Messages : 55Points : 183Age : 1 an et demiSexe : FemelleRang : GuerrierBlessure : Maladie : Détails blessures : Aucune blessures / maladiesDé & bonus possedé : 2 dés de Chasse
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Lun 10 Déc - 17:50
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Lenwë & Cersei
Le camp s'activait sous les yeux de Lenwë. Perchée sur un rocher, elle voyait les Inkyva traverser la jungle d'une allure plus ou moins lente en fonction de l'urgence de la chose qu'ils avaient à faire. La louve argentée observait tout ce petit monde avec attention. Cela faisait plusieurs jours déjà qu'elle avait rejoint de nouveau la meute et les énormes changements y étant survenus depuis son départ, lorsqu'elle n'était alors qu'un louveteau, avaient fait des Inkyva des inconnus pour elle. Son esprit bouillonnait de tout ce qui lui avait raconté sa mère depuis son retour. La disparition d'Isha, puis d'Helya. La naissance d'un frère avec lequel elle allait devoir faire connaissance. La fusion avec les Sekmet. Le souhait du bras-droit de reconstruire les Navnik avec l'aide de loups dont les noms ne disaient rien à Lenwë, à part Zephyr qui était désormais solitaire. C'est pour cela que la jeune louve avait suivi sa mère tandis que cette dernière lui avait parlé de la meute, lui donnant autant d'informations que possible sur les loups la composant pour l'aider à s'intégrer de nouveau. Mais Finwë avait des obligations et Lenwë avait préféré désormais la laisser respirer pour se charger elle-même de retrouver sa place. Elle avisa un puissant mâle au pelage blanc et dont les yeux étaient d'un bleu-gris qui luisait dans la nuit. Probablement Epsilon, la sentinelle qui avait aidé sa mère à libérer les captifs du camp humain. Un autre mâle immaculé, plus petit, le suivait à la trace. Son fils Torak, en déduisit la louve. Lenwë salua d'un mouvement du museau Belphegor qui passait au pied du rocher. Son cousin était resté le même que dans ses souvenirs. Soudain, une voix attira son attention. «Merci Cersei !, lança un mâle dont elle ignorait le nom à une louve au pelage gris. Cette dernière quitta la compagnie du mâle pour se diriger vers le rocher, sans faire attention à Lenwë. Cependant son nom disait quelque chose à la jeune Hiver. Elle se leva et, d'un bond agile, descendit de son promontoire pour atterrir face à l'autre louve avec élégance. Elle la détailla du regard. Bien qu'étant son aînée de plusieurs mois, Cersei ayant l'âge de son frère, Lenwë était obligée d'admettre que la guerrière pourrait la battre sans difficulté si elle le souhaitait. Seule la grande taille de Lenwë lui donnait un avantage face à l'autre. Il était vraiment temps qu'elle s'entraîne de nouveau. Cependant, l'heure n'était pas à l'entraînement. -C'est toi Cersei ?, lança Lenwë à la concernée. Puis elle afficha un sourire amical à son intention, avant de s'asseoir face à elle, enroulant sa queue autour de ses longues pattes. -Ma mère m'a beaucoup parlé de toi.»
où tout n’est qu’or, acier, lumière et diamants, resplendit à jamais, comme un astre inutile, la froide majesté de la femme stérile. 35F — 14A — 9E
Elle n’a pas vraiment oublié, la Navnik. Depuis qu’ils sont rentrés de mission — amochés mais bien vivants — son cœur crache régulièrement de l’eau rouge à pleine vitesse quand elle croise le mâle au pelage blanc. Elle n’est pas amoureuse, non. Non, ce n’est pas ça. Elle y a cru le premier jour, le deuxième et le troisième avant de se résoudre à se renseigner sur ce que l’on ressent quand on aime ; sa mère l’a d’abord regardé avec des yeux ronds comme deux billes, puis s’est souciée de décrire au mieux les émotions qui nous hantent. Elle a d’abord évoqué la langueur, le manque et le bonheur chancelant. Elle a ensuite embrayé sur l’envie de construire des choses avec la personne concernée, et la jalousie de le savoir avec quelqu’un d’autre. Autant de choses qui ne lui sont jamais passées par la tête — la guerrière en a donc déduit que ce qui la bouleverse n’est pas de l’intérêt. Elle a haussé les épaules avec dédain, déclaré que ce sentiment est débile et inintéressant pour mieux se sauver ensuite.
Mais, étrangement — même des jours après la conversation — ses doutes ne sont pas complètement évaporés. Probablement parce que, encore une fois, l’adolescente n’a pas réellement de mot pour expliquer de quoi il est question. De l’admiration ? Non, c’est bizarre. Torak n’a rien de spécial. Il est peut-être mieux taillé qu'elle, mais c’est uniquement lié à sa condition de mâle. Il n’aura plus aucune chance contre elle une fois sa formation terminée. Elle soupire, s’attirant le regard de son partenaire. C’est une sentinelle que Cersei est chargée d’accompagner dans sa patrouille ; il est un poil plus âgé qu’elle et son nom lui échappe complètement. Elle lui retourne une œillade torve, lui conseillant en silence de se mêler de ses affaires au lieu de jouer les curieux. Il paraît comprendre le message parce qu’il s’enfonce la tête dans les épaules et ne pipe mot sur tout le reste de la boucle à sécuriser. Depuis l’intrusion des deux solitaires venus taper dans leurs troupeaux — interceptés d’ailleurs par la fille d’Argent elle-même — Cersei met un point d’honneur à participer aux circuits des sentinelles. Si elle sous-entend ne pas faire confiance aux faibles (comprendre par là tout ce qui n’est ni un guerrier, ni Finwë) pour assurer la fiabilité des frontières, c’est en réalité plus par crainte qu’ils soient débordés par des assaillants en surnombre que la jeune louve se mêle des affaires des autres. Les missions sont un peu plus rares en ce moment, donc autant se rendre utile de toutes les manières possibles.
Leur surveillance achevée, ils rentrent au camp avec l’esprit apaisé. Lui est presque jovial, fredonnant un air entraînant en bougeant par petits bonds peu graciles. Elle le laisse à proximité du camp, prête à disparaître sans décocher le plus petit mot mais il se sent obligé de la remercier ; elle lui offre un coup d’œil bref, hoche la tête et reprend sa route aussitôt. Elle passe devant un caillou ayant peu d’intérêt à ses yeux : elle ne pense déjà plus qu’à rejoindre l’idiot dont la mère psychopathe lui transmet si souvent des regards chargés de mépris. C’est qu’ils ne se sont pas « battus » depuis un moment ! Elle veut lui prouver qu’elle peut l’écraser comme un éléphant marche sur un rat. Pourtant, les étoiles se décident à lui barrer la route en lui envoyant une louve maigre dont les muscles ont oublié de se pointer à la naissance. Elle mime de passer à côté mais l’autre connaît son nom. Avec une patience toute relative, la Navnik plante ses prunelles livides dans celles de sa congénère… et découvre qu’elles sont de la même couleur. Elle tique. De souvenir, les seuls autres individus de son entourage portant ce monochrome si particulier sont Finwë et son propre père. Elle penche la tête sur le côté, désormais un peu plus « disponible » ; c’est une étrangère, d’ailleurs. Son odeur lui apprend par la même occasion que la femelle n’est même pas des leurs. Ou pas depuis longtemps, car sa peau est encore indemne de tous les parfums si propres aux Inkyva.
Cersei consent à s’asseoir, adoptant la même position que sa congénère. Elle aurait pu rester debout pour marquer son statut de femelle plus puissante et plus dominante, mais le sourire de la louve l’informe de ses intentions pacifistes. Elle ramène sa queue autour de ses pattes, l’interrogeant des billes sur ce qu’elle est.
— Ta mère ?
Elle marque un temps d’hésitation, ne pouvant s’empêcher de faire un lien invisible entre Finwë dont la fourrure est de ce même vif argent et les yeux couleur d’orage. Elle pince les lèvres.
— Finwë ? Vous vous ressemblez un peu. Enfin… Vaguement. Autant que peuvent se ressembler une brindille et un chêne, quoi.
Ses paroles, dénuées de malveillance, soulignent évidemment les grandes différences entre la stature impressionnante du bras-droit et l’aspect chétif de son supposé rejeton. Quant à savoir qui est le père… Si la jeune guerrière l’a déjà croisé, elle ne s’en rappelle pas. Elle n’imagine pas une seconde sa future alpha coincée avec un Sekmet, donc il ne peut s’agir que d’un Navnik. Mais qui ? Elle chasse les questions de sa tête en haussant les épaules avec une certaine désinvolture. En lorgnant un point sur la gauche de la femelle, Cersei remarque un corps. C’est sa sœur qui, d’ailleurs, lui destine de grands signes ; notamment celui d’une mort imminente. Elle plisse le front et les cils, cherchant à comprendre. Sa jumelle désigne la louve sans nom, puis glisse une griffe sous sa gorge d’un air très théâtral. La guerrière en déduit donc que la louve est bel et bien la descendance de son bras-droit admiré. Comme quoi... Elle esquisse un sourire amical. La fille d’une personne comme Finwë ne peut pas être faible. C’est peut-être simplement un genre qu’elle se donne, dissimulant à l’intérieur une panthère féroce.
— Tu te joins à nous, donc ? Si tu as besoin d’un partenaire pour te refaire une santé sur le parcours d’entraînement, je suis disponible assez souvent.
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Ven 14 Déc - 13:50
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Lenwë & Cersei
La louve sembla réfléchir quelques instants à ce que venait de lui dire Lenwë. Elle leva finalement un regard interrogateur vers elle. «Ta mère ? Finwë ? Vous vous ressemblez un peu. Enfin… Vaguement. Autant que peuvent se ressembler une brindille et un chêne, quoi. Lenwë acquiesça d'un mouvement de la tête, affichant cependant une moue perplexe à la dernière remarque de l'autre guerrière. Malgré le fait que celle-ci la vexe, elle devait bien avouer que Cersei ne manquait pas d'honnêteté, bien que celle-ci soit aux limites de l'insolence. -Tu te joins à nous, donc ? Si tu as besoin d’un partenaire pour te refaire une santé sur le parcours d’entraînement, je suis disponible assez souvent., reprit Cersei. Les oreilles de la louve argentée pivotèrent, se plaçant légèrement en arrière. Elle n'appréciait pas les manières de la jeune louve. Cependant, sa mère lui vouait une confiance et une admiration dont elle était jalouse, même si elle n'oserait jamais le montrer, et elle lui avait conseillé d'aller à la rencontre de la guerrière et de faire connaissance avec elle. Ce qu'elle ne lui avait pas dit, c'était que Cersei lui ferait ce genre de remarques. Elle était la fille de son bras-droit et pourtant la louve grise ne semblait pas s'en soucier. Par manque de respect ? Ou par ignorance ? Lenwë ne le savait pas, mais elle comprit que c'était probablement pour cela que Finwë aimait la guerrière. Elle ne se parait pas de fausses apparences, de fausses manières. Et au final, c'était ce qui la rendait respectable. Car elle avait sa place au sein de la meute en tant que tel. Le sourire de Lenwë refit surface, tandis qu'elle se détendait de nouveau. -Je suis peut-être une brindille mais je n'en suis qu'une cible plus difficile à atteindre. Tu te rendras vite compte que la force brute n'est pas ce qui fait le guerrier., rétorqua-t-elle avec un regard moqueur. Quand aux raisons de mon retour ici ... je me suis rendu compte que l'on abandonne pas sa famille. Ma place est auprès de ma mère et de notre meute. Lenwë se tut, ne voulant en dévoiler plus sur le passé qu'elle souhaitait désormais enterrer. Sa nouvelle vie venait de commencer, elle n se laisserait pas abattre par ses mois d'errance qui lui semblaient déjà bien loin. -J'accepte ta proposition., reprit-elle. Après tout, un petit entraînement de temps en temps avec la jeune guerrière ne pourrait lui être que bénéfique. Elle faisait peine à voir pour une Hiver et fille de haut gradé. Elle ne décevrait pas ses parents et se surpasserait. Kheryel et Finwë seraient fiers d'elle. -Je te préviens cependant. Je ne me laisserai pas battre si facilement. Alors le jour où l'on s'entraînera ensemble, prépare-toi bien., lança Lenwë. Coupant court au sujet de son manque d'entraînement, la grande louve secoua la tête. Elle piétina des membres antérieurs pour les dégourdir, avant de s'immobiliser de nouveau. -On m'a dit que tu étais née chez les Navnik peu après mon départ ?», interrogea-t-elle son interlocutrice. Elle avait posé cette question par simple curiosité, décidant de suivre les conseils de sa mère et d'apprendre à connaître la jeune guerrière.
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Flirter avec les convenances, c’est sa spécialité. Presque un don de la nature, celui d’agacer les autres par ses seules paroles qui sont trop souvent proches de la réalité ; la Navnik n’est pas méchante par essence, mais vraiment très honnête et rarement préoccupée par les sentiments des autres. Égoïste ? À l’évidence. Mais seulement quand ses proches ne sont pas concernés, néanmoins. Il y a d’ailleurs trois catégories d’individus : ceux qui n’acceptent pas ses revendications, la regardent avec dégoût et montrent tout ce que leur cœur sale contient ; ceux qui acceptent docilement ses « médisances » car ils n’ont pas une personnalité assez affirmée pour la contredire (sa sœur est logée dans ce coin-là) ; et enfin les derniers, que la jeune guerrière apprécie et reconnaît, ceux qui entrent dans son jeu et la piquent en retour. Ils sont mille fois plus intéressants lorsqu’ils se défendent.
Elle découvre donc avec un plaisir juvénile que sa congénère est membre de la dernière option, chose qui ne l’étonne pas tellement vu sa génitrice. C’est d’abord ce sourire qui perle sur le bout de ses lèvres qui lui met la puce à l’oreille — à ce stade, les autres se sont déjà écrasés au sol ou ont délivré leurs crocs de leur prison de chair. Son cœur sursaute et ses yeux pétillent. Elle comprend qu’elle n’a peut-être pas affaire à n’importe quel idiot de service. C’est rassurant, d’ailleurs. Il en faut bien quelques-uns comme elle pour compenser la bêtise de la poignée de Sekmet qui rôde dans le coin. Le bout de sa queue frémit et chatouille son antérieur droit. Elle montre des signes d’une curiosité sûrement mal placée.
Sa réplique lui arrache un sourire plus large encore. La force brute ? Cersei n’en abuse que très rarement. Si ses attaques sont effectivement toujours d’une grande violence, c’est essentiellement parce qu’elle n’a pas l’endurance nécessaire pour en porter plusieurs à la suite ; aussi faut-il abattre l’ennemi en une fois sans lui laisser le temps d’agir. Ses gestes sont d’ailleurs généralement motivés par une réflexion concise censée lui donner la maîtrise des événements. La philosophie de Lenwë a du sens. Nul doute que, maintenant qu’elle est rentrée, la louve prendra rapidement du poids et du muscle. Elle a hâte, la Navnik. Elle aime avoir des adversaires à sa mesure pour les entraînements — surtout que Lenwë est une femelle, perdre ou gagner n’a pas autant d’importance que face aux mâles. Elle hoche doucement la tête en réponse aux convictions de la louve ; celles qui disent que sa place est auprès de ses parents, pas ailleurs. Cersei est du même avis. Si tout est voué à disparaître, les liens filiaux quant à eux sont indestructibles. Le croissant sur ses lèvres devient ensuite plus mutin, teinté d’une fierté sourde.
— Je ne ménage jamais personne. Ni mes alliés, ni mes ennemis. Question de respect.
C’est la plus pure vérité. Une devise enseignée par son père, d’ailleurs, lui-même très attaché à l’idée qu’un guerrier ne peut pas vivre en recevant des traitements de faveurs. Il doit naître, vivre et mourir durement. Au combat, si possible.
— Et j’ai effectivement eu l’honneur de naître dans la meute, oui. Mon père est Penumbra, un guerrier, et ma mère Opale. Elle s’occupe de chasser ; tu as dû les croiser à quelques occasions. Ils ne sont pas très bavards.
Sa queue balaie tranquillement la terre à ses pieds. Parler de ses parents est une chose qu’elle apprécie faire, même si les occasions sont plutôt rares. Ils sont ses dieux, ses rois et ses guides. Probablement comme Finwë l’est pour Lenwë. Elle fixe un moment par-dessus l’épaule de la louve. Sa sœur est toujours là, en retrait et visiblement angoissée. Elle la désigne d’un mouvement du museau.
— On m’a donné une jumelle aussi. Difficile d’y croire, hein ? On ne se ressemble pas du tout.
Elle se marre tout bas, faisant les gros yeux à Amber qui détale à pas vifs, les oreilles plaquées sur le crâne et l’air paniquée. Cersei secoue la tête doucement en signe de désapprobation et soupire.
— Elle est timide, excuse-la. Elle est plutôt gentille sinon. Elle s’occupe bien des louveteaux aussi. Et tient très chaud en hiver, ce qui est une qualité essentielle je trouve.
La Navnik hausse les épaules avec une certaine nonchalance. Elle n’a plus autant communiqué avec une jeune de son âge depuis longtemps.
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Dim 16 Déc - 23:37
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Lenwë & Cersei
Lenwë observait avec curiosité l'impatience et l'excitation qui semblaient se battre sur le faciès de Cersei lorsque celle-ci reprit la parole. «Je ne ménage jamais personne. Ni mes alliés, ni mes ennemis. Question de respect. Et j’ai effectivement eu l’honneur de naître dans la meute, oui. Mon père est Penumbra, un guerrier, et ma mère Opale. Elle s’occupe de chasser ; tu as dû les croiser à quelques occasions. Ils ne sont pas très bavards., exposa-t-elle. Lenwë réfléchit rapidement. Petite, elle préférait rester seule avec son imagination plutôt que de bavarder avec les membres de la meute. Et depuis son retour elle n'avait pas encore eu l'occasion d'avoir une véritable conversation avec autre que sa mère. Penumbra et Opale ne lui disaient absolument rien, mais elle retint leurs noms dans le cas d'une éventuelle rencontre future. Elle recentra son attention sur Cersei, qui désignait du museau un point derrière elle. Lenwë se retourna pour suivre son mouvement et vit une louve qui s'éclipsait d'un air paniqué. -On m’a donné une jumelle aussi. Difficile d’y croire, hein ? On ne se ressemble pas du tout., expliqua Cersei. Elle est timide, excuse-la. Elle est plutôt gentille sinon. Elle s’occupe bien des louveteaux aussi. Et tient très chaud en hiver, ce qui est une qualité essentielle je trouve. Lenwë lui fit de nouveau face et hocha la tête d'un air compréhensif. Le comportement de sa sœur, bien qu'étrange, ne lui posait aucun problème. Cependant ce qui étonnait plus la louve argentée c'était le changement d'attitude de sa congénère. Elle semblait distinguer une pointe d'attendrissement dans la voix de l'autre guerrière lorsqu'elle parlait de sa famille, et surtout une loyauté sans faille à leur égard. La jeune Inkyva commençait à comprendre de mieux en mieux pourquoi Finwë avait voulu qu'elle la rencontre. Derrière son air parfois insolent et son regard acéré, Cersei dissimulait une nature plus calme et surtout attentionnée. C'était probablement ce qui avait plu au bras-droit et l'avait poussée à accorder autant d'importance à la guerrière. Les loups comme Cersei étaient de bons alliés et des éléments qui devenaient vite indispensables à la cohésion d'une meute. -Tu as déjà choisi ton grade ?, s'enquit cette dernière. Lenwë approuva. -J'ai décidé de suivre la voie des guerriers, tout comme mon père., avoua-t-elle. Je sais que je fais pour l'instant une bien piètre guerrière mais je compte bien m'améliorer et protéger les Inkyva au prix de ma vie s'il le faut. Elle adressa un nouveau sourire à Cersei. -J'espère que je pourrais apprendre quelques techniques lors de nos entraînements. La vie de solitaire n'était pas très passionnante et j'ai peur d'être une adversaire assez médiocre. Pour le moment.» Une étincelle de défi traversa le regard d'acier de la louve. Elle avait hâte de s'y mettre.
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Elle se maîtrisait généralement bien, Cersei. Généralement. Les choses étaient moins aisées face à des loups de sa génération, qui avaient ce je-ne-sais-quoi d’enivrant. La raison de son intérêt sincère lui échappait, bien sûr, mais les faits voulaient que la jeune guerrière prêtât une attention toute particulière à sa congénère. Elle lui sourit avec une patience toute mesurée ; un sourire qui prit de grandes proportions quand Lenwë avoua son désir de devenir un soldat également. Elle hocha la tête avec compréhension. Elle pouvait sentir la puissance de sa volonté et de son caractère sous ce corps plutôt chétif — voilà, maintenant les gènes de Finwë étaient visibles.
— La force et l’endurance se travaillent au jour le jour. On a quelques très bons éléments dans la meute. Je te les présenterai pour que tu puisses multiplier les partenaires et rattraper ton retard. Mais l’essentiel n’est pas là. C’est important, bien sûr, mais le principal c’est que tu apprennes à te sentir chez toi avec nous. Tu es de retour auprès de ta famille, désormais.
Dans ses yeux résidaient une lumière chaleureuse et rassurante. Ses paroles demeuraient un peu maladroites et Cersei peinait à lui transmettre ce qu’elle voulait vraiment dire : que Lenwë pouvait compter sur eux, et qu’ils compteraient sur elle. Elle était convaincue que les choses se feraient naturellement.
— Je suis sûre que tu caches aussi bien ton jeu que ta mère, en plus. Elle ne paraît pas comme ça, mais c’est une force de la nature. Elle a dû te le transmettre. Tu n’auras aucun mal à te former ici, les gens sont raisonnablement patients.
Elle hésita un peu, pensive. Elle décréta que c’était une bonne idée et se releva lentement, d’un mouvement leste et gracile.
— Viens, je vais te présenter les autres guerriers ! Quand tu te sentiras prête, on pourra te donner un camarade pour les rondes. On les fait toujours par deux, au cas où. Il n’y a pas meilleur entraînement que le terrain.
Elle lui accorda un sourire encourageant et vif, empreint d’une certaine joie. Elle aimait bien ça, manifestement, traîner un peu partout les nouveaux membres. Elle ne le savait pas jusqu’à aujourd’hui, mais son ignorance était désormais corrigée. Elle précéda la grande femelle aux yeux argentés et se glissa dans la jungle pour rejoindre le camp. Une fois sur place, l’Ombre désigna les têtes connues qui partageaient son quotidien. Elle les nomma, les décrivit soigneusement -détaillant leurs qualités, leurs défauts et même quelques anecdotes amusantes-. Quand on les abordait pour leur rendre les salutations d’usage, Cersei introduisait Lenwë sans jamais souligner son statut de fille du bras-droit. Non. Elle la qualifiait de « nouvelle camarade » avec entrain. Les guerriers pouvaient être un peu bourrus et durs envers les enfants de gradés, estimant qu’ils avaient tous ce côté précieux qui agaçait. Aussi préféra-t-elle laisser à la jolie femelle le soin de le faire elle-même si le cœur lui en disait, ou partager le « secret » avec elle seule jusqu’à ce que le lien familial soit annoncé officiellement.
L’après-midi maintenant bien avancée, la jeune guerrière prit congé de la compagnie de Lenwë pour rejoindre son partenaire du jour ; une ronde l’attendait. Elle lui promit cependant de revenir rapidement vers elle pour les entraînements.