Pas une seule parcelle de mon corps en miettes qui ne me fait pas souffrir le martyr. Déchirée, émiettée, tranchée, transpercée par les crocs, les griffes, les barbelés, j'en ai perdu le compte. Tout ça pour deux pillages, deux ratés. Le fameux voleur Rion qui se remet à la rapine après avoir appris à chasser. J'suis sûr que ça a un rapport. Ca a forcément un rapport. Est-ce que savoir chasser est incompatible avec savoir voler? Ca expliquerai pourquoi les idiots du coin sont d'aussi mauvais chapardeurs, tiens.
J'ai retrouvé l'autre abruti du camp en chemin, en presque aussi bon état que moi, à errer comme une âme en peine à la recherche d'un guérisseur. C'est dans ma grande bonté que je lui ai évidemment proposé de m'accompagner vers le guérisseur dont j'ai entendu parler d'un autre solitaire pour que nous nous soutenions dans notre souffrance. De façon très évidente, tout ceci est faux, et la seule raison à pourquoi il ne m'a pas encore étripé en profitant de ma faiblesse doit bien être que je sais où il peut aller se soigner et que je lui suis pour l'instant plus utile en vie que mort. L'entraide et la coopération amicale sont pour les faibles, après tout...
Je me suis écroulé sans trop y faire attention après avoir fait trois pas dans le théâtre, celui même où j'ai rencontré mon grand ami pour la première fois. Faut croire que le destin s'amuse bien à nous rassembler ici encore et encore... Quelle foutue quantité, en litres, j'ai joyeusement pissé sur toutes ces terres de mon sang? Si encore ce n'était que la douleur. Je suis à peu près aussi vif qu'un poisson pourri. Et je dois sentir tout aussi bon. Quel beau spectacle je dois donner, tiens.
Parfois pour ce procurer un service il faut savoir en payer le prix et un prix fort enfin quand c'est possible ... Aujourd'hui ce n'est pas un mais deux imbécile qui ce sont écroulé dans mon théâtre, ce vidant tous deux de leurs sang. Un des deux semblait encore conscient, son pelage noir était bien distinct.
« Ecoute, je vais soigné ton pote mais il devra me payé, ensuite je te soignerais et toi aussi tu devra payé ce service. Si non je vous laisse crever. »
Un leger signe de tête me fait comprendre qu'il a compris, bien, je ne leurs ai pas dit comment il devrons payé mais c'est pas une urgence. Je prend tous ce qu'il faut dans ma réserves, soit un bon paquer de plantes en fait 3 baies coeur de mer, 4 aiguilles vertes, 1 aiguille blanche, 1 feuille sèche et 2 miel le tous pour ses chocs, morsures et griffures multiples.
« Bon, c'est parti ! »
Je commence à étaler ce qu'il ce doit et fait avaler le reste, a mon avis l'effet va prendre du temps mais au moins il sera de nouveau sur pied. Je le laisse tranquillement dormir dans ma tanière pendant que je prépare ce qu'il me faut pour le second jusqu'a ce qu'il ré-ouvre les yeux.
« Tu me devra 4 médicaments pour les 11 plantes que je viens d'utiliser pour tes soins et surtout, vu que tu est déjà venu sur ses terres et que tu connais ma tanière, si tu vois un intru occupe t'en ou je m'occuperais de toi ! »