Le groupe se dirigeait vers l'un des camps des Hommes à pas silencieux. Torak fixait les faibles lueurs qui se dessinaient à l'horizon avec une certaine appréhension. Pandora avait été capturé par des humains. Sa mère aussi. Cependant cette dernière semblait ne pas s'en soucier tandis qu'elle marchait devant d'un pas sûr. Ou alors elle ne le montrait pas. S'arrachant à ses doutes la jeune sentinelle accéléra le pas pour se retrouver aux côtés du troisième membre de cette expédition. «N'aie pas peur, je suis là pour veiller à ce qu'il ne vous arrive rien., murmura-t-il. Il ne reçut un guise de réponse qu'un regard moqueur de Cersei et un autre empli de reproches de sa mère. Torak plaqua ses oreilles sur son crâne et se plaça de nouveau à l'arrière, traînant désormais des pattes. A quoi bon tenter quoi que ce soit avec Midona aussi proche. Il ne tenais pas à agacer sa mère, surtout dans une mission aussi périlleuse. Prenant de nouveau conscience de son devoir, le mâle reprit son sérieux et sa vigilance. Bientôt ils atteignirent leur but et c'est avec étonnement qu'ils se rendirent compte que le camp était presque désert. Midona désigna une tanière de peau non loin. Leur destination, celle qui contenait d'après les dires de certaines sources des choses plus ou moins intéressantes comme de la nourriture ou des plantes dont pourraient se servir leurs guérisseurs. Ils n'avaient pas de temps à perdre. Ils devaient profiter de cette occasion pour piller un maximum de choses avant que les occupants du camp ne viennent par là. Et c'était pour cela que Torak avait accompagné les deux guerrières. -Un grognement pour une menace qui s'approche, un aboiement pour un danger imminent.», répéta-t-il aux deux louves dans un murmure, se remémorant à la fois les codes qu'ils avaient établis en cas de nécessité. La sentinelle prit place sur une pierre qui lui donna un peu de hauteur, se plaqua cependant un maximum sur la roche froide pour ne pas se faire repérer avec son pelage immaculé dans la nuit noire. Il observa Midona et Cersei qui se dirigeaient en rampant vers la tanière de peau avant d'y pénétrer en toute discrétion. Dès qu'elles furent à l'intérieur, Torak balaya systématiquement le camp d'un regard acéré, prêt à gronder au moindre mouvement suspect.
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Mar 4 Déc - 19:15
Keep an eye on each other 26 ϰ 9 ϰ 7 — Torak & Midona.
L’organe palpitant de Cersei rampe et gueule sous ses côtes. Il est troublé, il est ému. Si personne ne peut comprendre pour quelles raisons la jeune guerrière est soudainement si heureuse, la concernée ne peut pas se tromper sur son propre compte : c’est son ego qui est mille fois alimenté par toutes les missions qu’on lui confie depuis quelques jours. Elles tombent soudainement, sans que la Navnik n’ait à réellement se porter volontaire — Finwë la désigne automatiquement pour ces quêtes dangereuses. Ça lui plaît. Ça la rend plus importante, plus proche des puissants. Son père aussi a remarqué ce manège et a tenté de lui arracher les vers du nez pour savoir par quels procédés l’Ombre était parvenue à s’immiscer dans les bonnes grâces des gradés. Bien sûr, plus mutique qu’une tombe, Cersei s’est cachée derrière des sarcasmes. Pas question de trahir le secret de son alpha désignée.
Non, vraiment, la môme est très honorée par toutes ces attentions soudaines. Le seul problème dont elle peut se plaindre est éventuellement la louve acariâtre et arrogante avec laquelle Cersei se retrouve coincée à chaque fois. Midona, une Sekmet. Si son apparence a, dans un premier temps, suscité l’admiration chez la guerrière moins aguerrie, son esprit quant à lui l’a rapidement mise en de très mauvaises dispositions. Elle n’est pas dure comme l’est son père, loin de là. Elle est tout simplement méchante. À croire que c’est inné chez tout Sekmet qui se vaut ! Par chance, Torak est là. Pas que la jeune louve lui reconnaisse une quelconque utilité, hein. Simplement, Midona semble assez occupée à le rabrouer pour oublier son existence ; et ça lui convient très bien.
Ils débarquent finalement à l’orée du campement. Naturellement, Cersei étend ses sens affûtés et part à la recherche du plus petit son alarmant. Pour le moment, ils ont l’air en sécurité. Un Humain malmène le sol avec ses gros pieds peu discrets mais il est loin. Trop pour les voir. Les lumières vacillent dans la nuit — c’est étrange, ça paraît similaire à de minuscules feux de forêt, sauf que c’est quasiment immobile. Comme contenu par une force imaginaire. Très intriguée, la Navnik sursaute légèrement en sentant l’odeur du mâle envahir soudainement son espace privé. Elle lui lance un regard en biais, l’écoute parler d’une oreille peu concernée avant de lui décocher une œillade purement moqueuse. À choisir entre placer sa survie entre les pattes de Torak et celle de sa mère, Cersei préfère encore la foutre dans celle de Grincheuse. Pourtant, en remarquant l’amertume dans la prunelle de Midona, l’Ombre sent son cœur s’agiter ; et pour cause, la seconde d’après, toute humeur exaltée disparaît du visage du gamin. Il devient tout terne et se case à la fin du convoi exceptionnel. Peinée mais fidèle à sa nature, la Navnik poursuit sa route en se concentrant. Elle écoute les instructions, lovée dans les ombres. Elle se sent à sa place, dans l’obscurité ; même si le côté continuel se révèle souvent angoissant. Ses yeux suivent les flammes mouvantes et la provenance des différents bruits qui froissent le silence. Tout paraît si calme... Juste avant que le mâle ne commence à bouger pour prendre place sur son caillou, Cersei profite d’une seconde d’inattention de la mère pour caresser la joue de Torak du bout de la queue. Elle lui lance un regard malicieux et mime « On compte sur toi » des lèvres, s’assurant de ne produire aucun son pour que la génitrice mal baisée ne se retourne pas. Un sourire goguenard étire vivement la bouche de la guerrière avant que l’urgence ne se rappelle à elle et ne le chasse aussi rapidement. Elle laisse le Sekmet se placer sur son piédestal et s’engouffre tel un fantôme dans le sillage de sa congénère. Le ventre à terre et l’allure prudente, presque prédatrice, la môme d’Argent se déplace en silence. Ses coussinets ne produisent aucun son et seul son souffle — transformé en nuages de buée — signale sa présence de temps en temps. Elle le retient le plus souvent possible, soucieuse de ne créer aucun indice pouvant trahir leur présence.
Elle préfère demeurer dans le dos de la guerrière plus expérimentée, assurant ses arrières pendant que celle-là libère la voie devant. Elles serpentent jusqu’à finalement atteindre une tanière de peau spéciale dont s’échappent des relents âcres et rebutants. C’est très fort et prenant. Cersei plisse le nez et les yeux, n’appréciant guère ces relents étranges.
Dernière édition par Cersei le Ven 14 Déc - 15:12, édité 3 fois
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Sam 8 Déc - 17:57
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Midona & Torak & Cersei
Midona avançait d'un pas rapide, mais elle savait que les deux plus jeunes la suivaient. Et peut-être qu'ils seraient ainsi assez essoufflés pour se concentrer sur leur tâche au lieu de parler. La louve d'ébène n'aimait pas Cersei. Pourtant, elle ne la connaissait pas tant que cela, non. Mais Cersei tournait autour de son fils. Et Cersei était une ancienne Navnik. C'était tout ce qu'elle avait besoin de savoir pour refuser que Torak se rapproche d'elle. Et pourtant elle continuait de capter un regard, un mouvement de la sentinelle envers la jeune femelle, ce qui avait le don de l'agacer profondément. Si Torak n'était plus un louveteau, elle restait protectrice à l'égard de son petit. Et il avait beau servir la meute avec honneur, il n'était franchement pas aussi doué dans le relationnel. Il tentait de charmer une Navnik, l'un de ses amis en était un également ... Midona se demanda si il avait écouté ce qu'elle leur avait dit, à Sokka et lui, sur cette meute lorsqu'ils étaient petits. Lorsqu'ils arrivèrent près du camp humain, la tension s'accentua et les loups s'arrêtèrent non loin pour faire un dernier point avant de se lancer dans cette mission périlleuse. «Un grognement pour une menace qui s'approche, un aboiement pour un danger imminent., récita Torak. La guerrière d'ébène approuva avant de se lancer vers le camp. Juste avant cependant, elle remarqua le petit manège de Cersei et lança un regard noir à la jeune louve, qui l'ignora, ce qui n'eut pour conséquence que d'agacer encore plus Midona. Elle réglerait ce problème au camp. Les deux louves avancèrent parmi les tanières de peau dans le silence le plus complet. Si il ne s'agissait pas du camp dans lequel avait été détenue Midona, il y ressemblait en tous points et la louve se hâta de chasser ces sombres souvenirs de son esprit pour se concentrer de nouveau. L'obscurité qui y régnait donnait un endroit rassurant à l'endroit. Les Hommes ne les verraient pas tant qu'elles resteraient dans l'ombre. Quand aux chiens, la guerrière n'en voyait ni n'en sentait pour le moment. Faisant confiance à son fils qui veillait sur les environs, la louve se détendit quelque peu et finit par repérer la tanière qui les intéressait. L'odeur entêtante des plantes s'y élevait, de même que celle de la nourriture. Midona se glissa à l'intérieur, effleurant du pelage l'ouverture qui frémit sur son passage. Elle entendit Cersei qui l'imitait juste derrière elle. Laissant l'autre se débrouiller maintenant que le plus gros danger était passé, Midona se dirigea vers une caisse dont elle commença à explorer le contenu, bousculant les objets divers et variés du museau. Elle renifla le fond de la caisse et, n'y trouvant rien d'intéressant, se dirigea vers le tas de choses inutiles suivant. Elle lança un regard dédaigneux à Cersei, qui semblait avoir plus de succès qu'elle dans ses recherches. La louve noire se dirigea de nouveau vers la sortie. Elle s'extirpa de la tanière de peau sans se soucier de sa discrétion. Soudain, un aboiement résonna depuis la colline. Une douleur lui traversa l'épaule lorsqu'une grosse pierre la frappa. La louve fit volte-face pour lâcher immédiatement un grognement de douleur. Elle ne pouvait plus bouger la patte avant-droite. Cependant elle ignora la douleur et fit face à l'Homme qui se tenait non loin, une autre pierre dans la main. La louve retroussa ses babines pour révéler ses formidables rangées de crocs luisants à la lueur de la lumière que tenait l'humain. -Un humain !», aboya-t-elle vers la tanière de peau où se trouvait encore Cersei. Elle esquiva d'un bond la seconde pierre, ce qui lui arracha un nouveau cri de douleur à l’atterrissage. Elle maudit Torak de l'avoir avertie au dernier moment tandis qu'elle reculait à pas lents. Elle avait une patte blessée et une seule option cependant: fuir le plus vite possible avant que l'Homme ne donne l'alerte.
Tandis que l'ennui gagnait Torak, resté seul sur sa colline, il songea pour la dixième fois depuis ces dernières minutes au dernier geste de Cersei. Sa queue qui le frôlait délicatement, lui procurant une caresse étrange qui l'avait figé sur place pendant quelques instants. Est-ce que ça voulait dire ... qu'il avait une chance ? Est-ce qu'elle l'aimait ? A vrai dire il n'en savait rien. Jusqu'à aujourd'hui toutes les femelles l'avaient rejeté alors il ne savait comment faire face à ce sentiment nouveau. Il leva les yeux au ciel, observant les étoiles en lâchant un soupir de bien-être. Il avait peut-être trouvé l'amour aujourd'hui ! Cette pensée le rendait fou. Le mâle ferma les yeux, ses paupières recouvrant ses pupilles ambrées. Il huma longuement les odeurs que lui apportait la brise. Les plaines tout autour, sa mère, la sublime Cersei, l'humain. Il fallut quelques instants pour que la sentinelle se rende compte de la chose. L'humain ? Il ouvrit soudainement les yeux et se redressa d'un bond. Là, tout près de la tanière de peau où étaient entrées les guerrières, un Homme s'avançait avec un faisceau lumineux. Il se baissa pour ramasser quelque chose, et Torak sortit de sa torpeur. Plus le temps de grogner, il allait devoir passer immédiatement à l'avertissement supérieur. La sentinelle lâcha un aboiement puissant que le vent porta aux oreilles des deux louves ... mais trop tard. Il entendit un glapissement de douleur qu'il reconnut. «Midona ..., murmura-t-il. Sans plus attendre, le loup immaculé s'élança dans la pente à toute allure. Il parcourut la distance qui le séparait du camp en quelques instants, à larges foulées bondissantes. Il s'interposa entre l'Homme et sa mère malgré le grondement de désapprobation que lâcha cette dernière. -Tu es blessée, va-t-en !, lui lança-t-il. Il avait remarqué la posture anormale de la patte de la louve d'ébène en arrivant. -On s'en charge avec Cersei. Torak se plaça en posture de combat. Sa fourrure s'épaissit, ébouriffée sur son échine et ses crocs se dévoilèrent. Malgré la peur qui lui tordait les entrailles, le mâle était prêt à se battre. Il échangea un regard entendu avec Cersei, qui venait d'apparaître à ses côtés, tandis que Midona avait récupéré la trouvaille de la louve grise et remontait la colline en boitant. -J'espère que tu es aussi efficace dans un vrai combat que pendant nos entraînements !», taquina-t-il la jeune guerrière. Puis, sans laisser plus de temps à l'Homme d'aggraver la situation, Torak se jeta sur lui et planta ses crocs dans l'un de ses membres postérieurs. Il tira en arrière, secouant violemment la tête pour déchirer la chair qu'il tenait entre ses puissantes mâchoires. L'Homme hurla à en réveiller toute la plaine. Ils devaient agir vite ou alors d'autres viendraient.
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Dim 9 Déc - 0:45
Elle avance dans le noir, et il faut reconnaître que son cœur est plongé dans la pénombre la plus totale, lui aussi. Il n’arrive pas à se calmer depuis qu’elles ont largué Torak plus haut. Ses battements frénétiques balancent des litres de sang qui galope dans ses veines et répandent un peu plus les doutes qui s’amoncellent ; on en retrouve bientôt de l’aorte jusqu’aux artérioles. Il y a des questions qui s’entassent sans aucune réponse pour les gommer de son esprit dérangé — Pourquoi avoir éprouvé le besoin de le consoler ? Ça n’a pas de sens. Pas pour elle, du moins. Pour quelqu’un de gentil naturellement, peut-être… Mais Cersei n’aime pas les faibles. Et, en dévoilant ce visage si déçu, si pénétré par le mépris de sa mère, Torak s’est montré faible. Il a reconnu sans un mot dépendre de l’appréciation d’autrui pour évoluer et avancer, chose qu’une personne comme la Navnik ne peut pas tolérer.
Elle retient difficilement un soupir, chassant ses vaines pensées pour reporter toute son attention chimérique sur leur progression. Midona paraît se détendre à mesure que le cortège dépasse les tanières dressées vers le ciel, ce qui ne rassure pas du tout la plus jeune. Est-ce vraiment professionnel de baisser sa garde si facilement ? Torak est seul, là-haut. Il ne peut évidemment pas couvrir chaque porte en peau, encore moins si celle-là s’ouvre brusquement à côté d’elles. Lèvres plissées, les sens étirés en longs fils de soie hyper sensibles, la jeune louve se sent troublée. Elle n’a pas l’impression d’être dans sa peau, comme en temps normal. Des petites griffes minuscules la taraudent : celles de l’anxiété. La mission est d’une grande importance, malgré la petitesse de leur groupe. Si tout capote ? Si tout échoue ? Finwë sera déçue, pas vrai ?
Elle plisse les yeux et s’engouffre dans la plus grande tente. L’odeur de la nourriture avariée se mélange à celle qui est crue et celle qui est déjà cuite. C’est âcre et agressif. Le museau renfrogné, Cersei avance prudemment entre les caisses en veillant à ne rien écraser. Son odorat rendu inutilisable par le bouquet de parfums entêtants, elle se résout à fouiller au hasard. Elle soulève quelques couvercles et regarde avec intérêt les petites mottes de végétation qui pendouillent au bout d’une ficelle, accrochées à des poutres en bois. Elle monte sur les contenants avec une agilité relative, un peu maladroite sur les boîtes instables. Elle prend le risque de les dénoncer si jamais tout se renverse, mais c’est nécessaire. Après tout, ces herbes-là sont peut-être bonnes à employer pour les guérisseurs. Elle décroche soigneusement trois petits ensembles de plantes et redescend de son piédestal. Un coup d’œil jeté sur sa congénère lui indique que celle-là n’est pas bien gâtée ce soir et que, d’une façon ou d’une autre, la plus jeune a « gagné » — Elle l’observe qui émerge de la tanière, presque indolente. Elle s’apprête à reprendre ses recherches (plus patiente que Midona, visiblement) quand un aboiement résonne et lui glace le sang. Elle se fige sur place. Plutôt que de penser à la seconde guerrière tout juste arrachée à la sécurité de l’ombre, Cersei pense à Torak. Ce n’est pas le moment, non. Mais elle ne peut pas s’empêcher de se demander si, lui, est hors de portée des Humains. Elle entend tour à tour le gémissement plaintif puis la mise en garde. Elle se met alors à réfléchir à toute vitesse. Les tanières en peau sont raisonnablement malléables. Elle se glisse alors sous la toile, loin de l’entrée, et émerge de sa planque. Elle reste soigneusement dissimulée dans les ombres, demeurant dans le dos de l’Homme dressé sur ses deux jambes. Ça lui rappelle son combat contre l’ours, aux côtés du bras-droit. Ça lui arrache même un sourire canaille ; voilà ce qu’il lui suffisait de faire : prendre les jambes, l’obliger à chuter et l’égorger. Les Humains sont moins puissants que les ours. Cependant, l’esprit de meute lui murmure qu’il faut avant tout mettre Midona en sécurité. Les pierres qui fondent sur elle la blessent, et, si Cersei n’éprouve que beaucoup de dédain à son égard, ce n’est pas pour autant que ça lui plaît.
Elle félicite l’intervention de Torak qui débarque à point nommé — à défaut de les avoir prévenues à temps — et profite qu’il captive le Bipède pour attaquer… Ou essayer, du moins. Elle est malheureusement signalée par un autre Humain, logé dans son dos mais si minuscule qu’il ne paraît pas être un danger. Le gamin campé sur deux pieds tremblants aboie quelque chose dans sa langue étrange et son congénère tourne la tête vers elle. Débusquée, Cersei émerge de sa cachette et rejoint en quelques foulées le mâle. Ils forment un rang serré pour protéger la louve à laquelle la Navnik balance les plantes en les poussant de la patte vers l’arrière. La mère désormais loin avec leur butin, elle se pare d’un grand sourire plein d’une sourde violence en dévisageant tour à tour les deux Humains. Le plus âgé adresse des mouvements au plus petit qui, sans demander son reste, se dépêche de décamper… Probablement pour alerter d’autres individus mûrs. La guerrière émet son plus rauque et son plus beau grognement ; elle l’a volé à son père et semble beaucoup trop petite — trop féminine, aussi, sûrement — pour vomir un son aussi guttural et menaçant. Son poil se gonfle et ses crocs se dévoilent. Elle croise le regard de l’Humain. Elle sent l’odeur de sa peur. Elle la sent même si fort que ça rappelle la brute logée au fond de ses entrailles. C’est ce qui, si souvent dans les yeux de sa sœur, la pousse à user de la force. La faiblesse.
— Tu ne vas pas être déçu., que la louve ronronne en lui décochant une œillade presque sensuelle.
Non pas que lui, là, à ce moment précis, l’excite. Non, c’est le compte à rebours avant la grande guerre qui lui retourne le cœur et les poumons. Elle le laisse prendre les devants. C’est un mâle et il est plus endurant ; Cersei peut frapper fort, mais il faut surtout frapper bien. Elle patiente péniblement en rongeant son frein, quêtant l’occasion idéale — qui ne tarde pas à se présenter. Torak se décale légèrement sur la gauche, le membre blessé toujours coincé dans la gueule. La Navnik en profite pour se couler jusqu’à eux quelques foulées rapides et mord profondément l’entrejambe du Bipède. Pourquoi ? Parce que s’il y a une chose dont l’Ombre est absolument persuadée, c’est que l’appareil reproducteur des mâles est toujours casé entre les pattes postérieures. Pourquoi les choses seraient différentes pour les Humains ? Celui coincé entre ses crocs lâche d’ailleurs un hurlement capable de réveiller les morts. Elle augmente la pression sur l’organe étrange qu’elle peut sentir entre ses mâchoires avant de l’arracher d’un mouvement sec de la tête. L’Homme tombe raide sur le sol, les yeux révulsés de douleur et la bouche tordue. Elle crache violemment son trophée et le sang accumulé dans sa gueule.
Elle darde ensuite ses deux billes dans celles de Torak, lui décochant un sourire moqueur pour marquer sa supériorité ; celui-là, c’est elle qui l’a tué. Autant dire qu’il a perdu. Pourtant, son expression fane presque aussitôt née — un objet est passé brièvement dans son champ de vision. Une ombre et un autre élément brillant, probablement métallique. Elle a tout juste le temps de bousculer violemment le mâle et de l’entraîner dans une roulade très peu contrôlée qu’un second Humain déboule, armé d’un bâton argenté. Il commence à l’agiter dans tous les sens.
— Celui-là est pour toi. Ne rate pas ton coup.
Elle lui signale d’un coup de queue de se disperser pour ne pas la gêner. C’est à son tour de jouer les cibles pendant que l’autre cherche une ouverture digne de ce nom. Elle grogne, tournant autour de l’Humain pour l’exciter. Elle mime même de s’approcher, claque les mâchoires tout près de lui avant d’esquiver le tuyau en métal d’un bond en arrière. Elle semble presque danser, entraînant avec elle — contre son gré, naturellement — son ennemi. Elle gronde et vocifère, roule sur le côté pour éviter un énième coup mal mené, se plaque au sol et sent l’air vibrer au-dessus de sa tête quand il la frôle. Elle pousse un ricanement et nargue la faiblesse évidente de sa race inférieure. Ses yeux sont brillants. Enfin, quand Cersei juge que la blague a assez duré et que l’Homme est assez essoufflé pour que ses coups ne soient plus aussi réguliers, ni aussi puissants, elle concentre sa puissance dans ses pattes postérieures. Elle relâche toute son énergie dans un bond fulgurant qui renverse le Bipède. Ses crocs se referment sur le bras tenant la barre de fer, préservant le mâle censé l’achever des blessures potentielles.
Déjà, cependant, la Navnik entend des cris venir dans leur direction. Elle perd en concentration, ce qui laisse le temps à l’Homme de saisir son arme de sa seconde main et de lui asséner un coup sur l’épaule. Cersei retient un jappement et referme simplement un peu plus sa prise sur le bras. L’eau rouge éclabousse son pelage.
— Il faut qu’on se barre de là., que la guerrière grommelle avec son os dans la gueule. Ils vont nous rattraper où qu’on aille.
Une fois sûre que l’Homme a été exécuté, l’Ombre désigne de la tête les tentes de peau. Une idée germe dans sa tête.
— On va prendre autant d’avance que possible. Pendant que je les occuperai, il faudra que tu en fasses tomber une sur eux. Pas grave si je suis en-dessous aussi. Fais-le quand même.
Elle appuie volontairement sur le dernier point et mime de se mettre en marche quand son visage se plie d’une moue de douleur. La patte posée sur le sol, une onde se propage le long de son membre et remonte jusqu’à sa colonne vertébrale. Le coup a, semble-t-il, été plus violent que présumé. Elle lâche un soupir. Elle s’oblige à avancer et à presser l’allure, si possible, en s’appuyant un peu sur le mâle. Elle le contraint à se calquer sur son rythme, Cersei en est bien consciente ; et, au fond d’elle-même, elle l’espère assez intelligent pour qu’il se barre sans elle. Elle ne pourra pas se battre contre les Bipèdes de toute façon, c’est évident. Pas dans son état.
Dernière édition par Cersei le Ven 14 Déc - 15:14, édité 3 fois
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Mar 11 Déc - 17:20
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Midona & Torak & Cersei
Midona détestait fuir. Et surtout, elle détestait fuir devant d'autres loups. Pourtant une terreur sans nom s'était saisie d'elle lorsqu'elle avait vu l'humain. Un terreur venue de la cage qu'elle avait occupée dans un camp semblable il y avait peu de temps de cela. Et son instinct avait repris le dessus tandis qu'elle faisait demi-tour et remontait en clopinant la colline. Derrière elle, elle entendit les grondements de Torak et Cersei qui se battaient contre leur ennemi commun. La louve se retourna un instant pour voir l'Homme s'écrouler en hurlant. Puis elle reprit son chemin. Torak était un adulte désormais, il fallait qu'elle se rende à l'évidence qu'il était capable de se débrouiller seul et qu'elle ne pourrait pas le protéger en permanence. Et malgré le fait qu'elle n'apprécie pas Cersei et qu'elle ne lui avouerait en face pour rien au monde, Midona savait que la jeune guerrière était assez compétente dans son rôle. Ce qui ne lui donnait cependant pas le droit pour autant de s'approcher de son fils et de le détourner de ses devoirs comme elle l'avait fait ce soir. Repoussant le sermon pour plus tard, Midona repartit de plus belle, avançant le plus rapidement possible malgré sa patte blessée. Elle parvint à l'endroit d'où les surveillaient Torak juste avant que l'expédition ne dérape. La louve s'abrita dans les fourrés, se plaquant au sol et restant silencieuse dans le cas où les Hommes monteraient jusque là. Elle posa son butin au sol et reprit son souffle, haletante. L'attente se prolongea et Midona commença à s'inquiéter. Que faisaient-ils ? Ils devraient déjà être là ... Cependant un grand bruit dans le camp attira son attention, et elle se redressa d'un bond, grimaçant de douleur, pour voir ce qu'il s'y passait. Les tanières de peau s'écroulaient. De l'une d'entre elle émergea un éclair blanc, et une autre, argenté, courait devant. Midona gronda. A quoi jouaient-ils ? Ils devaient fuir, maintenant ! N'en pouvant plus et voyant les humains s'agglutiner dans le camp, la louve d'ébène poussa un hurlement d'alerte. «Fuyez !», lança-t-elle aux deux jeunes loups. Elle espérait qu'ils l'entendent ...
Torak se démenait pour faire le plus de dégâts possibles, maintenant sa prise sur le membre qui se détachait désormais presque du reste du corps. Lorsqu'il le secoua de nouveau, ils vit Cersei se glisser à ses côtés pour attaquer à son tour. Elle planta ses crocs dans l'entre-pattes du bipède, qui hurla encore plus fort qu'auparavant avant de s'écrouler au sol dans un gargouillis affreux. Torak, qui l'avait lâchait, regardait le corps d'un air consterné avant que Cersei ne crache ... cette chose non loin de ses pattes. Le mâle se recula avec un air de dégoût, refusant catégoriquement que ça touche son beau pelage blanc qui avait pourtant déjà viré au rouge. Il lança un regard hésitant à Cersei, qui se pavanait non loin alors que lui-même ne savait pas du tout comment réagir à ce qui venait de se produire. Soudain, la louve bouscula Torak et tous deux roulèrent au sol. La sentinelle commençait à croire que la guerrière été devenue folle lorsque les cris de l'autre humain l'avertirent du danger. «Celui-là est pour toi. Ne rate pas ton coup., lui lança Cersei. Et sans qu'il ait le temps de réagir elle s'élança vers sa cible. Torak resta planté là dans l'incompréhension la plus totale tandis que Cersei se démenait contre leur ennemi. Ce fut le jappement de douleur de la louve qui le sortit de son état second. Il sursauta et poussa un grondement terrifiant, un instinct étrange le poussant à venger la guerrière qui venait de recevoir un coup. -Il faut qu’on se barre de là. Ils vont nous rattraper où qu’on aille. Torak se jeta aussitôt sur l'Homme. Il saisit le bâton de fer entre ses puissants crocs et tira brusquement pour le lui arracher des pattes, l'empêchant de justesse d'asséner un nouveau coup à la louve. Il envoya l'arme rouler au loin et posa ses pattes puissante sur le thorax de l'humain. Il approcha sa gueule du visage tordu en un rictus de douleur, puis d'une morsure précise et fulgurante, il lui ouvrit la gorge. Il s'éloigna de sa proie qui convulsait au sol tandis que le sang formait une flaque dense sur le sol. -On va prendre autant d’avance que possible. Pendant que je les occuperai, il faudra que tu en fasses tomber une sur eux. Pas grave si je suis en-dessous aussi. Fais-le quand même., expliqua Cersei en désignant une tanière de peau. Le mâle acquiesça, mais alors qu'il allait s'élancer il vit que la louve boitait à son tour. Il la laissa s'appuyer sur lui pour aller plus vite, étonné qu'elle ne proteste pas. Les oreilles du mâle se couchèrent sur son crâne tandis qu'il entendait derrière eux les humains se rapprocher. Ils n'avaient plus beaucoup de temps. Torak les mena derrière la tanière de peau la plus proche et se dirigea vers un buisson en bordure du camp. Là, il désigna l'endroit à Cersei. -Tu n'as qu'à longer le camp jusqu'à la colline. Je me charge d'eux., souffla-t-il. Rapidement, il posa sa truffe sur l'encolure de Cersei avant de faire demi-tour et de s'enfoncer de nouveau dans le camp sans lui laisser le temps de protester. Torak courait à toute allure. Bientôt il émergea du dédales de tanières pour se trouver face au groupe d'humains. Il gronda et fit semblant de les attaquer, s'arrêtant hors de portée de leurs armes. Puis, une fois sûr qu'il avait toute leur attention, il fit volte-face et reprit sa course folle, les humains courant lourdement derrière lui. Torak bondissait avec agilité, savourant la rapidité de son espèce et distançant aisément les bipèdes. Soudain, il dérapa dans la terre lorsqu'un second groupe lui fit face. Lançant un regard sur le côté, il décida de mettre le plan de Cersei à exécution. Il bondit dans une tanière de peau. Le mâle ne perdit pas de temps et se dirigea vers les fils qui semblaient maintenir les tanières debout. Il attendit qu'un nombre important d'Hommes s'engouffrent à l'intérieur pour sectionner les cordes d'une coup de mâchoire sec et se jeta à l'extérieur tandis que la tanière s'affaissait sur ses occupants, dont les grondements étouffés de mécontentement résonnèrent bientôt. Le loup reprit sa course et recommença avec un second groupe. Soudain, le hurlement de Midona le fit s'arrêter. -Fuyez ! Torak ne se le fit pas répéter deux fois. Il s'élança vers la colline, espérant que Cersei avait pris assez d'avance. Il retrouva la louve à mi-chemin et lui offrit son soutien de nouveau. -Allons-y.» Les deux jeunes loups remontèrent en se glissant parmi les fourrés pour se faire les plus discrets possibles. En contrebas, la confusion régnait dans le camp. Ils devaient retrouver Midona et s'en aller d'ici.
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Ven 14 Déc - 15:34
Elle claudique dans l’obscurité, s’appuyant le moins possible sur son congénère. Elle ne veut pas le ralentir. Elle n’a pas envie de le condamner à mourir avec elle, uniquement parce que son côté « tête brûlée » la jette toujours dans la mêlée avoir une prudence très largement écornée. Elle est inconsciente du danger, Cersei. Ou plutôt, son cœur se fout éperdument des risques. Durant les combats il n’y a que ce besoin obstiné de sauver les siens et de les protéger du monde entier. Même en sachant que son petit corps n’est pas taillé pour. La douleur lancinante dans sa patte empoisonne ses veines et parasite ses sens. Elle fait naître des nausées au fond de son ventre à chaque pas et créée des bourdonnements dans ses oreilles qui recouvrent bientôt les cris des Humains. Elle se laisse guider, ayant une pleine confiance en Torak. Elle ne peut pas vraiment faire autrement, regarder en face d’elle lui donne le vertige. Elle est obligée de fixer le sol qui s’étire sous ses pieds et prendre garde à ne pas vaciller. Il lui paraît qu’une heure s’est écoulée lorsqu’ils s’arrêtent et qu’il lui dit quelque chose. Elle lève la tête et lui adresse un regard teinté d’incompréhension, observant successivement le mâle et le buisson. Elle plisse les cils, l’observe qui s’éloigne déjà à grandes foulées. Elle ouvre les lèvres pour l’appeler mais aucun mot ne s’enfuit de sa bouche.
Silencieusement, la Navnik se coule derrière le buisson et suit le chemin imaginaire qui lui permet de remonter doucement la colline. La pente douce est un supplice parce qu’elle exige que Cersei prenne appui sur sa patte invalide pour se hisser plus haut. Elle obtempère, pourtant, et se retourne régulièrement afin de jeter des œillades inquiètes au camp. Des toiles tombent et des hurlements — tantôt colériques, tantôt effrayés — se soulèvent dans l’air chargé d’angoisses sourdes. Elle ne paraît reprendre son souffle qu’au moment où le mâle la rejoint. Ses yeux sont chargés de soulagement et un soupir lui échappe alors qu’elle reprend la marche en s’appuyant plus lourdement sur son épaule.
— Idiot. Son visage se déforme d’une moue boudeuse. J’ai bien cru perdre la seule personne marrante à embêter dans cette foutue meute.
L’aveu lui coûte un peu mais sa tête est trop embrumée par l’adrénaline qui dégringole et la peur tortueuse pour lui faire regretter ses paroles. Elle s’abstient de l’observer pour connaître sa réaction. C’est déjà assez humiliant comme ça. Ils retrouvent rapidement Midona. Dans un silence de morts — pour garder un maximum de discrétion et probablement car ils ressassent tous les événements — l’expédition se met en route pour rentrer. Par souci de préserver sa dignité, Cersei s’éloigne de Torak et marche seule en arrière. Si avoir l’air raisonnablement faible l’ennuie moins avec le mâle, sa mère est une personne face à laquelle la Navnik refuge de plier l’échine. Une fois de retour sur le territoire, la jeune guerrière se laisse accueillir par sa mère qui l’accompagne ensuite chez le guérisseur pour qu’elle se repose.