Cela faisait quelques jours que Widar n’était pas venu chasser dans la forêt d’été, occupé principalement à s’entraîner au combat en tant que guerrier plutôt que chasser là-bas en tant que simple membre de la meute qui souhaite chasser pour son groupe par simple et pur plaisir. Oui, la chasse était devenue pour lui une belle partie de détente. Il profitait généralement de ce nouveau loisir pour se détendre, car ce n’était pas son activité première au sein de la meute et bien qu’il ait un amour très particulier pour le combat, il fallait avouer que faire une pause de temps en temps ne lui faisait pas de mal. En un sens, la chasse était un art martial juste quelque peu différent du combat, mais cela s’y apparentait en certains points. Le but était tout de même d’achever une vie, de gagner sa petite bataille pour finir sa journée et gagner la guerre en rapportant les proies au camp.
Widar avait une vision plutôt parallèle du monde qui l’entourait. Il était intelligent, certes, mais le loup était comme un génie incompris parmi les siens lorsqu’une petite pensée est peut-être poussée un peu trop loin et qu’il devenait alors le seul à comprendre ce qui se tramait dans sa tête. Jamais personne n’arrivait à le suivre si loin, ils s’arrêtaient tous en bout de chemin, tant ils trouvaient les idées de Widar absurde. Pourtant, il le savait, un jour, cela lui servirait et il leur montrerait. En attendant, bien qu’il ne fût sur aucune piste, le mâle noir était à l’affût de la moindre proie, espérant dégoter un ou deux petits rongeurs avant de rentrer, peut-être même plus si la chance jouait en sa faveur.
Le destin lui sembla clément car à peine eût-il l’espoir que la chance joue en sa faveur qu’un gentil petit lapin blanc lui passa pratiquement sous le museau, avançant par petites bonds. Se rendant compte que sa proie pourrait lui échapper s’il ne réagissait pas rapidement, Widar se mit dans la position du chasseur, le ventre frôlant le sol et la queue stable, ne balayant pas le sol pour ne pas trahir sa présence. Il avançait pas à pas, avec une lenteur extrême en surveillant son environnement afin de ne pas marcher par mégarde sur une brindille qui trahirait, là aussi, sa présence. Il s’approchait doucement mais prudemment dans sa proie, avant de bondir prodigieusement de sa cachette, se jetant toutes griffes dehors sur sa proie, les babines retroussées, montrant les crocs. Durant son saut, il croisa le regard apeuré du lapin qui se mit à fuir aussitôt. Le prenant en chasse dans une course poursuite plutôt rude, Widar évitait les branches un peu trop basse, il sautait au dessus des racines des arbres afin de ne pas trébucher, et courait aussi vite que possible pour ne pas se laisser distancer par le rongeur qui progressait rapidement. Pensant qu’il allait lui échapper, Widar redoubla d’efforts et parvient enfin à rattraper son retard. Lorsque le lapin bifurqua, le loup noir ne s’y attendait pas et manqua de se prendre un arbre. Par chance, il exécuta un dérapage contrôlé avant de s’élancer à nouveau dans la forêt d’été, haletant, sentant ses poumons le brûler. Pourtant, on continuait de redoubler d’efforts, il était hors de question de rater cette proie.
Prenant un raccourci, le mâle ébène sentit qu’il allait directement lui tomber dessus. Ainsi, reproduisant le même bond prodigieux du début, il atterrit droit sur le dos du rongeur et planta fermement ses griffes en lui. L’animal couinait et ne cessait de se débattre, espérant se débarrasser de l’emprise de son prédateur, mais à mesure qu’il cherchait à fuir, ses mouvements faiblissait et bientôt, il pendait dans la gueule de Widar qui allait l’enterrer dans un endroit sûr. Et une proie !
Pourtant, ce n’était pas terminé. Widar reprit sa chasse et humait l’air subtilement, par accoups, jusqu’à sentir le doux fumet d’un écureuil non loin de là. Il poursuivit l’effluve jusqu’à entendre le doux clapotis de la rivière. Le petit animal roux s’y trouvait, se déshydratant. Le loup noir aussi avait besoin de boire, il sentait que lors de cette course, sa gorge avait dû perdre toute son eau, si bien que constamment, il se léchait les babines pour essayer de capturer de l’eau. Regardant tour à tour l’eau et l’écureuil, il finit par se dire qu’il allait chasser vite fait bien fait cette créature avant de boire car faire l’inverse serait évidemment idiot. Le mâle noir entreprit de se camoufler à l’aide des roseaux, mais il comprit bien rapidement que cela ne l’aidait guère. Pourtant, sa cible n’avait pas bougée encore, comme si elle était totalement captivée par l’eau. Ou alors était-elle captivée par les poissons. Suivant du regard l’animal roux à la queue touffue, il le vit sauter lestement de rocher en rocher pour atterrir au milieu de la rivière, sur le rocher où Widar avait chassé un ou deux poissons quelques jours auparavant. Il pesta dans sa moustache, se rendant compte que cette traque allait être plus difficile que jamais.
Il décida de quitter les roseaux et de d’avancer doucement mais dangereusement vers sa proie qui était de dos, captivée, par la rivière et les poissons. La surface glissante des rochers ne lui permettait pas de bien de maintenir, si bien qu’il manqua de tomber dès le premier. Il était néanmoins déterminé à avoir ce rongeur et recouvra bien vite son équilibre. Il s’avança sur le second, un peu plus large désormais, mais toujours aussi déstabilisant. En regardant l’eau, Widar se dit qu’il n’avait aucune envie de tomber dedans. Puis arriva sur le troisième, prudemment, une patte après l’autre et guetta sa proie qui n’avait pas bougée, sur le quatrième. Il savait qu’il n’y avait pas la place pour eux deux là-bas. Bandant ses muscles, se baissant jusqu’à frôler la surface froide du rocher, il sentit que l’écureuil allait se retourner, mais au lieu de ça, il passa au rocher suivant pour regagner l’autre côté de la berge. Dans un grognement sourd, Widar sauta sur le quatrième manquant de glisser et de tomber à l’eau, tandis que sa proie fuyait. Il bondit sur le suivant encore et encore, jusqu’à voir l’animal regagner la terre ferme et fuir vers le premier arbre. Le loup noir bondit aussi agilement que possible, mais l’une de ses pattes glissa dans l’eau. Il la retira aussitôt tant la rivière était froide pour une si belle saison. Ou bien était-ce son imagination. Il se dépêcha de bondir sur la berge, sautant par dessus deux rocs et s’étala par terre. Il sentit que sa mâchoire lui faisait mal, mais il était pas prêt de s’arrêter.
En face de lui, il voyait plusieurs arbres, mais aucun n’avait ce qu’il cherchait, jusqu’à ce qu’il remarque une petite fourrure rousse sur une petite branche, le guettant. Il s’élança aussitôt contre le tronc de l’arbre et fit un bond magnifique pour se retrouver les griffes contre celui-ci. Ses pattes avant tenaient, tandis que son arrière train battait dans le vent, n’arrivant pas à s'agripper. Ses pattes lâchèrent et il finit par tomber au sol, sonné. Il voulut retenter mais c’était peine perdue : un loup ne grimpe pas aux arbres.
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Ven 6 Juil - 12:06
a new hunter (f13, a10, e9)
La colère montait doucement tandis que le loup noir rebroussait chemin, laissant partir ce satané écureuil. Il lui en voulait, mais s’en voulait encore plus à lui-même, déçu de sa piètre performance. Il n’y avait pas grand chose à faire désormais. Soit attendre, soit se lancer dans quelque chose de plus intéressant. Maintenant que le mâle ébène avait laissé tomber l’animal roux, il avait en face de lui la rivière et il était évidemment qu’il n’y avait désormais pas meilleur endroit pour pêcher, bien qu’il soit loin d’être un bon chasseur. Il alla se poster sur le rocher que l’écureuil avait monopolisé et regarda l’eau couler doucement, tranquillement, sans que rien ne l’arrête. Il leva sa patte au dessus de l’eau et fixa les poissons défiler sous ses yeux. Il n’était pas certain de pouvoir lancer sa patte. Il la lanca une première fois sans succès, car ses griffes se plantèrent dans le vide. Sa patte en l’air, il commençait à avoir une drôle de douleur insupportable et décida de jeter sa patte dans l’eau sans vraiment regarder s’il y avait quelque chose. C’est au dernier moment qu’il se rendit compte qu’il y avait bien peut-être un peu de chance dans sa malchance. Mais le loup noir perdit l’équilibre sur le rocher, mais la dernière fois. Il tenta de se retenir à l’aide de ses trois autres pattes sur le rocher, mais la surface glissante l’envoya directement la tête la première dans l’eau. Malheureusement, il était tombé sur un endroit où l’eau était profonde et le courant était assez forte pour l’emmener s’il ne tentait pas de nager.
Une peur énorme s’empara de lui, il bougeait vainement les pattes, il n’y avait rien de synchronisé. Son souffle était saccadé par la peur. Il ne voulait pas mourir noyé. Un instant, il fut projeté sous l’eau et avala la tasse. Il fit ce qu’il put pour remonter à la surface et cherchait de l’air mais au lieu de cela, il toussait et toussait encore et encore. Ses poumons cherchaient à évacuer ce surplus d’eau infiltrée en lui. Il faisait ce qu’il pouvait avec ses pattes pour rejoindre la berge, toujours aussi vainement. Il avait pourtant l’habitude de réfléchir dans des situations pareilles et décida de se calmer pour tenter de trouver une solution. Ainsi, il parvint à synchroniser ses pattes et il était désormais bien moins difficile de nager, ce fut même la chose la plus facile de sa vie. Bientôt, il sentit des galets sous ses pattes et puisa dans ses dernières forces pour se propulser sur la berge. Heureusement, il s’en était sortit.
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InvitéInvité
Sam 7 Juil - 22:01
a new hunter (f13, a10, e9)
Le loup toussa et cracha toute l’eau de ses poumons avant de s’ébrouer et pousser un soupir de soulagement. Il venait d’échapper à la noyade, complètement seul. En regardant autour de lui, il se rendit bien compte qu’il était seul. Il n’y avait clairement personne, personne pour s’inquiéter pour lui, pour l’aider ou le sauver. Il devait faire seul, comme il l’avait toujours fait. Mais Widar ne voulait plus être seul, il n’avait plus envie. Il voulait être avec les autres. Mais ses sentiments se contredisaient dans sa tête car le mâle voulait encore chasser. Seul.
Ainsi, sans même avoir séché plus que cela, il venait de reprendre sa chasse solitaire, après avoir perçu le fumet d’un rongeur, plus particulièrement la douce effluve d’un lapin blanc qui venait de quitter son terrier et qu’il filait dans la forêt, pratiquement sous son museau. Il était à bout de force, mais il avait besoin de courir, de se dégourdir encore les pattes, d’évacuer sa solitude et sa colère, celle qui était au fond de lui, sa douleur. Celle de la perte de ses parents. Ainsi, il se jeta aussitôt à la poursuite du lapin, sans réfléchir, bien loin de ses habitudes, loin de la patience qu’on lui connaissait comme l’une de ses principales qualités. Il n’avait pas envie d’attendre, il se jetait tête baissée dans le danger, comme son père. Dans sa course effrénée, il manqua de trébucher sur une racine, puis de prendre la branche d’un arbre. Constamment, il redoublait d’efforts pour rattraper l’animal, rattraper le temps perdu. Il haletait et ses pattes ne l’avaient jamais fait autant souffrir. Mais il avait l’air de ne rien ressentir, tout semblait être bousculades dans sa tête, l’empêchant de réfléchir. Il se laissait guider et ne manqua pas un bond prodigieux, ses griffes retombant directement sur le dos de sa victime qu’il acheva ensuite d’un coup de crocs.
Il se releva, il ne semblait plus rien avoir dans son regard. Quelque chose de bizarre, de mauvais semblait se passer en lui. Il enterra le lapin, toujours sans réfléchir, puis marchait droit devant lui, sans rien guetter. Ni proies, ni prédateurs. Il ne s’occupait plus de rien. Un cerf pourtant, en face de lui, le regardait. Il croisa son regard, le temps de quelques instants, le temps de se rendre compte qu’il allait louper quelque chose de très important comme proie. Alors lorsque son cerveau lui dit de s’élancer, il le fit. Le cerf fit de même, se mettant à courir aussi vite que ses pattes le lui permettait. Un semblant de montée d’adrénaline permit au loup de courir encore et encore, malgré la douleur et la fatigue. Il rattrapa le cerf sans le moindre de problèmes, il lui sauta même sur la patte arrière pour la rattraper. Mais il ne s’attendait pas à ce que celui se retourne et lui montre ses bois. Enfin, le loup noir revint à la réalité. Ou presque. Il sauta sur ses pattes et tendit ses pattes afin de griffer le visage de l’animal, mais ne parvint qu’à se faire envoyer contre un arbre sans qu’il ne puisse y faire quoi que ce soit. Retombant durement au sol, il lâcha un grognement de douleur avant de se relever. Il tourna autour de l’animal qui était encore là. Celui-ci tournait avec lui. Il n’y avait rien à faire, il devait recommencer. Alors il feinta une attaque, le cerf baissa sa tête pour se protéger et Widar n’hésita pas à faire un bond absolument prodigieux en s’appuyant sur ses pattes arrières mais au moment où il fut dans les airs, le cerf releva la tête brusquement et projetta à nouveau le loup au sol. Il hoqueta au moment du coup et resta au sol tandis que sa proie fuyait. Décidément, ça n’était pas sa journée.