Délicatement, le Soleil vint se blottir contre l’Horizon, tandis que la Lune apparaissait légèrement dans son ombre. Il était vieux le loup. Quatre ans déjà qu’il vivait sur cette terre et il avait l’impression d’avoir vécu plus de choses qu’il n’aurait du vivre. Il se souvenait encore de ces journées où il n’était qu’un louveteau, ces journées où il vivait une vie sans danger, sans obligations mais surtout sans envies particulières. Il ne faisait que sourire à la vie, ne faisait qu’observer les animaux l’environnant et surtout ne faisait que jouer avec son frère. Mais bien sûr la vie n’est jamais rose, il l’a apprit à ses dépends. Il s’en est rendu compte que trop tard. Comment aurait-il pu deviner qu’une foutue louve allait tout détruire ? Qu’elle allait tout mettre en péril sans même oser demander la permission ? Elle était tombée amoureuse de son frère ? Tu parles. Plus le temps passe, plus il a le sentiment qu’elle s’est moquée ouvertement de lui et de son aîné. Il avait bien fait de la tuer, finalement. Oh bien sûr, il était certain que son frère lui en voulait toujours. Et que s’ils se croisaient, un second meurtre aurait lieu. Sa voix était toujours présente dans son cerveau, comme une épée de Damoclès au dessus de sa tête. Elle ne le laisserait jamais seul. Il avait beau tout faire, il avait beau vouloir entendre d’autre choses, observer d’autres lieux, elle était toujours là. Elle ne faisait que le suivre à chacune de ses journées, à chacun de ses mouvements. Oh bien sûr, il pouvait comprendre qu’elle le hante, mais à force, ce n’était plus de la hantise mais un véritablement harcèlement moral, au point qu’il ait l’impression que cerveau se bouffe littéralement. Il l’avait hait dés qu’elle avait osé toucher à son frère, et il la détestait d’autant plus maintenant. Elle n’était qu’une fouine, et ce jusque sa mort. Le loup blanc marchait dans les Grandes Plaines, essayant de taire cette voix dans sa tête tout en faisant attention où mettre les pattes. Il avait mal dormi cette nuit-là, il avait eu l’impression que la Louve l’avait éviscéré vivant tellement elle avait été présente. Un regard à droite, un regard à gauche et il soupira de bonheur en voyant qu’il était réellement seul. Tant mieux, c’est ce qu’il recherchait en venant ici. La Solitude était sa meilleure amie en venant ici. Soudain, une odeur se fit sentir, ainsi qu’une présence. Il leva la tête et remarqua une biche … Elle puait le sang. Il resta là statique, sans bouger, essayant de comprendre pourquoi une telle odeur trônait autour d’elle. Puis, il remarqua l’ancienne poche vers ses cuisses. Elle venait de mettre bas. Mais alors où était son faon ? Pourquoi était-elle seule ? Sans doute mort, au vue de son œil terne. Et bien entendu, l’instinct naturel reprit ses droits. Son ventre se mit à gargouiller, sa langue vint lécher ses babines et un grognement sortit de ses lèvres. La biche le remarqua. Ils se jaugèrent tous les deux du regard et en une fraction de seconde, tout changea. La biche fit demi-tour et se mit à galoper, le loup quant à lui se mit à sa poursuite. Mais il n’avait pas faim, il voulait simplement tester son endurance. Il n’était pas bête, il savait parfaitement qu’un loup seul ne pouvait tuer une telle bête. Alors il la suivit en courant, essayant de la mordre aux jarrets mais la biche rua. Le loup sauta les quelques rochers sur sa route, il évita les crevasses en slalomant. Mais au bout d’une demi-heure de course poursuite, la biche prit un chemin vers une petite forêt et Nightmare abandonna. Il voulait seulement tester son endurance. La sueur dans son pelage, sa langue pendante et ses pattes tremblantes lui firent comprendre qu’il venait d’atteindre ses limites. Alors, il s’assit à l’orée de la forêt et leva la tête vers le ciel : là il hurla. De contentement. Il aimait atteindre ses limites, réellement.
Nightmare, alors que tu t'apprêtes à rentrer à ta tanière, tu sens soudain le sol s'effondrer sous tes pattes. Tu es tombé dans un piège humain.
Le trou est profond, les bords glissants. Tu peux cependant t'en sortir avec un peu de chance.
Tu as une unique chance: lance le dé d'expédition. Si il s'agit d'une réussite, tu parvient à te hisser hors du trou. Sinon, il se pourrait que les Hommes viennent relever leur piège ...
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Mer 10 Oct - 14:31
Losted doe
Par Winterflows
Après ce hurlement, voilà qu’il tournait le dos à la forêt et s’apprêtait à partir. Il avait besoin de voir autre chose, du pays. Cette biche avait été trop rapide, mais il s’en doutait. Il savait parfaitement qu’il n’aurait pu faire quelque chose. Un loup ayant mangé que des mulots, un poisson en quelques jours ? Impossible. Son ventre est creux. Il le sent à chaque instant de sa journée, à chaque minutes. Oh bien sûr, à quatre ans, il pourrait parfaitement s’y faire, il pourrait réaliser les choses. Mais à chaque journée, chaque nuit, il a l’impression que des ambitions naissent dans sa tête. Mais surtout que son esprit est embué sans qu’il ne comprenne réellement pourquoi. Et cette biche représentait Sinaë. Pourquoi? Tout simplement car elle était l’âme, car elle était l’animal qu’elle ne pouvait attraper. Et pourtant, s’il avait vraiment voulu, il aurait pu certainement. Mais aujourd’hui avait été différent : aujourd’hui, il voulait juste courir, il voulait jouer mais pas tuer. Et pourtant il aimait tuer. Mais non … Aujourd’hui, son envie de vivre, son instinct de loup primitif était ressorti. Peu de canidés jouaient avec leur proie, mais lui il aimait cela. Il aimait jouer avec le malheur des autres, jouer avec leur peurs. Soudain, le sol se déroba sous ses pattes et il resta complètement choqué. Ses neurones se déconnectèrent brusquement. Il resta couché quelques instants, essayant de reprendre ses esprits, mais il ne comprenait pas ce qu’il venait de se passer. Comment avait-il pu se retrouver dans un tel trou alors qu’il marchait calmement ? Comment avait-il pu tomber sans s’en rendre compte ? Mais surtout quel était ce trou ? D’où venait-il ? Puis, il ferma les yeux, soupira un long moment et comprit. Les hommes. Ils venaient de s’installer alors leur pièges étaient présents avec eux. Mais comment avait-il se retrouver là dedans sans voir le trou ? Quel abruti ! Finalement, il se redressa, grogna de mécontentement en se rendant compte que son omoplate droite lui faisait mal. Il était sans doute mal tombé. Un regard sur ce qui l’entourait et il soupira de nouveau. Aucune marche, aucun mur avec prise, mais surtout de la terre qui glisse sans qu’il ne comprenne pourquoi. Effectivement, il était dans la merde. Comment allait-il sortir ? Il se mit à tourner en rond, rapidement, trop pour que finalement il retombe assis. Il était prit au piège et il détestait cela. Une idée lui vint en tête. Il était âgé, certes, mais il avait besoin de sortir de là. Alors, sans hésiter une seconde, il prit son élan. Il se recula légèrement, appuya sur ses pattes arrières et courut vers la façade la plus proche. Là, il sauta un premier coup, mais loup évidemment. Il retomba lourdement sur le sol, son omoplate droite le lançant de nouveau. Finalement, il recula une seconde fois, retendit ses pattes arrière et rebondit vers la façade : loupé. Une troisième fois, une quatrième mais rien y faisait, il ne pouvait remonter. Alors, il regarda dans le trou, observa autour de lui et là une roche apparut devant son regard. Alors, il s’approcha d’elle et la poussa avec son museau. Il la mit près d’un endroit un peu moins abrupte. Là, il recula de nouveau, se prépara de nouveau à bondir. Il s’accroupit et courut plus vite encore. Finalement, il prit appui sur la roche qui était contre la façade et réussit à agripper ses griffes sur le bord du trou. Il poussa avec ses pattes arrière et après plusieurs minutes, il se retrouva de nouveau sur le sol de la Grande Plaine. Il avait les pattes qui tremblaient, la langue qui pendait et les yeux qui se fermaient. Il soupira un grand coup et finalement, il partit en boitant vers la forêt. C’était terminé tout ça. C’était pas pour lui.
by FRIMELDA
Dernière édition par Nightmare le Jeu 11 Oct - 1:20, édité 1 fois