora s'était de nouveau enfermée dans le silence. Elle perdait espoir de revoir sa meute et sa famille un jour. De plus, la longue nuit qui était tombée sur le monde la rendait nerveuse et triste. Est-ce que le soleil avait été capturé lui aussi ? Mais qui pouvait donc capturer le soleil ? La jeune louve se leva, tourna sur elle-même et s'apprêtait à se rouler en boule lorsque l'agitation se fit ressentir plus loin dans le camp. Pandora fixa son regard bleu sur l'horizon et huma les odeurs que la brise nocturne lui apportait. Des loups. Et une odeur qu'elle aurait pu reconnaître entre toutes. Cette odeur qui l'avait enveloppée le jour de sa naissance, rassurante et protectrice. Et bientôt, les Hommes qui entrèrent dans son champ de vision confirmèrent ses doutes. Par groupes de deux ils portaient deux loups, l'un maigrichon et l'autre massif. Le second, une femelle au pelage de jais, commençait à s'agiter dans un état de semi-conscience. Pandora bondit sur ses pattes, se cogna la tête dans la cage et se jeta contre les barreaux en poussant un jappement terrifié. «MAMAN ! Les Hommes lui lancèrent un regard en coin avant de continuer leur route sans se soucier plus d'elle. Pandora les vit entrer dans la tanière de peau où ils avaient amené l'autre solitaire. Elle fixait l'endroit en espérant voir sa mère surgir en grondant à tout moment pour la libérer, mais lorsque les Hommes ressortirent sans les loups, le silence retomba, et l'espoir de Pandora s'envola avec la bourrasque qui ébouriffa son pelage. Le jeune chien s'était redressé lui aussi et l'observait avec curiosité, la tête penchée sur le côté. Il poussa un gémissement, comme si il lui demandait ce qui n'allait pas. Pandora lui tourna le dos et garda le regard rivé sur la tanière de peau, espérant entendre la voix de Midona. Soudain, celle-ci s'éleva, plus faible que jamais, ce qui inquiéta Pandora. -Pandora, c'est toi ?, s'enquit la louve depuis l'autre côté de la peau. -Oui, je suis là !, aboya sa fille. Je suis si contente de te retrouver ...» Il semblait soudain à la jeune louve que tout n'était pas perdu. Sa mère était forte, la plus forte de tous même. Elle allait s'échapper de là et elles iraient retrouver Epsilon, Torak, Sokka et Éole. Elle en était sûre.
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Lun 12 Nov - 15:36
Lost freedom
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Midona & Pandora & Sonveen & Asplénium
Ses pattes étaient attachées entre elles. Sa gueule maintenue fermée. Son corps tressautait à chaque pas, tandis que sa tête pendait vers le sol. Midona ne savait pas où elle était. Elle avait les yeux ouverts mais pourtant elle ne voyait qu'un spectre de couleurs flou qui se balançait devant elle. Son esprit était embrumé, comme lorsqu'elle avait été malade. Elle n'arrivait pas à penser correctement, ni à coordonner ses sens pour en tirer une quelconque information. Alors elle se laissa sombrer dans le sommeil à nouveau. Lorsqu'elle se réveilla cette fois-ci, il semblait à Midona qu'elle commençait à reprendre le contrôle de ses pensées, bien que son corps refuse toujours de lui obéir. Elle avait conscience d'être au milieu d'un groupe d'Hommes, mais ne s'en inquiétait pas. Dès qu'elle pourrait bouger ils regretteraient de l'avoir emmenée de la sorte. Alors qu'elle observait vaguement l'autre idiot qui était transporté par les Hommes devant elle, Midona vit leur camp se dresser à l'horizon. Elle posa son regard bleu sur les tanières de peau et sa haine se réveilla. Mais la fatigue reprit le dessus et la louve baissa le regard et laissa retomber sa tête, observant d'un air distrait le sol qui défilait sous son museau en tentant de ne pas sombrer de nouveau. Elle voulait être éveillée si la chance d'égorger quelques humains se présentait. Ils entrèrent dans le camp. Les Hommes et leurs femelles et enfants s'attroupèrent pour regarder Midona comme si il s'agissait d'un bout de viande, et la louve leur lança à tous un regard glacial. Elle tuerait chacun d'eux, en commençant par les plus petits. Elle arracherait les enfants à leurs parents, comme ils l'avaient fait en lui prenant Pandora. Alors qu'ils s'approchaient d'une tanière plus grande et que la louve luttait pour garder les yeux ouverts, une voix la tira de ses pensée et lui fit l'effet d'une rivière de glace que se serait abattue soudainement sur elle. «MAMAN ! Midona tentait de tout son être d'agir, de se dégager, mais ses membres restaient immobiles tandis que sa gueule maintenue par une lanière de cuir l'empêchait de répondre. Mais elle la vit. Pandora. Son louveteau, coincé dans une cage sous la pluie, au milieu des chiens. Puis la peau qui séparait la tanière de l'extérieur lui arracha cette vision. On posa Midona et le solitaire sur une surface lisse et froide, et des Hommes s'affairèrent à toucher à leurs blessures, appliquant une substance gluante dessus avant de les recouvrir de peaux blanches qui grattaient affreusement. Puis ils furent enfermés eux aussi dans des cages, où furent déposés deux bols avant qu'on ne libère la louve de ses liens. Elle aurait aimé se jeter sur les Hommes au moment où on lui libéra la gueule, mais elle n'en avait pas la force nécessaire. Pourquoi était-elle si faible ? Est-ce que c'était un poison ? Midona rampa pour se retrouver le plus près possible de l'endroit où se trouvait sa fille, ignorant totalement le solitaire qu'elle avait combattu et qui se trouvait non loin, ainsi que l'autre loup noir qui tournait en rond dans une autre cage. Ils pouvaient bien mourir, elle s'en fichait. Pandora était tout ce qui lui importait. -Pandora, c'est toi ? -Oui, je suis là ! Je suis si contente de te retrouver ... Midona ressentit un immense soulagement. Elle allait bien. Elles allaient sortir de là, Midona y veillerait. -Je vais te libérer. Je te le promet tu m'entends ? Dès que je le peux, je ferai payer à ces humains pour ce qu'ils t'ont fait !, lança-t-elle. Un long silence prit place, au bout duquel Pandora répondit finalement, comme après avoir hésité. -D'accord. Mais ils ne sont pas méchants tu sais. Ils ne m'ont rien fait de mal. Midona se figea. Sa fille devait elle aussi être empoisonnée. C'était comme si elle ne craignait pas les Hommes. Ils étaient leurs ennemis pourtant, elle le savait et la louve avait veillé à lui répéter de nombreuses fois lorsqu'elle était petite. Elle décida de ne rien dire à cela. Elle voulait parler à sa fille, lui dire combien elle était heureuse de la retrouver, mais une nouvelle vague de fatigue était en train de l'assaillir. Elle se demandait combien de temps encore elle allait rester sous l'emprise de ce que lui avaient injecté les humains avec leur étrange épine. -Je t'aime Pandora. Ne perds pas espoir, on va rejoindre les autres.», murmura-t-elle. Puis elle se coucha, épuisée, sans dormir cependant. Elle gardait le regard figé sur la peau qui la séparait de son louveteau.
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Mar 13 Nov - 6:26
Les jours se suivent et se ressemble
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Le silence m’accablait depuis un long moment mais je n’en souffrais pas le moins du monde. J’avais l’habitude de ne pas ressentir le besoin de parler ou de devoir croiser le chemin d’un autre représentant de mon espère pour mieux me concentrer sur moi-même. Mon comportement n’avait d’ailleurs pas été réellement différent depuis ma capture. Je me trouvais dans cette cage depuis si longtemps que les jours avaient commencé à se confondre entre eux. Je savais cependant que les jours changeait puisque tous les matins, un bipède venait changer l’eau qui me sustentait le plus souvent. Les petites boules puantes n’avaient pas bougé depuis le premier jour. Je me refusais catégoriquement de me nourrir de cette infâme horreur et l’un des hommes, plutôt grand avec une chevelure de neige avait fini par céder et il m’envoyait de temps à autre un morceau de viande sur lequel je me jetais avec une violence qui ne cessait de les impressionner.
Malgré leur nombreuse tentative, aucun test n’avait encore été fait sur mon corps. Tout d’abord car malgré les doses violentes d’anesthésiant qu’ils m’injectaient, je demeurais sur mes pattes quand même. Le niveau de stress était si élevé que le médicament n’agissait pas correctement. Ils avaient tout juste la possibilité de nettoyer mon enclos sans perdre leur doigt. D’ailleurs, pendant que j’y pense, l’un des bipèdes avaient commis une imprudence qui lui avait coûté une main, j’avais reçu un coup de bâton ce jour-là et la violence avait été perçu dans leur geste. Mes côtes étaient encore sensibles parfois.
Depuis quelques heures je marchais en rond dans ma cage, mes muscles me démangeaient horriblement, j’avais besoin de sauter, courir mais aussi de m’étirer de tout mon long et de me frotter le dos dans l’herbe fraîche. Un léger grognement m’échappa à cette pensée, je ne pouvais pas me concentrer là-dessus j’allais finir par devenir fou. Un bruit avait alors attiré mon attention, des voix humaines se rapprochaient de l’immense tente de peau qui me coupait la vue. La voix de la loupiote se fit alors entendre. Ainsi donc ils avaient capturé au moins un autre loup. Mon corps se figea au moment où l’odeur des humains fut suffisamment près pour que je puisse aussi percevoir leur capture. Je m’étais trompé, il n’y avait pas qu’une louve, il y avait deux loups de plus. Mon regard ambré les fixaient en silence, mon corps demeurait immobile, les oreilles parfaitement plate sur mon crâne. Dès qu’un des bipèdes tournaient les yeux vers moi, je laissais voir mes crocs. Au bout de longue minutes, les deux nouveaux me rejoignirent dans les cages voisines à la mienne et sans plus je repris mon mouvement.
Ce fut la voix de la jeune louve qui venait de me rejoindre qui brisa le silence. La louve avait alors laissé entendre le nom de la jeune femelle qui se trouvait à l’extérieur de cette peau. Je n’écoutai pas réellement leur conversation, trop concentrer à tenter de trouver un moyen de m’échapper d’ici avant de devenir aussi fou que cette jeune femelle qui acceptait le contact des humains comme si elle était leur chien. Les dernières paroles de la louve noire près de moi me sorti cependant de ma torpeur et mes lèvres se dessoudèrent enfin.
- Le bonheur d’une meute …
Ma voix était remplit de sarcasmes de de froideur. Elles pouvaient bien se la mettre ou je pensais leur espoir. De mon côté je n’en possédais pas du tout. Sur les terres je n’étais qu’un problème de plus, j’avais créé des tensions partout autour de moi et ce depuis le jour de mon arrivé. Je les regarderais disparaître alors que moi je finirais ma vie dans cette foutu prison. À cette pensée je laissé lourdement mon corps tombé sur le fond froid de ma demeure et dans un souffle, mes lèvres s’agitèrent une nouvelle fois.
- Une vie de souffrance … je suis bien avancé …
InvitéInvité
Mar 13 Nov - 14:30
ft. 10F - 16A - 8E
BLESS ME
Sonveen était bousillé. De haut en bas, dans son intégralité. Ses sens frémissaient à chaque fois qu’il mimait de se réveiller, mais le résultat était toujours le même : il replongeait brutalement dans le sommeil. Il n’arrivait pas à échapper aux heures sans rêve et sans cauchemar. C’était presque angoissant. Il n’y avait que l’obscurité et l’absence de pensées. Presque comme s’il n’était plus lui. Comme s’il n’était plus rien. Même les choses qui l’inquiétaient normalement s’en étaient allées. Il n’avait plus ni Nala ni les mômes en tête. Il n’y avait que le vide et ce silence entrecoupé de gémissements et de jappements étranges. Il essaya de lutter, en vain. Il ne sut pas combien de temps il chercha à s’enfuir de son corps empoisonné, mais ça ressemblait à des heures. Bientôt, il laissa simplement tomber.
Quand il ouvrit finalement les yeux, ceux-là le brûlèrent et coulèrent. Un liquide transparent et chaud sombra sur ses joues et s’insinua dans sa bouche pâteuse. C’était salé. Il commanda à son corps de se lever, sans succès. Rien ne lui obéissait, ni son dos, ni son cerveau. Des images glissèrent sous ses paupières et il parut se rappeler — le combat avec la folle furieuse, le piège creusé dans le sol et finalement les petites aiguilles argentées qui avaient piqué leurs peaux. Il permit aux souvenirs de remonter à la surface, prenant le temps de comprendre où il était. Des voix s’élevaient autour de lui. Il reconnut celle de la cinglée, et une autre qui était si délicate et fluette qu’elle devait appartenir à une enfant. Son cœur se serra à cette idée, étonnamment. Le sourire angélique de Thunder et de sa sœur remonta le cheminement de ses neurones et le blessa ; il les chassa de sa tête et se releva prudemment. Toutes ses blessures étaient à vif et lui faisaient mal.