La curiosité était un vilain défaut et tout le monde le savait bien. Pourtant, depuis qu’il était sortit une seule fois en dehors des terres de sa meute, le loup noir avait ressentit le besoin irrépressible de savoir ce que les silhouettes au loin pouvaient bien être. Il savait bien qu’il s’agissait d’hommes, il en avait suffisamment entendu parler - mais c’était bien la première fois qu’il avait cru en voir. Les hommes sont des créatures qui marchent sur deux pattes, aussi invraisemblable soit-il. Ils ne parlent absolument pas la même langue que les autres, ni même que n’importe quel autre animal apparemment - en vérité, les hommes font partis des animaux les plus bizarres qu’un loup puisse croiser sur son chemin. Le loup ébène ne les craignait pas, loin de là, mais on lui avait appris à se méfier d’eux. Et pourtant, il avait cette envie dévorante d’en savoir davantage. Mais il ne pouvait y retourner seul, il courait bien trop de risques, malgré son statut de guerrier.
Dans le camp de la meute, tandis que le ciel était d’un beau bleu azur, parsemé de petites taches blanches, les loups allaient et venaient ; certains groupes s’étaient formés à l’ombre des arbres et la plupart de ceux qui étaient au centre était là pour dormir ou rêvasser. Évidemment, se faire dorer la fourrure par les doux rayons du soleil juste après avoir mangé était d’un régal nullement égalable. Pourtant, les pattes de Widar fourmillaient tant qu’il fallait à tout prix qu’il trouve quelques loups pour l’accompagner. Il songea d’abord à Actéon, parce qu’il le trouvait mystérieux mais qu’il l’aimait bien. Malheureusement, il n’était pas dans les parages. Ou du moins, pas dans le champ de vision du mâle noir. Néanmoins, peut-être pas rassemblés mais dans son champ de vision, il y avait pas moins de trois loups avec lesquels il avait au moins discuter récemment. Ainsi, il passa à côté de Shara, et lui lança un clin d’oeil lorsque leurs yeux se croisèrent puis d’un geste de la tête, il l’invita à le suivre puis il s’avança vers Jimmën. Une fois les loups réunis, il s’exclama prudemment, veillant à ne pas être trop écouté : « — Bon, écoutez-moi. La dernière fois, j’ai quitté les terres Agmark, il s’arrêta un instant, guettant leur réaction puis il poursuivit, et il se trouve que j’ai vu des hommes là-bas et j’aimerais bien savoir ce qu’il s’y trame. Vous êtes partants pour qu’on aille y jeter un coup d'oeil ? » demanda-t-il, son ton trahissait son espoir naissant. Il souhaitait vraiment y aller, et avec eux.
Dernière édition par Widar le Mar 3 Juil - 8:28, édité 1 fois
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Lun 2 Juil - 21:55
♥
Expédition
ft. Widar, Inka, Jimmën et Akuma
Ce jour-là, une fine pluie avait détrempé la Terre sans discontinuer. Le beau temps habituel avait abandonné les loups de la vallée pour laisser place à un temps grisâtre et humide. Shara avait passé une journée terrible. Pendant sa chasse, la pauvre n’avait rien attrapé et était de mauvaise humeur. En rentrant au camp bredouille, la demoiselle s’était installée un peu à l’écart pour se reposer et bouder dans son coin. Quand Widar passa à côté d’elle et lui fit un clin d’œil complice avant de lui indiquer de le suivre, Shara n’hésita pas une seconde. La femelle blanche était contente d’avoir trouvé une distraction pour égayer sa journée pénible. Elle bondit sur ses pattes et marcha dans les pas du beau mâle noir sans un mot. En chemin, Widar invita aussi Jimmën à se joindre à la fête. Ce mâle intriguait de plus en plus Shara, il avait quelque chose derrière la tête c’était inévitable. Le petit groupe se réunit autour de Widar à côté du camp et ce-dernier se mit à leur exposer son plan :
« - Bon, écoutez-moi. La dernière fois j’ai quitté les terres Agmark, fit-il avant de prendre une brève pause pour observer la réaction générale, et il se trouve que j’ai vu des hommes là-bas et j’aimerais bien savoir ce qu’il s’y trame. Vous êtes partants pour qu’on aille y jeter un coup œil ? »
Shara gratta nerveusement le sol du bout de la patte. Dès qu’il était question d’hommes, la jeune chasseuse était mal à l’aise. Il s’avérait qu’elle avait assez peur d’eux pour les avoir déjà croisés de trop près. Elle savait ce dont il était capable et ne voulait voir personne blessé.
« - Si l’on fait ça, il va falloir être extrêmement prudent car je ne supporterais pas qu’un de nous soit blessé c’est bien clair ? lança-t-elle à Widar avec un regard insistant, sinon c’est quand tu veux grand fou ! »
Même si Shara craignait les hommes, elle savait que se renseigner sur eux était primordial pour la survie des loups. Et lorsqu’il était question de la survie de sa meute, la jolie louve blanche était prête à tout.
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Mar 3 Juil - 23:14
Ceux qui nous traquent
Que l'aventure... commence !
F/A/V : 8/12/13
Jimmën était de retour de sa chasse, malheureusement sans rien à manger pour les Agmarks. Il allait donc proposer son aide à n'importe qui dans l'espoir de trouver quelque chose à faire quand Widar l'approcha, accompagné de Shara. Il ne savait pas ce qu'ils lui voulaient, mais s'il pouvait leur donner un coup de patte, ce serait avec un grand plaisir.
- Bon, écoutez-moi.
Widar semblait avoir longuement réfléchit à ce qu'il allait dire, mais il restait une inconnue : leur réaction. En l'absence de davantage d'information, Jimmën resta concentré sur les paroles du loup.
- La dernière fois, j'ai quitté les terres Agmarks et il se trouve que j'ai vu des hommes là-bas et j'aimerais bien savoir ce qu'il s'y trame. Vous êtes partants pour qu'on aille y jeter un coup d’œil ?
Shara avait l'air de douter, de peser les deux réponses qu'elle avait en sa possession. Jimmën également avait peur. Car la dernière fois qu'il s'était trouvé en ville, sa mère Limie venait de mourir. Il revoyait le bombardement, son corps, ceux des chiens et des hommes inertes dans les rues ou chez eux. Cela ne lui disait rien qui vaille. Mais d'un autre côté, c'était là où il avait vécu les meilleurs moments de sa vie. Peut-être y trouvera-t-il ses heureux souvenirs ? Il eut besoin de la décision de la louve pour prendre la sienne.
- Si l'on fait ça, il va falloir être extrêmement prudent car je ne supporterais pas qu'un de nous soit blessé c'est bien clair ? Sinon, c'est quand tu veux grand fou !
- Je vous suivrais aussi dans ce cas. Je ne sais pas vous, mais j'ai vécu deux ans en ville, si cela peut servir !
L'enthousiasme le gagnait peu à peu, prenant le pas sur la peur venue du passé. Voilà quelque chose qui lui changerai de la chasse, et puis, cela pourrait être amusant, de passer plus de temps avec ses camarades. La petite aventure les liera. Et Jimmën n'était pas contre se rapprocher d'eux. Au contraire, il se réjouirait de pouvoir prouver sa loyauté. S'il y avait des informations à récolter au profit des Agmarks, on ne doutera plus de son attachement. Même si son sang venait d'ailleurs, il défendra à jamais les intérêts de la meute.
- Tu penses qu'on devrait en parler à nos Alphas avant ? S'il y a un problème, ils sauront où on est. Même si je me demande un peu s'ils font réellement attention à nous, il vaut mieux ne pas prendre le risque, si ?
Il redoutait simplement les accusations. Son histoire le rendait vulnérables aux ragots. On pouvait le rejeter, penser qu'il est reparti à sa petite vie solitaire ou semi-domestique. Et si... Et s'il rentrait sans retrouver sa place ? Cela réduirait ses efforts à néant. Cela le détruirait. C'était peut-être sa plus grande réticence...