Il ne restait plus beaucoup d'endroits à explorer pour que Torak termine son tour des territoires Inkyva. La matinée était passée plutôt vite, et déjà le soleil se tenait à son plus haut point dans un ciel sans nuages, indiquant la mi-journée. Le jeune apprenti s'aventura donc du côté montagneux de ses terres, les environs étant les derniers endroits qu'il se devait d'explorer afin d'y repérer l'emplacement exact des marquages de sa meute. Il se rendit dans l'endroit qu'il avait le plus fréquenté depuis qu'ils s'étaient installé ici: la clairière secrète. Torak savait que l'endroit grouillait de proies qui leur procuraient un avantage considérable, aussi veilla-t-il à rester le plus discret et silencieux possible pour ne pas déranger la faune locale et ainsi poser problème aux chasseurs de la meute. Il y pénétra par le petit chemin dans les buissons, dont le sol avait été piétiné tellement de fois déjà par les loups qu'un petit fossé s'y était naturellement creusé. La clairière était un endroit calme, dans lequel l'herbe arrivait presque jusqu'au garrot du jeune loup. Torak en fit le tour à pas feutrés, humant quelques odeurs au passage et vérifiant qu'aucun intrus n'y avait fait un tour ou trouvé une autre entrée. Ne remarquant rien d'anormal, le jeune loup ressortit en se glissant de nouveau dans l'entrée étroite. Sa prochaine et dernière destination se profilait déjà à l'horizon, sous la forme d'un immense lac. Torak s'y rendit encore une fois au pas de course, galopant à toute allure, son pelage ébouriffé par le vent et ses pattes encore peu musclées frappant le sol au rythme de ses mouvements. Le mâle bondit agilement au-dessus des quelques obstacles qu'il rencontra sur son chemin, esquivant également d'un saut précis un tronc d'arbre face à lui. Libre comme le vent, il parvint ainsi rapidement au lac. S'y penchant avec curiosité, Torak admira non sans fierté son propre reflet dans l'eau incroyablement limpide face à lui. S'arrachant finalement à ce petit moment de contemplation, il entreprit de faire tranquillement le tour de l'étendue d'eau. Il marcha paisiblement le long de la rive, s'éloignant parfois pour examiner un pan de terre appartenant aux Inkyva ou marquer de nouveau la frontière. Faire le tour du lac lui prit un long moment, et c'est épuisé qu'il revint finalement à son point de départ. Torak s'accorda une courte pause avant de repartir vers le camp Inkyva, s'abreuvant longuement de l'eau bien fraîche du lac et s'allongeant dans l'herbe, faisant le point de sa mission de repérage dans sa tête. Il avait exploré entièrement son territoire, longé toutes les frontières et marqué de nouveaux celles s'affaiblissant. C'est donc satisfait que le jeune mâle se redressa, s'étira longuement, puis se remit en marche pour retrouver son père et lui raconter ses aventures de la journée.