La nuit était tombée depuis peu. Et pourtant, la louve noire n'était pas rentrée au camp. Après tout, elle connaissait ses terres et ne risquerait pas de s'y perdre. De plus, de nombreuses proies sont de sortie la nuit, et parfois insouciantes. Et puis, au vu de ses yeux sensibles à la lumière, elle préférait largement chasser dans l'obscurité. Humant l'air, oreilles dressées et attentive à tout mouvement ou son, Jakalia déambulait dans le marécage à la recherche d'une proie.
Quelque chose a bougé. Jakalia s'immobilisa soudainement, prête à bondir à l'aveugle sur la proie qui avait provoqué ce bruit. Entendant quelque chose gratter le sol sur sa droite, elle n'hésitait plus à sauter sur la chose. Ca sentait le petit rongeur. Et la sanguinaire mourrait d'envie d'arracher la vie à cette petite créature. Mais elle l'avait loupée. La bestiole s'était barrée dans un trou qu'elle avait sûrement creusé au préalable. Mais ce n'était pas ça qui allait stopper la prédatrice.
Elle creusait le sol avec énergie, déterminer à choper cette saloperie et n'en faire qu'une bouchée. Mais plus elle creusait, plus sa proie s'enfuyait dans les profondeurs de la terre. C'est qu'en plus elle se déplaçait, cette peste. Alors Jakalia suivait ses mouvements, détectant ses déplacements à travers la terre. Elle bondissait, courait, creusait... Pendant de longues minutes. Puis elle perdit la trace de sa proie, se trouvant fasse au mur de la maison. Cette foutue maison. Si elle pouvait la brûler jusqu'à ses fondations et n'en rien laisser, elle le ferait. Mais elle devait bien accepter son échec. On ne réussi pas à tous les coups.
Un peu penaude, elle repris ses recherches tout autour de la maison. La nuit noire était tombée et la camouflait bien dans l'obscurité, mais elle ne pouvait compter sur sa vision pour ce coup-ci. Elle se déplaçait avec lenteur, attention, se faufilant entre les racines, pataugeant dans le marécage.
Des bruits de pas.
Dans la maison.
Peut importe ce qui se trouvait la dedans, elle n'en ferait qu'une bouchée si elle le choppait.
Elle rampait, humant l'air et écoutant la provenance et direction précise de la bête alors qu'elle pénétrait la bâtisse. Il ne fallait pas qu'elle se fasse repérer. Le clair de lune transperçant les nuages et les ouvertures de la maison lui permettait de distinguer des formes : des meubles, de la poussière, des morceaux de verre. Et au milieu de tout ça... Un écureuil. Un putain d'écureuil en pleine nuit dans une foutue maison abandonnée. Qu'est ce qu'il cherchait là dedans ? Il n'y avait rien depuis bien longtemps ici.
Concentrée, fixant sa proie qui courait sur le plancher, se faufilait sous les meubles, Jakalia n'avait que peu de chance de l’attraper. Mais chaque chance était à saisir. Elle rampait avec la plus grande discrétion, s'approchant peu à peu de son objectif. Puis il leva la tête, immobile. L'écureuil l'avait repérée.
Les deux restaient immobiles quelques secondes, face à face. Puis la proie de barrait dans la direction opposée, sautant et escaladant les meubles. La louve n'eût d'autres choix que tenter de l'imiter, bousculant tout sur son passage, les crocs à l'air, la gueule dégoulinante de salive. Mais l'agilité n'était pas son fort. Tandis que l'écureuil s'enfuit avec aisance par une des fenêtres, Jakalia s'était retrouvée sous un tas de chaises et de bois -et d'autres trucs qu'elle ne parvenait pas à identifier- du à sa course effrénée. Mais elle réussit à se dégager et bondit par la fenêtre à la poursuite de sa proie. Lorsqu'elle se retrouvait dehors, elle observait et se tourna de tous les côtés. Impossible de distinguer quoique ce soit. En quelques secondes, il avait eu largement le temps de se barrer. Aucun moyen de savoir où il était parti.
Et merde. Encore raté.
Dernière édition par Jakalia le Dim 7 Oct - 1:34, édité 6 fois
Finalement elle s'assit, regardant autour d'elle espérant distinguer quoique ce soit, tous ses sens en alerte. Le vent soufflait entre les branches, sifflait, faisant agiter doucement la cime des arbres qui masquaient les étoiles et le clair de Lune. Le temps était légèrement nuageux, mais le ciel s'était beaucoup dégagé depuis le début de la nuit. Le ciel brillait de mille et une lueur. Jakalia se sentait apaisée pendant ces quelques minutes durant lesquelles elle avait les yeux rivés dans les cieux. Elle fermait un instant les yeux.
Qu'est ce qu'elle aimait la nuit.
Pas aveuglée par le soleil, isolée, calme, la Lune et les étoiles. Tout ce qu'elle aimait.
Un rongeur. Encore.
Elle ouvrit soudainement les yeux lorsqu'elle entendit un petit rongeur passer à nouveau à côté d'elle, s'agitant sous les feuilles mortes tombées au sol. Il se barrait, mais cette fois elle l'aurait.
Peut-être était-ce le même que précédemment. Elle espérait que ce soit le cas, histoire que la guerrière prenne sa revanche. Elle se releva discrètement, oreilles et yeux grands ouverts. Où était-il ? Elle renifla, s'approchant petit à petit du sol. Elle osa faire un pas en avant. Elle était tout près. La Lune éclairait un peu, laissant vaguement jaillir les reliefs, les mouvements. Puis elle le vit.
Juste devant elle, une petite chose courait sur le sol.
Il était parti en flèche en direction du marais.
Elle n'hésitait pas une seule seconde à se lancer à la poursuite de sa proie. Elle arriva d'ailleurs à sa hauteur en un bond, puis planta ses crocs dans le sol. Elle n'en sortit qu'un amas de terre, herbe et feuilles mortes. Elle avait visé à côté, l'idiote. Foutue vision. Si seulement elle avait une meilleure vue de nuit. Ou une meilleure vue tout court.
Le rongeur continuait sa course. Jakalia ne s'arrêterait pas. Il s’enfonçait dans les profondeurs du marais, slalomant entre les racines, troncs, courait pour sa vie. Et Jakalia qui rampait sous les branches, sautait par dessus ses racines. Elle voyait que dalle, mais elle l'entendait, elle le sentait. Dans sa course, elle arrachait parfois quelques branches qui la gênaient. Puis elle bondit de nouveau en avant, en plein sur la bestiole.
Quelle chance.
La proie était piégée, écrasée sous les griffes de la louve. Elle couinait, se débattait. Elle essayait même de mordre, de creuser. Jakalia profitait de ce théâtre un moment. Elle n'allait tout de même pas abréger ses souffrances trop vite. Le regard fixé sur ses pattes, reprenant son souffle, elle souriait sournoisement. Puis appuyait un peu plus sur sa patte, écrasant un peu plus sa proie qui hurlait de plus belle. Puis d'un coup sec, elle ouvrit sa mâchoire sous sa patte, s'emparant du rongeur et referma sèchement les crocs dessus. Il ne s'agitait plus, et ne s'agiterait plus jamais. Le sang chaud de sa victime coulait dans la gueule de la louve. Quel pur plaisir.
Au moins, elle ne rentrerait pas la gueule vide. Elle parti alors immédiatement en direction du camp pour y déposer sa proie. Avant qu'un foutu prédateur ne s'en empare lorsqu'elle aurait l'attention détournée.
Dernière édition par Jakalia le Mar 9 Oct - 17:51, édité 1 fois
Ça faisait un bon moment qu'elle marchait avec sa bestiole à la gueule. Ça faisait peut-être bien une heure qu'elle déambulait dans le noir, esquivait les racines, s'embourbait dans la boue et pataugeait dans l'eau dégueulasse. Au loin, un hibou se faisait entendre par dessus le vent. A part ça, tout était silencieux, pesant. Comme si la vie c'était soudainement arrêtée.
Sauf ce foutu hibou qui donnait un minimum de vie en ces lieux. Une vie que Jakalia avait soudainement envie d'arracher.
Elle déposa sa proie au pied d'un arbre qu'elle recouvra de feuilles mortes histoire de la masquer. Elle mémorisait bien l'endroit, puis parti à la recherche de l'oiseau. Elle devrait faire vite avant qu'un passant prenne son rongeur. C'était risqué. Mais il faut bien prendre des risques.
Elle tendit l'oreille, huma l'air. Elle l'entendait, s'agiter dans les branches. Juste au dessus d'elle. Elle tenta de percevoir quelque chose dans l'obscurité. Elle l'entendit s'envoler.
Fait chier.
Elle s’élança à sa poursuite, n'hésitant pas à arracher avec force et détermination toutes branches, toutes racines qui lui barrait la route. Elle esquivait les obstacles avec agilité, bondissait par dessus les racines, troncs, crevasses. Ce c'était pas chose aisée de pourchasser un oiseau dans un marais dense, en pleine nuit. Elle devait rester concentrée, rester à l'écoute même en pleine course, prenant garde de ne pas glisser, tomber, ni se blesser. Heureusement qu'elle connaissait bien le marais.
Ou presque.
Elle senti soudainement le vide sous ses pattes. Elle se trouva entraînée dans un fossé. Prise de panique, elle tenta de garder son calme et de reprendre son équilibre. La chute ne fut pas haute, mais suffisamment pour la déstabiliser et lui faire perdre du temps. Il lui fallut un certain temps pour se réorienter, et reprendre la chasse. Par chance, l'oiseau n'était pas parti si loin. Elle pouvait encore l'entendre d'où il était.
A pas de loup, évitant soigneusement les branches, elle se déplaça vers l'arbre où l'oiseau s'était posé. Cette partie de la forêt était moins dense, laissant passer la lumière solaire. Elle le voyait. C'était un hibou assez petit, sans doute un très jeune. Mais ça ferait l'affaire. Posté en hauteur, il était hors d'atteinte, la première branche étant très haute. La guerrière se saisit alors d'une pierre, aussi silencieusement que possible. Le projectile entre les dents, elle se concentra et fixa sa cible. Elle recula de quelques pas, se faufilant dans une meilleure position pour ne pas rater son coup. Elle balança finalement la pierre.
Elle n'avait que peu d'espoir pour ce coup-ci. Elle même n'y croyait pas vraiment.
Et pourtant.
La pierre frappa l'oiseau de plein fouet, qui tenta de s'envoler trop tard. Il perdit l'équilibre et tomba de l'arbre. Il battit des ailes afin de s'envoler, mais c'était sans compter la vivacité de Jakalia qui l'attrapa en plein vol en un bon agile. Sa mâchoire se referma vivement su la victime, la tuant sur le coup. La louve n'aurait pas savouré la détresse de l'oiseau, mais elle n'avait pas le temps après tout.
Elle fit rapidement demi-tour retrouver le rongeur qu'elle avait abandonné afin de ramener ses deux proies aux garde manger de la meute. Elle pria pour que personne d'autre n'était tombée sur la souris entre temps. C'est ainsi qu'elle courut à en perdre haleine, bondissant par delà les obstacles avec une grande vitesse afin d'arriver à temps. C'est essoufflée qu'elle retrouva sa proie précédente. Elle reparti donc sur ses terres avec ses deux butins. C'en était assez pour ce soir.
Dernière édition par Jakalia le Lun 22 Oct - 18:21, édité 3 fois
Le lendemain, la guerrière retourna aux alentours de la maison. Sans trop qu'elle sache pourquoi, elle aimait bien cet endroit. On y trouvait facilement de tout, comme si tous les animaux étaient attiré par les ruines. Et heureusement pour elle, elle n'y avait encore pas vu de loup. Et encore moins de solitaire ou d'Inkyva. Et tant mieux, car elle venait là pour tuer. Et le soleil étant masqué par les nuages, le temps était parfait pour chasser sans trop souffrir de la lumière
Elle jeta un coup d’œil par une fenêtre afin de vérifier l'intérieur de la bâtisse. Il n'y avait rien, mis à part le bazars qu'elle avait mis la veille. Elle fit alors un tour à l'extérieur de la maison, se déplaçant lentement et discrètement, glissant avec aisance sur les feuilles et branches.
Tous ses sens à l'affût, elle entendit du mouvement. Elle avança à pas de loup, sans aucun bruit et presque à ras le sol. Un lapin fouillait énergétiquement le sol, sans doute à la recherche de nourriture. Il était à l'affût, ce ne serait pas chose facile. Mais elle ne le laisserait pas se barrer.
Tandis que la guerrière continuait de s'approcher de sa proie, ce dernier releva soudainement la tête dans sa direction. Elle était repérée.
Elle bondit en avant, gueule ouverte, prête à chopper le lapin. Il déguerpit dans la direction opposée, ne sachant véritablement où aller. Il tenta de la semer en contournant tout d'abord la maison, puis il parti se réfugier en direction de la forêt. Jakalia ne le lâcha pas, le coursant comme si sa vie en dépendait. Agrippant le sol de ses puissantes griffes, elle ne détourna le regard de sa proie sous aucun prétexte. Finalement, il se planqua dans un terrier sous les racines d'un vieil arbre.
La guerrière jeta un coup d'oeil. Un cul de sac. Le lapin s'y était réfugié, désespéré, mais se retrouva maintenant coincé dans un trou sans issue. Il gratta frénétiquement le fond du terrier, en espérant creuser assez pour s'en sortir. Mais les griffes de Jakalia étaient bien plus grandes, et ses pattes possédaient plus de force. Elle creusa l'entrée du terrier avec énergie, retirant de grandes quantités de terre à chaque coup de patte dans le sol. Jusqu'à ce qu'elle puisse passer sa tête dans l'abri.
Sa tête obstruant l'entrée empêchait la lumière de pénétrer. Mais Jakalia avait l'habitude de l'obscurité. Elle se faufila dans la tanière, guidée par son odorat et son ouïe lui indiquant la position du lapin. Elle senti une résistance au niveau de ses épaules. Le fond du terrier était plus loin qu'elle ne l'imaginait. Mais elle continua de forcer sur ses pattes arrières afin de se pousser jusqu'au fond. Elle sentait sa proie à quelques millimètres d'elle. Dans un élan de faim et de rage, elle se propulsa soudainement sur son gibier, refermant la mâchoire dessus. Elle le sentait s'agiter et couiner dans sa gueule. Le tenant fermement, la guerrière recula avec peine afin de sortir de son trou. L'air commençait à lui manquer légèrement.
Lorsqu'elle se retrouva au dehors, elle secoua la tête afin d'accabler le lapin. Puis l'envoya valdinguer contre un arbre avec force. Il s'écrasa contre le tronc avec violence, avant de retomber sur le sol et de tenter de s'enfuir. Jakalia le regardait faire avec surprise, puis amusement. C'était un dur à cuire, celui là. De quoi s'amuser un peu plus.
Une patte brisée, faible, agonisant. Il n'avait plus d'espoir, mais continua tout de même sa course perdue. La louve, elle, sautillait derrière lui, le paniquant encore plus. Lui donnant parfois quelques coups de pattes pour le voir valser et peiner à se redresser. On aurait dit un louveteau jouant avec une araignée. Mais il s'agissait d'une louve adulte, consciente de ses actes, savourant la souffrance d'une proie innocente.
Lorsqu'elle fut lassée de son jeu, la guerrière se saisit de sa proie et referma violemment ses crocs sur elle. Fière, elle repris la route vers le garde manger afin d'y déposer son butin.
Dernière édition par Jakalia le Sam 3 Nov - 17:11, édité 3 fois