Messages : 192Points : 385Age : 3 ans 3 moisSexe : MâleRang : SolitaireBlessure : Maladie : Détails blessures : COUPURE x2
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C'est bon, les autres tarés ayant définitivement tatoué "danger public" sur mon nom, il est temps de rendre une petite visite à mes autres futurs amis du coin. Deux meutes, c'est ce que j'ai compris. Ils étaient combien avant? Trois, je crois, mais qu'est-ce que je m'en foutais à l'époque de toute façon. Où a disparu la meute en trop, c'est une bonne question, mais je vais sûrement vite la rejoindre avec les morts de l'exode vu combien on va me détester dans le coin. "Hey, c'est le clébard qui pisse sur nos frontières, pille nos proies et est né des mauvais parents. Chopez-moi cet enfoiré!"
De toute façon, même si j'étais resté à des kilomètres de ces abrutis, ils auraient fini par me haïr, comme toujours. Je ne fais que précipiter les choses, accélérer un destin déjà tracé. Les rumeurs courent plus vite que les cerfs, dans le monde de mes potes les sauvages, et le solitaire à moitié chien il fera pas long feu en étant tout gentil. Qui accuser d'autre pour la famine et tous leurs petits malheurs qu'un clebs en vadrouille? Et c'est bien connu, c'est écrit dans mes gênes d'être un salaud, c'est absolument pas votre faute, et tiens, ça vous fait un bon moyen de pas culpabiliser en me traitant comme un lapin un peu galère à attraper. D'ailleurs, être des enflures, c'est sûrement écrit dans les vôtres de gênes, par contre.
C'est sur ce genre de pensées que je finis par m'immobiliser, le long de la plage déserte, une langue sur mes babines. L'air est salé, goûteux d'océan. L'avantage de ce coin, c'est bien que si on vient m'agresser, je verrais mon ami venir de loin. Enfin, sauf si je suis trop occupé à fixer l'horizon comme si il allait subitement se distordre pour se rapprocher de moi - pas ma faute si ça n'est pas un spectacle très commun, cette unique limite au monde, plus lointaine que tout ce qui m'a été donné de voir. Il n'y a presque aucun vent, mais sans limite pour le retenir, il me fouette le visage avec une violence plutôt surprenante. Je finis par m'ébrouer pour en chasser le sable, agacé.
J'ai fait quelques pas dans l'eau, mi-curieux mi-hésitant pour la renifler de plus près. Pas potable, ce truc, c'est sûr. C'est pas ça qui va nous sauver de la pénurie d'eau, tiens. Pourquoi foutre son territoire ici? Pour les poissons? Je parie ma queue qu'ils sont à peine trois dans toute leur meute à en avoir eu un seul dans toute leur vie. Alors quoi, pour le plaisir de se réserver l'horizon pour eux seuls? Et je me demande bien pourquoi cette éventualité-là me semble la plus probable... Bande de poêtes fragiles possessifs, tiens.
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