Sept ans, sept longues années à rôder. A errer dans des endroits peu convenables, des endroits que peu connaissent. Sept ans à marcher, sans véritable but, seulement un : oublier cette foutue voix. Cette voix qui ne cessait d’envahir son esprit sans qu’il ne comprenne pourquoi. Cette voix qui le fait pleurer la nuit, qui lui fait haïr la journée et qui le fait cauchemarder sans qu’il ne comprenne réellement pourquoi. Il l’avait tué pourtant, il l’avait vu pousser son dernier soupir, hurler une dernière fois pour finalement disparaître dans les entrailles de la terre. Il l’avait vu verser une larme au moment où son corps s’effondrait sur le sol, tandis que son amant arrivait en courant, les larmes aux yeux. Il l’aimait et pourtant il la détestait tout autant. Elle avait été l’âme qui l’avait guidé toute sa vie, mais aussi celle qui avait anéanti cette dernière. Une âme qui lui avait brisé la sienne. Une âme qui lui avait anéanti la sienne. Une douleur lancinante, vicieuse, qui ne cessait de briser son coeur à chaque instant de sa vie. La haine, voilà ce qu’il ressentait dorénavant. Voilà ce qu’il vivait à chaque instant de sa vie. Il en avait connu des moments terribles dans sa vie, des moments affreux, mais ce meurtre avait sans doute été le plus terrible, car il venait de lui, de ses pattes. Il avait tué par pure vengeance, par haine mais surtout par amour. Ne dit-on pas que les crimes passionnels sont souvent les plus dangereux ? Que les crimes d’amour sont souvent les plus faciles à réaliser ? Délicatement, une patte blanche pénétra dans la vase, tandis que cette dernière s’imprégner de la présence du loup. « Tu m’as tué, mais sans ta mort tu ne réussiras ta rédemption. » Un grognement sortit de sa gorge tandis qu’il secouait la tête. Cette voix l’énervait. Pas car elle se répétait, mais simplement car il savait de qui elle était. Il savait parfaitement à qui il appartenait, et il ne pouvait rien y faire car elle était dans sa tête. Elle avait toujours été dans sa tête. Rapidement, il ouvrit les yeux. Ses deux orbes de charbon se posèrent sur le lac et il ouvrit la bouche : « LACHE MOI. » cria-t-il, tandis que son cri se répercuta dans les environs. Ignorant la silhouette derrière lui.