Le grand méchant loup. Il était de retour. Celui qui n'aimait parler à personne. Sang du Triomphe avait longtemps cherché à devenir le plus fort. Très jeune, il commençait à se battre avec de petits animaux et cherchait sans cesse à franchir ses propres limites. Il n'oubliera jamais ce qu'a fait Midona pour lui. Elle est l'une des plus importantes personnes pour lui, tout comme sa mère, Nilaya. Ces deux louves sont certainement la seule chose qui reste de positif dans le coeur de petit - pardon grand, loup. Oui, il avait grandi. A maintenant un an et demi, le mâle était devenu plus grand. Plus imposant. Et surtout, plus fort. D'abord rebelle, puis devenu belliqueux et incontrôlable, il avait su trouver la paix avec deux louves. Cependant, il avait gardé ces traits de brute, et assez violent par moment. Dovahkiin avait changé. Non pas psychologiquement, mais physiquement. Le loup avait pris en taille, en muscle et en un peu de tout. Sa corpulence avait changé ; ses crocs s'étaient dessinés et sa musculature elle, avait beaucoup évolué. Il était heureux de pouvoir enfin atteindre son objectif : celui d'être un guerrier. Un vrai.
Petit déjà, son rêve était d'être comme sa mère. C'est toujours le cas aujourd'hui, bien qu'il sait que rien ni personne ne l'égalera jamais. Le loup noir s'était promis d'être le meilleur ; mais qui était le meilleur entre l'alpha et son fils ? Même âgé, même expérimenté, le dominant régnait sur tout. Il le savait, mais ne l'acceptait que parce qu'il s'agissait de Nilaya. Sang du Triomphe ne s'est jamais laissé marcher sur les pattes, et ce, par personne. Pas même sa propre mentor. Il voulait être celui que personne n'avait encore connu. Une ombre. La plus belle des ombre. Celle qui réussissait même à briller, alors que personne ne la voit jamais.
Le mâle au pelage d'ébène approchait des ruines ; le village abandonné était un lieu que tout le monde connaissait. Solitaires, Inkyva et Agmark. Les terres neutres étaient très côtoyées en raison des diverses proies qui y vivaient. Dovahkiin savait qu'en venant ici, il trouverait quelqu'un avec qui se battre. C'était sa façon à lui de dire bonjour. C'était pour le loup une manière d'être amis. Bien qu'il n'ai aucune relation excepté sa mère, sa mentor, le reste de sa famille qu'il ne fait que tolérer, et la fameuse Kira - la louve miroir - alors, il ne connait personne d'autre. C'était le moment rêvé pour lui d'apprendre à connaître certains et certaines à travers un combat. Voir de quoi les loups et louves de ces terres neutres étaient capables.
Avance Heda, continue d’avancer, tu verras bien où le vent te mènera. Cependant aujourd’hui je ne navigue pas à l’aveugle. Je suis bien décidée à devenir plus forte, à m’entraîner au matin et au soir. En cette belle soirée, il est temps de recommencer. Je suis devenue un peu plus forte, un peu plus endurante, mais toujours pas plus agile. Cela peut paraître anodin mais l’agilité est essentielle lors de combats. Je me rends dans la ville abandonnée, loin des terres Inkyva où j’ai pris l’habitude de réaliser mes petits exercices. Les voitures humains sont étroitement alignées les unes avec les autres. Il est facile pour une louve comme moi de passer de l’une à l’autre. Je dois simplement veiller à ne pas me couper, Zephyr m’a déjà mis en garde sur toutes les horribles choses qui peuvent m’arriver à cause d’une simple coupure. Placée à une distante suffisante de la première voiture, je bande mes muscles, respire calmement une dernière fois. Le saut est rapide, précis. Il coupe mon souffle durant moins d’une seconde. Le bruit de mes pattes arrivant sur la taule rouillée est plus bruyant que prévu. Un boum résonnant à travers la ville abandonnée. L’espace entre chaque voiture est de moins d’un mètre, mais plus je regarde au loin et plus cet écart devient important. Je commence par zigzaguer entre chaque voiture, d’abord avec une aisance déconcertante et sans le moindre effort physique. Cependant, petit à petit l’espace devient plus important tout comme ma fatigue. Les deux combinés rendent mon entraînement toujours plus difficile. Mon souffle est chaud, mes membres me brûlent. Mes coussinets me brûlent eux aussi, non pas à cause de l’activité mais de la taule brûlante sous le soleil. L’avancée se fait cependant plus certaine avec le temps elle aussi. Je ne compte plus les voitures et m’arrêterai seulement quand mon corps me le commandera. D’ici là, je dois progresser, je n’ai pas le choix, je l’ai promis à Finwë. Le dernier espace entre les voitures s’avère trop important, je rate mon départ et me tape lamentablement à la vitre de la dernière carcasse. J’ai désespérément essayé de me rattraper en plantant les griffes, mais rien n’a aidé. Je suis tombée la tête la première dans le sable chaud et franchement pas bon à déguster.
***
Ayant repris mon souffle et mes esprits, je me retrouve à suivre la piste d’une effluve Inkyva, curieuse de savoir qui se cache derrière. En apercevant la bête au loin, j’ai tout d’abord cru qu’il s’agissait du grand loup noir dont me parlait souvent ma grand-mère, celui qui avait été l’ami d’Atom et l’avait aidé à fonder les Navnik. Mais ce loup est mort depuis bien longtemps, ne laissant derrière lui aucune famille connue. Ce n’est qu’un mirage, mais un mirage qui peut sûrement parler.
Excursion en solitaire, loin des terres Agmark. Lexa ne savait pas où elle allait. La seule chose qu'elle savait, c'est qu'elle ne connaissait en rien cet endroit. Au loin, il n'y avait rien, si ce n'était qu'un tas de ruines ; une ville abandonnée depuis des années, ayant certainement souffert des nombreuses catastrophes. La louve s'arrêta soudainement. Que s'était-il passé ici ? Les vent balayait les vestiges anciens, laissant le soleil dorer les carcasses métalliques qui jonchaient le sol. Cela s'étendait à perte de vue. La guerrière décida tout de même de s'y rendre. Hésitante, elle finit par arriver à l'entrée de la ville en ruines. Les maisons étaient toutes affaissées, les débris pullulaient par terre et parfois, quelques bruits résonnaient au cœur des décombes. Comme s'il y avait encore quelques rares animaux qui avaient réussi à survivre parmi toute cette ferraille. Et bien, tant mieux pour eux.
Lexa observait tout autour d'elle ; il n'y avait rien à manger, rien à boire. Elle n'allait pas non plus sucer des cailloux : C'est à ce moment là que l'Agmark su et se rendit compte que cette terre n'était bonne qu'à pourrir loin du reste du monde. Il n'y avait rien à faire ici. Lexa devait s'en aller. Traversant la ville, elle fit un détour pour retrouver la sortie vers les terres Agmark. La louve se déplaçait doucement. Elle ne voulait pas éveiller les prédateurs qui pouvaient potentiellement se trouver au même endroit qu'elle.
A la sortie du village, la louve quitta l'endroit hostile. Mais un grondement retentit dans le creux de son oreille. Se retournant furtivement, la femelle toisa un loup noir. Il faisait sa taille, et était très proche d'elle. Qui était-il ? Que voulait-il ?
« Qui es-tu ? » Lança-t-elle a l'inconnu, restant sur la défensive.
Il l'avait vu. Il l'avait suivie. Cette louve brune qui errait sans savoir où elle allait. Elle avait l'air faible, et peu entraînée. Sang du Triomphe avait suivi sa trace jusqu'à la sortie de la ville ; il cherchait le combat, comme toujours. Dovahkiin ne vivait que pour ça. Mais avec son niveau, était-ce raisonnable ? Allait-elle l'aider à progresser ? Le mâle s'en fichait à vrai dire. Il s'arrêta, la regardant s'en aller. Où allait-elle aller ? Le guerrier grogna assez fort pour qu'elle l'entende. Un regard sombre, froid et pesant se posa sur elle.
Sang du Triomphe montra les crocs, les oreilles plaquées le long de l'échine. Le poil hirsute et menaçant, il s'apprêta à bondir sur l'inconnue. Mais la voix d'une jeune louve le stoppa dans sa lancée. Se tournant alors, menaçant, il croisa le regard d'une louve blanche. Elle était assez jeune ; oui, elle était plus jeune que lui. Dovahkiin se dressait, fière, toisant les deux louves de chaque côté. Un rire sarcastique se dessina sur son visage.
« La question n'est pas de savoir qui je suis, mais plutôt de savoir je que je veux. Il marqua une courte pause. Vous allez devoir vous battre contre moi. »
Le grand mâle noir se tourna vers une des deux louves, puis vers l'autre. Ce n'était pas une invitation, ni une suggestion. Dovahkiin allait se battre contre elles deux, en même temps. « En échange, je vous laisserai la vie sauve. Et je vous dirais qui je suis. » Ajouta le guerrier Inkyva. Sur ces derniers mots, le mâle se jeta sur la louve blanche. Il fallait dire qu'elle lui avait plutôt mal parlé comparé à l'autre brune qui n'était même pas capable de soulever un caillou. Et puis après tout, elles n'avaient pas le choix.