Les humains apprécient particulièrement les trains dans le coin, je crois. Entre celui abandonné devant la faille où j'ai rencontré ma grande amie Kira et celui-là, ils ont surtout tendance à les laisser pourrir un peu partout dès qu'ils ne marchent plus, on dirai. Ce qui n'est pas tellement étonnant non plus, un monstre d'acier et de verre comme celui-là doit peser un poids totalement indécent, sans compter de le déboîter de ses rails pour le traîner sur le sol, et pour le train que je regarde, le remonter à la surface. Mais pour toutes les batailles que j'ai vu s'enchaîner pour trois bouts de matériaux, je suis presque surpris qu'ils n'aient pas pensé à le désosser un peu plus. Presque. Ca ne doit pas être si simple que ça non plus.
J'ai faim, une espèce de faim sans nom après avoir attendu quelques jours avec ma patte douloureuse pour chasser. Et maintenant qu'elle réagit enfin comme avant, je crève la dalle. Il n'y a rien ici, sauf peut-être quelques rats rachitiques, mais ça fait des heures que je cherche et je n'avais jamais vu ce tunnel avant ça, donc il était hors de question que je l'ignore et passe mon chemin. Et l'intérieur a beau être fascinant, mon ventre crie toujours famine, ce qui est sûrement un bon prétexte à ma très mauvaise humeur. Le genre d'humeur qui justifie des crimes. J'ai senti des loups partout ici, et j'en suis presque à penser qu'ils me suivent. Et même si ils ne le font pas, ils ont sûrement vidé cette région de toutes ses proies, et ça aussi est un excellent prétexte à ma paranoïa décuplée par la faim. Le prochain loup que je croise va devoir faire avec ma colère...
C'est quand on parle du loup qu'on en sent la sale odeur, je songe en humant l'air. En dessous des relents humains, d'huile et de renfermé qui émanent de chaque centimètre carré d'air alentours, il y a bien une odeur de loup, de loup pur, et mon cerveau remplace le mot par "défouloir à ma hargne". J'ai faim, j'ai désespérément faim, et cet abruti se balade sur mon terrain de chasse, et il paiera pour tous les autres, que ça siffle dans mon crâne d'hystérique. Ma langue est invonlontairement passée sur mes babines, et je me suis planqué à côté des rails, en contrebas du quai désert - plus pour très longtemps. Vas-y, approche-toi, on va rire un bon coup. Et t'iras dire à ta meute ce que je pense de vos histoires...
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Avec Rion
Il parcourt le monde depuis déjà quelques années, il a rencontré des loups de tous horizons, il est devenu l'amant, le gardien, mais aussi le confident. Tout cela, il l'a toujours été: fort, sûr de lui et dominant. Il ne le montre pas toujours, il se montre généralement prévoyant et calme, surtout avec ceux qu'il aime. Il y a maintenant quatre années, il a perdu sa famille, le grand loup gris, perdant ainsi sa meute, sa famille et son héritage. Il est le dernier représentant du Ciel et fera tout pour l'atteindre, même si ce n'est que pour le toucher du bout des pattes, son rêve, il le réalisera, il sera là pour refonder sa meute, il retrouvera ceux qui ont de l'importance pour lui.
Ne sachant comment, le vent l'avait mené à fouler le sol d'une ville abandonnée dont il n'avait jamais entendu parlé, il avait d'abord remarqué l'absence de proie sur ce territoire qui ne semblait appartenir à aucune meute.
Il remarqua un train non loin de là, il sembla intéressé et s'y aventura, il regarda l'entrée quelques instants, puis une odeur lui revint à la truffe, il recula par réflexe.
Kiriac allait devoir se battre. Et ce combat, il le gagnerait.
Chaque nuit, lentement un ciel s'éclaircit à chacun de ses pas... 17/17/18
Il est là, hurle ma truffe, il est là, à quelques pauvres mètres de toi, il est là, avec tout son corps si vulnérable à tes crocs, il est là et ça me démange les pattes de jaillir hors de ma cachette. Et ça ne me les démange pas longtemps avant que j'obéisse à l'instinct hors de contrôle qui fait frémir chacun de mes muscles pour sauter sur le quai de nouveau, juste le temps de trouver un point d'appui avant de choisir par où l'attaquer.
Il est indéniablement plus massif que ce que mon esprit tordu a imaginé, mais rien d'impossible à attaquer, et mes yeux n'errent pas bien longtemps sur sa fourrure avant que mes pattes arrière ne réagissent. La gueule grande ouverte, à se refermer sur le premier truc que mes crocs rencontreront, pour peu que ça soit du loup, du loup pur, qui saigne et qui souffre. Vise l'épaule, vise l'oreille, ça hurle dans ma boîte crânienne. Je n'ai pas la force pour le renverser, malgré mon envie hurlante d'essayer de le faire, et le seul but de ma première attaque n'est que de le blesser avant de reculer aussi vite que j'en suis capable, attaquer et fuir, esquiver, ne pas le laisser m'atteindre une seule fois. Aussi optimiste que soit un tel plan de bataille, mais le réalisme n'a jamais été amusant ou motivant me concernant.
Quelle meute, son âge, sa forme physique, c'est les derniers de mes soucis, je veux juste défouler l'hystérie qui s'agite à l'arrière de mon crâne, défouler la frustration d'autant de jours de chasses inutiles et de la faim qui gagne tout contrôle sur ma pensée, et ce sentiment presque oublié que la fin est si proche pour moi, que personne n'ira sauver. Qui voudrai la survie du sale intrus galeux que je suis? Haha, personne, et si ils veulent me voir mourir, je ne me priverais pas de la même chose envers eux. Crevez, crevez tous, pour ce que ça me fera, plus il y aura de vos cadavres sur le sol, plus j'en serais satisfait, enflures.
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Avec Rion
Le sang du gris ne fait qu'un tour. Il fait volte-face juste avant qu'une morsure n'atteigne son cou, il recule vivement et se heurte à un morceau de métal: aucune blessure cependant de ce côté là. Mais déjà que le loup tricolore l'attaque de plus belle, Kiriac passe par en dessous du loup quand celui-ci lui bondit dessus. Il s'aplatit avant de se relever quand le loup tricolore se trouve au dessus de lui, il l'envoie contre la plaque de tôle qu'il avait senti dans son dos un peu plus tôt. Il sent une morsure dans son épaule, peu profonde, il le sait. Le gris se retourne, tente d'attraper quoique se soit avec sa mâchoire puissante, il saisit quelque chose et tire dessus... Certainement un morceau de peau localisée au dessus d'une épaule. L'adversaire et lui, ont certainement le même niveau de force, sauf que l'autre loup est légèrement barge sur les bords... Kiriac lui flanque un bon coup de griffes quand celui-ci revient vers lui, dans un jeu mêlant mouvements entre-mêlés et esquives précises, le gagnant semble plutôt incertain...
Chaque nuit, lentement un ciel s'éclaircit à chacun de ses pas... 17/17/18
Frustration, frustration sans nom en ratant ma première attaque aussi misérablement, et ça doit expliquer mon inattention sur la suivante. Je crois que je n'ai pas exactement compris ce qui vient de se passer quand le sol s'est dérobé sous mes pattes, remplacé par une masse de fourrure et de muscles bandés, et ce n'est pas le choc avec la plaque de métal qui ne m'aide non plus à réaliser. Il résonne dans tous mes os, tout mon corps et je lâche un couinement involontaire en m'écrasant dessus, sonné. Je ne sais pas par quel miracle mon instinct a réagi plus vite que mon intellect - en même temps, me concernant, ça n'est pas comme si c'était spécialement rare - pour m'agripper au premier bout de chair qui passe à ma portée. L'épaule, je comprends, juste avant de regagner contact avec la terre ferme et le monde autour de moi, et de lâcher prise pour bondir aussi loin que possible. Non sans y gagner moi-même une blessure, à peu de choses près au même endroit que lui - jolie symétrie sanglante.
Oh, mon grand, tu ne t'en tireras pas comme ça! Et l'adrénaline qui coule à grands flots dans mes veines quand je repars à l'assaut, essoufflé par le choc mais trop excité pour pauser deux secondes pour respirer. A peine refroidi par la belle griffure qui manque tout juste de m'arracher un bon bout d'oreille au passage - l'occasion est trop belle, et mes mâchoires réagissent plus vite que le reste quand je me jette en avant pour attraper la patte qui se rétracte devant moi, non sans y gagner le goût de mon propre sang en gueule mais trop concentré sur celui du sien pour y prêter trop d'attention. Et tirer, tirer de toute la force dont je suis capable, avant de lâcher prise pour me jeter de tout mon poids sur lui en profitant peut-être de ma dernière attaque pour le déstabiliser pour de bon. Tombe, tombe! montre moi ta jolie gorge, je songe en repartant encore à l'assaut après une autre esquive, la gueule grande ouverte qui vise son visage, avide d'encore plus de sang, malgré la douleur grandissante de mon épaule sanguinolente, qui n'a pas l'air d'apprécier spécialement une telle agitation de ma part.
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Avec Rion
Il n'avait que faire de la folie qui semblait ronger le loup qui tentait de lui arracher la gorge, il savait qu'une telle folie pouvait renfermer nombre de secret et que la violence était souvent le seul moyen d'extérioriser un problème plus grave qui en est la plupart du temps à l'origine. Alors oui, ça Kiriac le savait, mais il n'allait pas pour autant se laisser abattre par un loup uniquement guidé par une folie dévorante.
Il se retourne, donne un grand coup de tête dans l'épaule déjà sanguinolente, il sentit une autre blessure s'ouvrir sur son propre corps suite à cette attaque, mais il ne fléchit pas, il savait se battre, il était fort et le savait, il ne se laisserait pas décontenancer par un autre loup que ceux dont il était digne d'être l'élève.
Kiriac recule, il respire un bon coup et fonce à grande vitesse sur le tricolore, il lui flanque un coup de patte dans la mâchoire, puis tente de planter ses crocs dans celle-ci, il saisit sa gueule dans la sienne par le côté droit et ne lâche pas avant que l'autre ne se calme.
Chaque nuit, lentement un ciel s'éclaircit à chacun de ses pas... 17/17/18
Dernière édition par Kiriac le Ven 7 Sep - 22:53, édité 1 fois
Ton calme m'énerve. Ton foutu calme m'énerve tellement. Tu le sais, ça, idiot de loup dégénéré? Pas de menace, pas de hurlements, ça m'enrage! Réagis, abruti, fais quelque chose, bats-toi avec tes nerfs, pas avec ton foutu cerveau trop bon à gérer ses émotions. Mon couinement étouffé par le choc de son crâne contre ma blessure ne m'a pas empêché de lui lacérer la nuque en retour par réflexe, avant de tenter maladroitement de m'éloigner assez de lui pour éviter sa prochaine attaque.
A peine le temps de reprendre mon souffle haché que je le vois repartir à l'assaut, et à peine celui de lâcher un autre glapissement en sentant sa patte griffue contre ma mâchoire qu'il y a planté ses crocs. Un moment de stupeur, avant que mon cerveau ne réalise ma situation relativement inquiétante. Panique. Colère aveugle. Ca hurle, ça bouillonne dans mon crâne qui fait trop petit pour autant d'émotions violentes. Je me suis arc-bouté sur mes pattes, une fois, deux fois, à ruer comme un dingue pour le forcer à me lâcher malgré la fatigue de mes muscles. Il n'y a même plus de nom pour les sons que j'émets à chacun de mes mouvements désordonnés - bouillie informe de cris de rage et de gémissements qui s'échappe de ma gorge. Et il y a une nouvelle bouffée d'émotions mêlées qui envahit tout mon corps quand je réalise que mes muscles fatiguent à vue d'oeil; au rythme de mes impulsions hasardeuses pour me dégager de sa prise, qui s'affaiblissent, s'affaiblissent, s'affaiblissent... Non, non, non, non! Je crèverai pas, pas ici, pas de cette enflure sur pattes, pas de ce clébard à sa meute à peine foutu de penser par lui-même!
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Avec Rion
Le rythme cardiaque de Kiriac semble s'être ralenti instinctivement, il est resté concentré durant tout le combat et maintenant qu'il tient sa cible dans sa gueule, il ne bouge plus, attendant simplement que l'autre se fatigue, car il est clair, que dans cette position, n'importe quel loup pourrait s'ouvrir la mâchoire ou pire, se la faire réduire en miette si celui-ci tente de résister trop violemment. Le gris tient bon, il sent que la force de l'autre baisse, il ressert son emprise et se campe sur ses puissantes pattes. Quelques minutes passèrent, le gris le poussa et le fit basculer en arrière, le laissant lentement retomber sur le sol sans le blesser plus. Son intention n'avait jamais été de le tuer, mais de le mettre hors d'état. Il desserra lentement son emprise en gardant bien de surveiller qu'il ne bouge pas: il semble inconscient. Il se recule et le regarde une dernière fois, pour l'imprimer dans son esprit et repart vers la tanière de Shine et Tenshi... Il allait avoir besoin de soin rapidement.
Chaque nuit, lentement un ciel s'éclaircit à chacun de ses pas... 17/17/18
J'ai du mal à réaliser quand je finis par sentir le contact du sol contre mon visage et les crocs s'éloigner de mon museau. Jusqu'à mon souffle épuisé, qui a du mal à seulement franchir la barrière de ma gorge pour passer. J'ai laissé mes yeux mi-clos, sans la force de les rouvrir de nouveau. Mal, mal, fatigue douloureuse dans chacun de mes muscles. Je ne sais pas combien de temps je suis resté là, incapable de bouger un seul membre, avant de retrouver l'énergie de lever la tête.
Il est parti. C'est la première chose que j'ai fini par remarquer. Il est parti et m'a laissé là. Je me suis jeté sur mes pattes, grimaçant et titubant, pour vérifier ce fait par un examen approfondi des lieux. Même pas profité de ma faiblesse. Il est juste parti. Je n'ai pas attendu avant de faire de même, le coeur battant, bien décidé à ne jamais le rencontrer de nouveau après un affrontement pareil.
Jeu 12 Mar - 12:09 par 
